Face au temps perdu, il sera difficile d’éviter le glissement du processus électoral. Ce qui n’implique pas pourtant l’acceptation du glissement du mandat du président de la République ou des députés. Cet avis émane du vice-président de l’Udps/ Kibasa, Emmanuel-Albert Moleka. L‘ancien directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi considère le dialogue d’inopportun et estime que s’il n’ya pas d’élections dans les temps prévus, il faut en tirer la responsabilité.

Au cours d’un entretien exclusif accordé hier lundi 7 septembre au journal Le Potentiel, l‘actuel vice-président de l’UDPS aile Kibasa, Emmanuel- Albert Moleka, s’est opposé au dialogue politique. Il en donne les raisons en ces termes : « Ce serait un dialogue inutile parce qu‘il n‘apportera strictement rien aux Congolais. Toutes les matières reprises dans les différentes feuilles de route’ présentées sont des matières déjà réglementées par la Constitution et les lois de la République. Or, il n‘y a jamais de mauvaises lois. Ce sont les personnes qui sont supposées les appliquer qui posent problème ».
Pour l’ancien directeur de cabinet (dircab) d’Etienne Tshisekedi, la nécessité de l’accord soulevé par les envoyés spéciaux concerne le calendrier électoral. «C’est ce que l’Opposition politique demande depuis l’année dernière et cela, à travers la tripartite Ceni-Opposition-Majorité. Mais pourquoi sabote-t-on cette tripartie ? Cet accord est tout à fait indispensable pour voir la présidentielle et les législatives nationales être organisées en novembre 2016 », a-t-il déclaré. S’agissant de l’engagement de l’UDPS et de son président Etienne Tshisekedi au dialogue, Albert Moleka craint le déphasage entre le sphinx et l’opinion, du reste, opposée à cette démarche.
« L’opinion décèle dans ce dialogue des intérêts partisans qui n‘ont rien avoir avec des intérêts de la nation. Personnellement, je doute l‘implication réelle et consciente d ‘Etienne Tshisekedi dans toutes les démarches, concernant ce dialogue. Une partie de moi-même ose croire qu’on ne lui dit pas tout, concernant tous les sujets et les dessous des tables autour de ce dialogue. C’est mon avis personnel. Mais en tout état de cause, les documents qui engagent l’UDPS sur ce dialogue sont signés par M. Etienne Tshisekedi, d’où il est impliqué politiquement … », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, Albert Moleka est aussi d’avis que le glissement du processus électoral est inéluctable. « Mais cela ne veut pas dire que, constitutionnellement, nous devons accepter un glissement du mandat du président de la République ou des députés. Le glissement du processus électoral, c’est qu’on va se glisser dans une situation où, techniquement, il sera quasiment impossible d’organiser ces élections en novembre 2016. Je dis cela en partant de l’hypothèse selon là quelle si nous décidions d‘offrir aux Congolais des élections qui répondent à la dignité dont ils méritent, il faut considérer des délais incompressibles dans 1’organisation technique des élections », a-t-il expliqué.

Dans son argumentaire, il a rappelé le rapport annuel de 2014-2015 de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), un rapport qui démontre que cette institution d’appui â la démocratie est toujours en attente d’enclenchement, avec la cellule appropriée de la primature, du processus d’appel d’offres pour le matériel électoral. «Donc, la CENI dit qu’elle n‘a encore aucun matériel à sa disposition et évidemment pas d ‘argent », a-t-il commenté.

Et d’ajouter : «La Constitution est claire. Elle ne dit pas qu‘un président reste président ad vitam jusqu’à ce qu’on organise les élections. Le serment constitutionnel du président de la République est tel que ce dernier jure de protéger la Constitution et les Lois de la République. Il n‘y a, donc, aucun droit d’accord à un seul jour de glissement du président de la République1».
Par Pitshou MULUMBA

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