*Henri-Thomas Lokondo et d’autres ténors de la Majorité Présidentielle jubilent après l’adoption, par l’Assemblée nationale, du projet de loi portant Répartition des sièges aux locales. Ils sont très soulagés et n’attendent que l’organisation des municipales, urbaines et locales. L’un des leurs, Christophe Lutundula, conditionne l’organisation des locales à l’actualisation du fichier électoral. Il s’aligne sur la position des Evêques qui ont demandé la postposition des locales pour mieux les préparer. Une position qui rejoint les opposants au Président, lesquels ont séché la plénière de samedi 25 juillet. Le MLC, l’un des partis phares de l’Opposition parlementaire, considère qu’après l’enrôlement de nouveaux majeurs et le nettoyage du fichier électoral, la répartition des sièges, faite le samedi 25 juillet, sera largement dépassée.

Si l’absence d’une loi portant Répartition des sièges aux locales et municipales pouvait justifier, pendant deux mois, le retard enregistré par la CENI pour ne pas convoquer les candidats conseillers locaux et municipaux, eh bien, l’argument ou le prétexte ne tient plus. L’adoption, samedi 25 juillet dernier, à l’Assemblée nationale, d’une répartition des sièges comme annexes à la loi électorale ôte tout alibi. Désormais, en attendant bien sûr que le Sénat fasse la seconde lecture du texte, la Centrale électorale peut très bien entamer l’inscription des candidats aux élections municipales et locales. Jean-Pierre Kalamba, Rapporteur du Bureau de la CENI, a eu du mal à cacher sa satisfaction. Mais pour une opération d’inscription des candidats qui aurait pu démarrer le 26 mai 2015, tout en sachant que les municipales combinées aux provinciales sont prévues le 25 octobre prochain, il y a tout de même de quoi se demander en quel mode la CENI va travailler pour rattraper le temps perdu. Surtout que les obstacles juridico-administratifs sont ceux auxquels les acteurs sociopolitiques s’attendaient le moins. La plus grande contrainte, tant redoutée, est d’ordre financier. Le manque d’argent a longtemps été avancé par certains animateurs des Institutions comme une difficulté insurmontable pour l’année 2015 en cours. Le premier d’entre tous à avoir éventré le boa était Léon Kengo, Président du Sénat. Mi-juin, au sortir d’une audience lui accordée par le Président de la République dans le cadre des Consultations pré-dialogue, Kengo lançait sur un ton monocorde que le Budget de l’Etat 2015 ne prenait pas en compte les opérations électorales. De façon très solennelle, le Président Joseph Kabila a reconnu, dans son message à la Nation, le 30 juin 2015, à l’occasion de la fête de l’indépendance du pays, quatre principales difficultés. Le financement des élections, la sécurisation du processus électoral, l’enrôlement des jeunes devenus majeurs, le découpage territorial et le calendrier électoral. Autant de questions devant faire l’objet d’un dialogue politique en vue. Avec le recul, on constate que certaines de ces questions sont déjà vidées de leur contenu. Les provinces viennent d’être démembrées. Bientôt, le 31 août, des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs seront élus à la tête de 21 nouvelles provinces. C’est seulement à cause de leur incidence négative sur la répartition des sièges aux locales et municipales que les Décrets créant les nouvelles villes et communes ont été retirés par le Gouvernement.

La Majorité jubile, l’Opposition boude

Depuis l’ouverture, le 6 juillet dernier, de la session extraordinaire du Parlement, les sociétaires de la Majorité Présidentielle se sont rentrés dedans. On a même eu l’impression d’assister à une bataille à distance entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale. Aux uns, on reprochait la mauvaise gestion, à d’autres, l’inaction. Le projet de loi portant Répartition des sièges avait été rejeté par l’Assemblée nationale, peu avant la clôture de la session de mars, à cause de nombreuses imperfections et incohérences. En retour, le Parlement a été accusé de passer à côté de l’essentiel. Qui plus, la dénonciation du Conseiller spécial anti-fraude du Président de la République, Luzolo Bambi, déposée quelques jours plus tôt auprès du Procureur général de la République, n’était pas pour arranger les choses. C’est dire que l’adoption des annexes à la loi électorale, pour répartir les sièges aux locales et municipales, arrive à point nommé pour donner un second souffle à la Majorité Présidentielle. Toutefois, une voix discordante se fait entendre. C’est celle du Député Christophe Lutundula. Il conditionne l’organisation des locales à l’actualisation du fichier électoral. Lutundula ne partage pas la thèse de ceux qui présentent les élections locales comme des arriérés ; parce que, dit-il, ces élections n’ont jamais été programmées de façon ferme antérieurement. Il s’aligne sur la position des Evêques qui ont demandé la postposition des locales pour mieux les préparer. Une position qui rejoint les opposants au Président, lesquels ont séché la plénière du samedi 25 juillet. Le MLC, l’un des partis phares de l’Opposition parlementaire, considère qu’après l’enrôlement de nouveaux majeurs et le nettoyage du fichier électoral, la répartition des sièges faite le samedi 25 juillet sera largement dépassée. Comme on peut le constater, il n’y a aucune avance qui soit définitive dans le microcosme politique rd-congolais.



La Pros.
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top