*C’est effectivement la fin d’une époque. A marche forcée, respect de la Constitution oblige, une à une, les provinces sont démembrées. Après le découpage de la Province Orientale et de l’Equateur, le samedi 11 juillet dernier, le Katanga et le Kasaï Oriental ont éclaté, jeudi 16 juillet courant. Aujourd’hui, il ne reste plus que le Bandundu et le Kasaï Occidental. Ce n’est qu’une question de jours. Très bientôt, ce sera chose faite.

Au Katanga, les choses sont allées très vite. Les Députés provinciaux, réunis en session extraordinaire, ont adopté, le jeudi 16 juillet 2015, le rapport de la Commission de démembrement.

Une séparation dans la douleur

Nombreux auraient voulu aller en profondeur pour se faire une idée précise des actifs et passifs de l’entité qui constituait, jusqu’hier, la province du Katanga. Ils se sont heurtés au silence du Président de la Commission de démembrement, lequel envoie tout le monde lire le rapport de 640 pages déposé à l’Assemblée provinciale. Cependant, Gabriel Kyungu, le dernier Président de l’Assemblée provinciale du Katanga, a rappelé que sa province a reçu globalement 6% au lieu de 40% de rétrocession des recettes. Il désigne le coupable : le pouvoir central. Kyungu ne renonce pas, pour autant, à la récupération des acquis de l’ancienne province du Katanga. Bien au contraire, il a demandé aux nouvelles provinces (le Tanganyika, le Haut-Lomami, le Lualaba et le Haut-Katanga) de conjuguer des efforts pour amener Kinshasa à réparer ce qu’il qualifie d’infraction constitutionnelle. De son allocution, l’on retiendra qu’il croit encore et toujours à l’unité du Katanga. Selon lui, en effet, le découpage ne concerne que l’administration du Katanga. La ‘‘katanganité’’ n’a pas été touchée. Le 3 août prochain, quatre nouveaux Gouverneurs seront élus à la tête de 4 provinces nées des cendres du Katanga.

Quel avenir pour Katumbi ?

Si dans l’entendement du VPM Evariste Boshab, en charge de l’Intérieur, les Gouverneurs des provinces démembrées expédient les affaires courantes jusqu’à l’élection, début août, de nouveaux Gouverneurs, plusieurs analystes misent sur une probable démission de Moïse Katumbi avant le jour-j. Car, contrairement à son collègue du Kasaï Oriental, Ngoyi Kasanji, qui s’est dit très « content de vivre le démembrement de sa province durant son mandat », Moïse Katumbi partage, lui, l’idéologie du grand Katanga. Il ne va pas mettre trop de temps à dévoiler ses ambitions politiques. Certains le perçoivent comme un élément devant aller encore jusqu’au bout de sa logique, en se positionnant, le moment venu, parmi les candidats à la magistrature suprême.

Le poids de Mbuji-Mayi dans le Kasaï Oriental

Au Kasaï Oriental, le déséquilibre est flagrant entre les nouvelles provinces. La ville de Mbuji-Mayi, siège de la nouvelle province du Kasaï Oriental, est bien nantie en matière d’infrastructures. La Commission de démembrement a évalué la valeur des bâtiments du Gouvernorat et de l’Assemblée provinciale, les provincettes défavorisées recevront des compensations, a-t-on appris. Dans tous les cas, la pilule est amère à boire.

La Pros.






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