*Le Député national Ne Muanda Nsemi, Leader de Congo Pax et Autorité spirituelle de l’ex-mouvement «Budu dia Kongo» vient d’enrichir, à sa manière, le débat autour du dialogue qu’envisage organiser le Chef de l’Etat. Au-delà du format et des termes de référence que la classe politique et sociale a remis au Chef de l’Etat à travers les consultations, initiées depuis deux semaines, au Palais de la Nation, Ne Muanda Nsemi préconise, plutôt, une transition de trois ans avec la formule de 1+4.

Selon l’initiateur de cette proposition, la transition sollicitée permettra de résoudre le problème des élections auquel ont fait allusion tous les invités que Chef de l’Etat a jusque-là consultés.« Je le répète trois fois que, dans les conditions d’aujourd’hui, nous sommes en RDC incapables d’organiser des élections crédibles. Alors, il faut choisir car, notre crainte morbide du glissement n’est pas un talisman qui va améliorer tous les paramètres déficients du moment », a-t-il argumenté. Et, de souligner qu’il y a des préalables qui sont posés et cela nécessite une rencontre pour une tenue des élections, voulues par tous, crédibles, apaisées et transparentes. «Si nous voulons organiser des élections crédibles, alors nous sommes obligés de satisfaire certains préalables : notamment, le recensement de la population et le renouvellement du fichier électoral», explique-t-il, dans un dépliant signé de sa main.

Pour d’aucuns, Ne Muanda Nsemi rame, à coup sûr, à contre-courant de ses compères de l’Opposition ainsi que de la communauté internationale qui sont, par contre, très regardants, quant au respect du délai constitutionnel, peu importe les conditions dans lesquelles les élections pourraient être organisées par la CENI. Tous ceux qui résistent encore à serrer la main tendue du Président Kabila, voient en ce dialogue, une intention voilée de pouvoir se cramponner encore au pouvoir. Ils considèrent que c’est une poule aux œufs d’or que Ne Muanda Nsemi offre ainsi au pouvoir, après qu’il ait multiplié des tentatives pour contourner la constitution et chercher le glissement via le calendrier global.

Animateurs de la transition

Anticipativement, Ne Muanda Nsemi projette cette transition pour une durée d’au moins trois ans tout au plus. Pour lui, ce temps pourrait permettre aux animateurs de la transition, de remplir toutes les conditions favorables pour l’organisation des élections crédibles, apaisées et transparentes. En ce qui concerne les personnes à conduire cette transition sous la bannière de la formule 1+4 ou, mieux, d’un Président de la République et quatre vice-présidents, il les voit sortir des quatre zones du pays.

Il propose Jean-Pierre Bemba et lui-même comme représentant de la zone Ouest. Celle-ci comprend le Kongo Central, Bandundu, la Mongali, la Mongala. Néanmoins, pour cette zone, il écarte Jean-Pierre qui est toujours incarcéré à la Haye. Il se présente dans ce cas comme la personne attitrée pour assumer cette fonction. « Ce dernier étant en prison à la CPI, il ne reste que Ne Muanda Nsemi sur cette zone », a-t-il précisé. Pour la zone du Centre, le Kasaï et le Sankuru, il propose Etienne Tshisekedi et François-Xavier Beltchika. Evoquant l’état de santé du Président de l’UDPS, il ne pense pas qu’il pourrait tenir. Dans la zone du Nord-est, il propose Azarias Ruberwa, Vital Kamerhe, Julien Paluku et Anzuluni Bembe. Enfin, dans la zone du Sud-est : Thambwe Mwamba Alexis, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, Henri Mova et Lunda Bululu. Une personne des personnes peut représenter la zone, illustre-t-il.

Plusieurs observateurs avertis notent, en revanche, plusieurs incohérences dans cette proposition dans laquelle, il ne fait nullement allusion aux Députés nationaux. Est-il exagéré d’imaginer comment pourrait se passer l’exercice au niveau de Députés Nationaux. Prévoit-il un critère de cooptation au niveau de la députation provinciale. Par ailleurs, qui prendra la tête de la Primature dans cette répartition, alors que les ministres seront, eux, nommés en accord avec les vice-présidents, représentant, chacun, sa zone de provenance. Quoi qu’il en soit, Ne Muanda Nsemi soutient, néanmoins, que cette transition aidera le pays à sortir de la crise et facilitera la tenue des élections.

Cédric Beya




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