Il n’a pas attendu longtemps pour réagir à la correspondance lui adressée, le 9 septembre 2015, par le Président de l’Asadho sur la tenue du dialogue et s’il s’était disposé à défendre l’intérêt du peuple congolais. Etienne Tshisekedi, président national de l’UDPS, a répondu, dans l’espace de 24 heures, aux préoccupations de l’intéressé. Partant, il a tenu à mettre sous la toile sa réponse, du reste adressée, en copie au corps diplomatique, pour que personne n’en ignore. Ci-après, la réponse à l’attention du président de l’Asadho.
A Monsieur Jean-Claude Katende
Président National de l’ASADHO à Kinshasa/Gombe
Concerne : Votre lettre adressée au Président de l’UDPS et publiée dans le Journal «Le Phare» n°5156 du Mercredi 09/09/2015.
Monsieur le Président,
L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social «UDPS en sigle, a pris connaissance de la lettre que vous avez adressée au Président élu et Président de l’UDPS, Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba, au sujet des contacts entre l’UDPS et la Majorité présidentielle en rapport avec le dialogue politique.
Dans cette lettre pathétique, vous faites bien de reconnaitre et de rappeler le rôle prééminent joué par Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba et l’UDPS pour que la démocratie, le respect et la culture des droits de l’homme s’installent et fleurissent dans notre pays, la République Démocratique du Congo.
Vous exprimez nettement votre attachement au dialogue en même temps que vous reconnaissez le bien-fondé des contacts entre l’UDPS et la Majorité présidentielle en vue d’aplanir les points de divergence pour hâter la tenue du dialogue.
Aussi, vous préoccupez-vous de la prise en compte des aspirations du peuple au cours de ces contacts.
Sur cette même lancée, vous vous demandez si le Président Tshisekedi tiendra compte de la volonté du peuple congolais de voir l’alternance politique se réaliser en décembre 2016 avec le départ de Monsieur Kabila lequel, affirmez vous, vient d’achever un deuxième mandat et que le peuple ne veut pas qu’il en ait un troisième voire la prolongation de son mandat actuel.
Vous ne manquez pas d’attirer l’attention du Président Tshisekedi sur le fait que d’autres forces politiques et sociales devraient être associées à ces rencontres pour que l’alternance politique de 2016 se fasse sans atermoiements ni heurts.
Pour conclure, vous rappelez que tout accord qui ne tiendrait pas compte des aspirations du peuple de voir le Président de la République partir à la fin de son second mandat serait une trahison, une violation de la Constitution et une atteinte à la démocratie.
Vous vous demandez également si, au cours de ces rencontres, l’UDPS aurait accepté la mise en place d’un gouvernement de transition. Vous invitez in fine le Président Tshisekedi à édifier le peuple sur toutes ces préoccupations.
En vue d’éclairer et d’édifier encore une fois notre peuple qui a placé toute sa confiance au Président Etienne Tshisekedi wa Mulumba et à l’UDPS, nous tenons à apporter, au nom du Président élu et sous sa propre dictée, les éclaircissements que voici :
Primo : le combat que l’UDPS et son leader, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, mènent depuis plus de trente-trois ans, ne vise que la satisfaction de l’intérêt général et donc l’intérêt du Peuple.
Chaque fois que l’intérêt du peuple n’était pas pris en compte, l’UDPS et son Président ont démontré qu’ils étaient prêts à accepter tous les sacrifices et toutes les privations pour ne pas trahir le peuple congolais.
Qui oubliera que, quand les belligérants et tous les partis dits de l’opposition siégeant hier comme aujourd’hui dans les institutions, s’étaient entendus pour violer l’Accord Global et Inclusif issu de Sun City et vicier, pour des intérêts égoïstes, le processus électoral devant conduire aux élections de 2006, seule l’UDPS, soutenue et rejointe par le G 14, a eu le courage et le mérite de refuser de prendre part à un partage des postes dans une gestion calamiteuse de la trahison ou l’intérêt du peuple n’était pas pris en compte.
L’UDPS a ensuite refusé, avec ce que cela devait lui coûter, de cautionner le processus électoral vicié de 2006 sentant qu’il devait conduire au non respect des aspirations du peuple et de sa volonté souveraine telle qu’elle allait être exprimée dans l’urne, en se mettant hors de toutes les institutions pendant cinq ans.
En se sacrifiant ainsi, peut-on encore se poser la question de savoir si l’UDPS tient ou tiendra compte des aspirations du peuple ?
Secundo : l’UDPS est ahurie de voir le président de l’ASADHO affirmer que Monsieur Joseph Kabila est en train d’achever son deuxième mandat alors que le 28 Novembre 2011, le peuple congolais avait accordé la majorité de ses voix à Etienne Tshisekedi, plébiscité ainsi Président de la République Démocratique du Congo.
Nul n’ignore que le coup de force de 2011 est à la base de la crise politique et de légitimité pour laquelle il faut dialoguer en vue de créer les conditions de relance du processus électoral apaisé et sécurisé, au terme duquel Monsieur Kabila, qui n’est pas candidat, devra procéder à la passation civilisée du pouvoir avec le Président élu et ce, dans les délais prescrits par la Constitution.
Tertio : dans la « Feuille de route » du 18 février 2015 rendue publique par le Président Etienne Tshisekedi wa Mulumba et qui résume superbement les causes de la crise actuelle et les termes de référence du dialogue politique à tenir conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et aux Résolutions subséquentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies, il n’y est fait nulle part mention d’une quelconque mise en place d’un gouvernement de transition.
C’est dire que dans l’entendement de l’UDPS et de son Président, le dialogue politique n’a pas mission de créer des transitions mais plutôt les conditions d’un processus électoral transparent et crédible, dans le strict respect de la Constitution.
Quarto : l’UDPS dit et répète que la crise politique actuelle est la conséquence du hold-up électoral de 2011. Cette crise met ainsi face-à-face le Président élu, mais empêché d’exercer ses fonctions, et le Président qui a l’effectivité du pouvoir.
L’identification des protagonistes et donc des interlocuteurs étant ainsi définie, les forces politiques et sociales du pays dont il faut effectivement tenir compte se recrutent dans l’un ou l’autre camp.
François Mitterand, qui a connu une carrière politique ininterrompue de 50 ans, nous apprend qu’en politique, « Il n’y a pas de no man’s land. On appartient à un camp ou à un autre.
Quinto : dans ses messages respectivement à l’occasion des événements de Janvier 2015 et lors de la découverte de la fosse commune de Maluku, le Président Tshisekedi avait demandé au peuple de rester mobilisé jusqu’au départ de Monsieur Joseph Kabila.
Ce départ doit intervenir au plus tard en Novembre 2016 après la tenue de l’élection présidentielle devant intervenir le 19 Septembre 2016 conformément à l’article 73 de la Constitution.
Ainsi, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, serviteur fidèle de la cause du peuple auquel il a fait don de sa vie, dans un combat à géométrie invariable, pour servir l’intérêt du peuple, ne trouvera jamais avec le pouvoir un quelconque accommodement qui irait dans le sens de priver à ce peuple le changement attendu impérativement par l’alternance en 2016.
Les contacts et le dialogue proprement dit sont destinés, comme on l’aura compris, à éviter, qu’encore une fois, il y ait un processus électoral non crédible sur fond de tripatouillage des résultats avec déferlement de violences comme en 2006 et 2011.
Nous pensons ainsi avoir élucidé les pertinentes préoccupations soulevées dans votre estimée en exprimant, sous sa propre dictée, la pensée et la démarche du Président Etienne Tshisekedi wa Mulumba, qui ne vise que le salut et le bien des Congolaises et des Congolais.
Fait à Kinshasa, le 10 septembre 2015
Bruno Tshibala Nzenzhe
Porte-parole du Parti.
CI. ; - A Monsieur l’Ambassadeur de l’Afrique du Sud
-A Monsieur l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique ;
- A Monsieur l’Ambassadeur de Belgique ;
- A Monsieur l’Ambassadeur d’Angola ;
- A Monsieur l’Ambassadeur de la République du Congo ;
- A Monsieur l’Ambassadeur de Grande-Bretagne ;
- A Monsieur l’Ambassadeur des Pays-Bas ;
- A Monsieur l’Ambassadeur de France ;
- Aux Responsables des Partis politiques (Tous) ;
-Aux Responsables des organisations non gouvernementales nationales et internationales (Tous).
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