Le leader spirituel du Kongo Central appelé à céder son siège parlementaire à son suppléant
La plupart des canards paraissant à Kinshasa ont eu dans la manchette d’hier un principal titre annonçant l’annulation par le responsable du mouvement politico-religieux » Bundu dia Mayala « , Ne Muanda Nsemi, lui-même, des engagements pris en juin dernier dans le cadre des consultations initiées par Joseph Kabila en prélude de la tenue d’un dialogue préélectoral.
Ne Muanda Nsemi quitte la politique ! Tel a été l’intitulé du quotidien » La Tempête des Tropiques « , la nouvelle est tombée comme une bombe. Elle s’est répandue comme une trainée de poudre.
Pour remonter un peu la filière, le député national était parmi les premiers opérateurs politiques que Joseph Kabila avait reçus au palais de la nation dans le cadre des préparatifs d’un nouveau dialogue. En répondant à l’invitation de Joseph Kabila, ces derniers avaient cautionné et donné leur aval à l’idée du président Kabila ayant en toile de fond le glissement.
Au sortir de l’audience, le leader politique du Kongo Central n’avait pas mâché les mots en proposant une transition politique de trois ans au profit de Kabila. Dans plusieurs salons de la capitale comme dans la province du Kongo Central, la proposition avait provoqué un tollé. Autrefois farouche opposant du pouvoir, le chef politico-religieux venait de » glisser » à 180°.
Le lendemain, l’homme dont l’interdiction de mettre les pieds dans sa province d’origine venait d’être levée, s’y est rendu précipitamment pour conscientiser le peuple Ne Kongo, avec l’idée d’arracher son adhésion.
Ne Muanda Nsemi n’a cependant pas regardé plus loin que le bout de son nez. Le Kongo Central qui compte parmi les défenseurs de la constitution dans ses alinéas consacrés à la durée du mandat présidentiel, a réservé une fin de non recevoir au responsable de Bundu dia Mayala.
Aller jusqu’au bout de la logique
Décidemment, c’est une douche froide que Ne Muanda Nsemi a essuyée dans sa campagne de sensibilisation. Tirant courageusement les leçons, l’homme qui a fait trembler autrefois le pouvoir a décidé de tourner casaque.
Il quitte la politique. Tête haute ou tête baissée ? Jugez-en. Dialogue politique et son corollaire le glissement, ce n’est plus son affaire.
La direction de son parti politico-religieux réduit au silence par le pouvoir est confiée au député Mantezolo qui assume désormais la fonction de président national. Une certaine opinion estime cependant que le démissionnaire doit aller jusqu’au bout de sa logique en cédant son siège parlementaire à son suppléant.
Comme le feu vert vient de lui être redonné pour se rendre dans sa province d’origine, il pourrait regagner le bercail pour s’occuper de la pêche ou de l’agriculture, à défaut de se lancer dans le commerce ou d’exercer une autre activité lucrative.
Déplumé, Ne Muanda Nsemi n’a pas compris pourquoi ses adeptes croupissent encore en prison et sa formation politico religieuse toujours frappée d’embargo, sans énumérer d’autres déceptions.
Ce, malgré sa main tendue envers le pouvoir. Ce revirement doit être considéré comme un mauvais signal dans la famille politique présidentielle.
Adieu le » glissement collectif « .
Par G.O.