Ce haut cadre du parti politique UDPS a épinglé, à cette occasion, les principaux enjeux de l’heure parmi lesquels la troisième voie tant décriée par le peuple et la communauté internationale, le découpage territorial et le dialogue!

« Les enjeux de l’heure et leurs conséquences » a été le thème de la conférence-débat organisée par « Labo-Tshangu » de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), un groupe de réflexion et d’analyse de la situation du parti pour corriger et améliorer sa marche.

Le secrétaire général honoraire de l’UDPS, l’ingénieur civil Alexis Mutanda Ngoy Muana a été choisi pour animer la conférence-débat devant un public select, constitué pour la plupart des membres de ce parti. L’élu de Mbuji-Mayi a trouvé des mots justes pour passer au peigne fin la situation dramatique et très précaire du pays, relevant, bien que de manière exhaustive, les enjeux de l’heure dans le pays.

La conférence-débat a été tenue le 22 août dernier au quartier Mapela dans la commune de Masina. Le décor a été bien planté pour passer de meilleurs moments de débat entre ce haut cadre et des membres de l’UDPS. A son arrivée, il a été accueilli avec pompe, acclamations et autre musique. L’invité de marque a été vite conduit au podium aménagé à cette occasion, avant de procéder à sa présentation au public.

Une tâche confiée au secrétaire fédéral de la Tshangu chargé de l’Economie, Emmanuel Tokole. Mais avant, une minute de silence a été observée en mémoire de l’ancien secrétaire général adjoint de l’UDPS, Ebamu, qui vient de décéder.

Secrétaire général honoraire, député national élu de Mbuji-Mayi, dans l’ancienne province du Kasaï Oriental, et coordonnateur de la CEP (Commission électorale permanente) de l’UDPS. C’est ainsi qu’a été présenté ce fin technocrate. Un petit rappel a été fait sur le moment assez particulier de l’existence du parti quand le secrétaire général honoraire Mutanda avait pris la responsabilité de diriger les activités quotidiennes de l’UDPS.

Une fonction assumée, à l’époque, avec brio, lui permettant ainsi de redynamiser le parti après avoir sillonné presque l’ensemble du pays dans le but de relancer les activités de l’UDPS, alors que le président national, Etienne Tshisekedi, était en séjour médical en Europe, a rappelé le présentateur Emmanuel Tokole. Pour lui, l’UDPS doit être reconnaissante envers Alexis Mutanda qui avait réussi à se faire élire député national pour le compte du parti en 2011.

Les membres de « Labo-Tshangu », de la Fédération de Tshangu et autres cadres du parti présents à la cérémonie ont été, tour à tour, présentés, avant de laisser la place au président de « Labo-Tshangu », Bamokiaka Janjinot, de prononcer son mot de circonstance. Pour ne pas déroger à la règle dans ce genre de cérémonie, ils ont entonné l’hymne du parti.

Ainsi, pour le président Bamokiaka, promouvoir les règles du parti est une vertu pour « Labo-Tshangu » afin de décourager ceux qui combattent l’UDPS. Il a sollicité, à cette occasion, du secrétaire général honoraire de continuer à contribuer à la redynamisation du parti, comme il a su le faire à l’époque où ce haut cadre dirigeait les activités quotidiennes du parti.

Exposé du secrétaire général honoraire

Prenant la parole, d’entrée de jeu, le secrétaire général honoraire Mutanda a salué l’initiative de « Labo-Tshangu », qui n’est pas la première. Cette cellule de réflexion a déjà eu à inviter le technocrate Alexis Mutanda pour exposer toujours sur la situation du parti.

L’orateur du jour a rappelé, à cet effet, la visite effectuée dans quelques cimetières de la ville pour honorer symboliquement quelques cadres et membres du parti décédés, pour la plupart, sur le champ de bataille de changement et d’installation de la démocratie et de la liberté dans le pays.

Une série de visites organisée le 15 août dernier par certains jeunes de l’UDPS à l’occasion de la Journée qui leur est dédiée par le parti. Une date qui a coïncidé avec l’élection du président Etienne Tshisekedi comme Premier ministre à la Conférence nationale souveraine.

Concernant le thème du jour, Alexis Mutanda a relevé que les enjeux de l’heure sont nombreux, à compter par centaine. Il a préféré épingler, à cette occasion, ceux qu’il a qualifiés de principaux.

Il a abordé en premier lieu le gouvernement, avec à sa tête le Président de la République Joseph Kabila qui, à l’occasion de son investiture, avait juré dans sa prestation de serment, devant Dieu et la Nation, d’observer et de défendre la Constitution et les lois du pays.

Des engagements qu’il n’a jamais respectés depuis son avènement à la tête du pays, lors de son premier mandat de 2006 à 2011 et pendant son deuxième et dernier mandat en cours depuis 2011, a démontré le député national Alexis Mutanda.

Il a relevé, à cet effet, le débat lancé pour le moment au niveau national et au niveau international sur le nombre de mandats de l’actuel chef de l’Etat, dont des membres de sa famille tentent le tout pour tout pour qu’il brigue un troisième mandat en violation de la Constitution que Joseph Kabila est sensé défendre.

Alexis Mutanda a aussi abordé la situation sécuritaire très préoccupante de l’ensemble du pays, plus particulièrement à l’Est du pays, où on compte chaque jour des morts. Il a fait ainsi allusion à la demande de la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la stabilité du Congo) d’aider les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) à pacifier ce ventre mou du pays.

Une demande de la MONUSCO qui a été rejetée par le gouvernement dont l’armée est dirigée par certains officiers supérieurs responsables de nombreux crimes contre l’humanité, selon un rapport de la communauté internationale qui ne cesse, d’ailleurs, d’exiger que ces officiers supérieurs soient livrés à la justice pour être jugés et éventuellement être sanctionnés une fois leur culpabilité établie.
Le secrétaire général honoraire Mutanda n’a pas manqué de rappeler les tricheries qui avaient émaillés les élections présidentielles de 2006 et 2011.

Des fraudes confirmées par les missions d’observations nationales, dont l’Eglise catholique, et les missions d’observations internationales comme le Centre Carter, la mission de l’Union européenne et autres. Les missions d’observations électorales ont toujours soutenu que le « pouvoir actuel est assis sur des graves fraudes et autres irrégularités électorales ». Ainsi, l’élu de Mbuji-Mayi a soutenu que « tout pouvoir obtenu dans la tricherie est nul ».

Abordant le calendrier électoral global de la CENI, l’ancien coordonnateur de la CEP/UDPS est revenu sur le côté irréalisable de ce document de chronogramme, qui a programmé l’organisation des élections aussi importantes comme la présidentielle, les législatives, les provinciales et les locales.

Le temps pour organiser ces scrutins pose problème, sans oublier les finances car la CENI et l’Exécutif national avouent avoir des difficultés pour réaliser ce pari. La situation de nouveaux majeurs, estimés à plus de 7 millions exclus du processus électoral, est venue aussi s’ajouter aux premiers problèmes déjà difficiles à résoudre.

Un autre problème est la situation du fichier électoral dont la révision traine. « C’est une situation que le pouvoir ne clarifie toujours pas », a déploré l’élu de Mbuji-Mayi.

A toutes ces difficultés vient s’ajouter le problème du découpage territorial, un enjeu de l’heure tout aussi important que ce haut cadre de l’UDPS a également épinglé. Il ne comprend pas pourquoi le pouvoir ne veut pas attendre le moment propice et disposer des moyens nécessaires afin de lancer ce démembrement du pays.

Surtout que, pour lui, les défis sont énormes en ce qui concerne les nouvelles provinces, parmi lesquels les problèmes de structures, administrations et autres finances qui se posent avec acuité et doivent être résolus avant l’installation de ces nouvelles provinces.

Dialogue pour baliser le chemin

Le Dialogue politique en gestation dans le pays a été le dernier enjeu abordé par l’élu de Mbuji-Mayi. Pour lui, c’est un moyen de sauvetage face l’imbroglio dans lequel le pays est plongé. Un dialogue voulu par l’UDPS sous l’arbitrage international afin de débattre du calendrier électoral irréaliste de la CENI, du financement des élections provinciales, locales, législatives nationales et présidentielle à organiser en l’espace de 16 mois, ainsi que du découpage territorial qui risque de conduire le pays dans le blocage.

Une situation explosive qui fait courir à la RD Congo le risque de s’engouffrer dans le marécage et de ne pas permettre à ceux qui vont venir demain, après les élections, de bien diriger le pays. « Le dialogue va permettre de baliser le chemin de 2016″, a-t-il soutenu.

Un exposé fort applaudi par l’assistance avant de se lancer dans le jeu des questions-réponses. Répondant dans une des questions, Alexis Mutanda a indiqué que l’UDPS reste l’espoir de la population congolaise. Le parti doit s’organiser, selon lui, pour que demain l’UDPS soit véritablement l’espoir du peuple congolais.

Il a, par ailleurs, exhorté les Congolais à se prendre en charge pour réussir le véritable changement dans le pays, au lieu de compter à chaque fois sur l’intervention de la communauté internationale, même si elle est animée de bonne foi pour aider le pays. Le changement en RD Congo doit venir d’abord de l’intérieur avant l’aide des amis comme la Communauté internationale.

Par Lucien Kazadi T. et Godé Kalonji M.
Le direct





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