Coups de sifflets, cris de joie, danses et réjouissances populaires. C’est l’ambiance qui règne depuis hier sur les artères et quartiers de la ville-province de Kinshasa en marge de la publication des résultats de l’Examen d’Etat, édition 2015. C’est aux environs de 12 heures 30 que les résultats étaient disponibles conformément au nouveau système adopté à travers un contrat signé entre le Gouvernement et deux entreprises de téléphonie cellulaire.
La joie était à son comble sur la célèbre Place Victoire au quartier Matonge, envahie comme jamais auparavant par des finalistes du secondaire en quête des résultats des épreuves passés en juin. Difficile de se frayer un chemin à cet endroit de la capitale qui a refusé du monde quelques minutes seulement après l’annonce de la publication des résultats. La célèbre Place des artistes ne pouvait plus contenir les lauréats et leurs proches. Tout le monde voulait se faire photographier aussitôt,question d’immortaliser ces moments forts pleins d’émotion. Les détenteurs des cabines téléphoniques publiques ne savaient pas gérer les clients potentiels qui se présentaient pour connaitre les résultats à 1000 francs congolais.
« Je n’arrive pas à croire que je suis finalement diplômée grâce aux sacrifices consentis par mes parents. Je glorifie mon Dieu pour ça », a déclaré une fille du Lycée Kabambare accompagnée de ses amies devant Procredit Bank. Non loin de là, Yannick diplômé en option Biochimie qui était assis à même le sol juste après l’annonce de sa réussite n’en revenait pas. Il s’est dit satisfait du respect de la parole de la part des autorités. Cela, a-t-il déclaré, « me permettra de commencer les cours à l’Université protestante du Congo en octobre ».
Matonge bouillonne. Par grappes entières, des filles courent dans tous le sens, s’aspergeant de poudre pour leur célébrer leur réussite à l’examen d’Etat. Dans ce délire collectif, certains lauréats y ont entrainés de petits enfants.
A Matonge, tous n’étaient pas là pour fêter avec les lauréats. Certains étaient venus pour faire des affaires. L’occasion faisant le larron, des vendeurs des poudres et sifflets se sont improvisés à ces endroits pour proposer aux nouveaux diplômés leurs marchandises. Une boîte de 300 gr, habituellement vendue à 700 FC se négociait à 1000 FC, deux sifflets revenaient à 500 FC au lieu d’un à 100FC. Pour consulter les résultats sur, il faut débourser 1000 FC. Des T-shirts blancs sont vendus à 1000 FC sans compter le service de sérigraphes d’occasion. La publication des résultats fait l’affaire de plus d’un kinois.
José BABIA et Didier KEBONGO