*Les Consultations présidentielles se poursuivent en toute discrétion. L’UDPS a mordu à l’hameçon. Combien de temps vont tenir les partis d’Opposition encore hostiles au dialogue avec le Président Joseph Kabila ? Si la question de la facilitation venait à être résolue, le dialogue sera convoqué. Pendant ce temps, le calendrier électoral est complètement dépassé. C’est comme si le pays opérait un saut dans le vide.

L’UDPS officielle a fini par répondre positivement aux Consultations politiques pré-dialogue du Président Kabila. En juin dernier, les cadres du parti d’Etienne Tshisekedi avaient décliné l’invitation du Palais de la Nation. Le Secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu ne voulait pas d’un forum dont le Président Joseph Kabila devait être, à la fois, juge et partie. Les choses semblent avoir évolué. Le fils du leader de l’UDPS, Félix Tshilombo, qui joue désormais un rôle de premier plan, confirme le caractère informel des discussions avec le camp Kabila. Des discussions qui porteraient sur le contenu, le format et la facilitation. On y dégage une convergence avec les propos du Directeur de Cabinet du Président de la République, Néhémie Mwilanya. Dans une correspondance adressée aux personnalités déjà consultées par le Chef de l’Etat, Néhémie Mwilanya a évoqué les principaux sujets à débattre au dialogue à venir. Essentiellement, il s’agit de la question du calendrier électoral et de l’enrôlement de nouveaux majeurs. En effet, le calendrier électoral est largement dépassé. Les élections provinciales combinées au locales prévues pour le 25 octobre prochain, vraisemblablement, n’auront pas lieu. A deux mois de la date des scrutins, la plupart des contraintes logistiques, matérielles, financières et même juridiques, ne sont pas évacuées. Dans sa missive, le Directeur de Cabinet du Président ouvrait, également, une brèche : « Quant à l’agenda du dialogue, les délégations consultées l’ont voulu ouvert à toutes les questions soulevées ». Quelles sont ces questions soulevées ? Il faudrait, peut-être, revenir au discours de Joseph Kabila à la Nation à l’occasion du 55ème anniversaire de l’accession de la RDC à la souveraineté internationale. Ce jour-là, le Président de la République parlait de la sécurisation du processus électoral, du calendrier électoral, du financement des élections et du rôle de la Communauté internationale, interdite de fourrer le nez dans les affaires intérieures du Congo. Justement, le Dircab Néhémie Mwilanya reconnaît que la question de la facilitation n’a pas encore été résolue. L’UDPS qui entend entamer le deuxième round de la bataille politique, débutée lors de la présidentielle combinée aux législatives en novembre 2011, continue à conditionner sa participation au dialogue à une médiation internationale. Le Secrétaire général Bruno Mavungu, dans sa récente communication politique, du 19 août 2015, justifie le oui de son parti au dialogue par respect aux partenaires internationaux. Allusion faite au Conseil de Sécurité de l’ONU qui a pris trois Résolutions successives 2098, 2147 et 2211 qui définissent les attributions des uns et des autres pour une paix durable en RDC et dans la Région des Grands Lacs. Il ajoute que le dialogue se fera dans le strict respect de la Constitution. La position de l’UDPS, comme on le voit, s’aligne sur la voie tracée par la Communauté internationale. Il reste que dans l’opinion, Etienne Tshisekedi et les cadres de son parti, qui lui sont encore fidèles, doivent lutter contre une rumeur folle et persistante qui fait penser à un deal politique pour un partage équitable et équilibré du gâteau. Félix Tshilombo s’y est essayé dernièrement, en faisant savoir qu’il n’est pas question pour l’UDPS d’aller au dialogue négocier un quelconque glissement au bénéfice du pouvoir en place, en contrepartie d’un partage du pouvoir via une transition qui bouleverserait l’ordre institutionnel actuel. Pendant que l’UDPS discute en solo avec le pouvoir, d’autres formations politiques qui comptent dans l’échiquier national se refusent à tout dialogue. L’UNC de Vital Kamerhe, le MLC de Bemba, l’Envol de Delly Sessanga, le MPCR de Jean-Claude Vuemba attendent de la CENI qu’elle s’assume avec la conception et la publication d’un calendrier électoral réaliste et actualisé. En réalité, le refus est une position de négociations. Les opposants ont besoin d’un certain nombre de garanties. Si toutes les conditions sont réunies et que chaque partie respecte les limites fixées par la Constitution, il y a lieu de dialoguer pour le bien du pays, non d’un groupe d’individus. En politique, on dit que rien n’est perdu d’avance, rien n’est décisivement gagné d’avance. La politique étant l’art du possible tant que les hommes coexisteront, le dialogue est et restera une nécessité. Il servira de sésame pour tempérer les ardeurs, doser les ambitions et sceller la réconciliation pour le salut public.

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