Ils étaient six Envoyés spéciaux à avoir pris part à la rencontre de Genève, le vendredi 28 août dernier. Mercredi 2 septembre, Martin Kobler (Monusco), Saïd Djinnit (ONU), Ibrahima Fall (UA), Thomas Perriello (USA), Koen Vervaeke (UE) et Frank Coninck  (Belgique) ont signé une déclaration dans laquelle ils insistent sur l’importance de la tenue des élections présidentielle et législatives dans les délais constitutionnels. Ces élections, avec l’appui de la Communauté internationale, devraient être transparentes, crédibles et inclusives. Un accord entre acteurs politiques est à trouver rapidement pour créer les conditions d’un processus crédible. Mais, toutes ces déclarations de ceux qu’on appelle simplement fonctionnaires internationaux dans la ville haute, à Kinshasa, n’émeuvent pas grand-monde. C’est comme un vieux chat fatigué de corps, dit-on, qui ne fait plus peur aux souris. Et, pourtant, à l’Onu, l’on considère qu’il s’agit là, d’un vrai avertissement à prendre  au sérieux.
C’est une déclaration qui tombe alors qu’à Kinshasa, ont débuté de grandes manœuvres politico-judiciaires pour démontrer l’impossibilité, pour la CENI, d’organiser les élections générales dans les délais requis. Pendant toute la semaine finissante, les officiels, impliqués de loin ou de près dans la mise en œuvre du calendrier électoral, défilent devant la Cour Constitutionnelle pour mettre en avant,  les difficultés qu’ils rencontrent dans l’évacuation des contraintes au processus électoral 2015-2016. Parallèlement, se développe dans certains milieux politiques, un discours tendant à faire admettre aux Congolais, l’idée d’une possible transition de trois ans. Autrement, une paralysie de la Constitution, notamment des dispositions verrouillées sur la durée et le nombre des mandats. A défaut, faire usage des clauses permettant aux animateurs sortants des Institutions de rester en poste jusqu’à l’arrivée de nouveaux élus. L’exemple du Sénat qui se tire avec pratiquement deux mandats de cinq sans la moindre élection est miroité. Les Envoyés spéciaux se prononcent alors que le calendrier électoral qualifié de global, lourdement surchargé, est largement dépassé. Le fichier électoral de 2011 est bourré de doublons et d’électeurs morts. Pendant ce temps, les jeunes majeurs réclament, sans succès, leur droit constitutionnel d’être à la fois électeurs et éligibles. Dans un autre registre, le découpage territorial, à peine lancé, montre des signes d’essoufflement. Les 21 nouvelles provinces issues de six anciennes provinces démembrées en juillet 2015  par le Gouvernement n’ont pas encore de Gouverneurs à leur tête. C’est, d’ailleurs, l’une des raisons qui ont poussé la CENI à saisir la Cour Constitutionnelle. Celle-ci devrait aider à harmoniser la loi de programmation d’installation de nouvelles provinces et la loi électorale du 12 février 2015. A l’analyse, on comprend que la CENI, non seulement n’est pas en mesure d’organiser l’élection de nouveaux Gouverneurs de Province, mais aussi les élections locales et municipales. La contradiction gagne les Institutions du pays. Car, l’organisation, quoiqu’il arrive, des élections locales résulte de la volonté politique du Gouvernement. Le découpage territorial également. On serait, à la limite, tenté de dire que tout est bloqué. 
Dans cette confusion, le manque d’argent passe pour un cas de force  majeure  devant tout justifier. D’où, les appels incessants au dialogue perçu ou présenté comme la seule voie moins coûteuse de parvenir à un compromis politique. Un dialogue, initié par le Président Joseph Kabila, pour résoudre, entre autres, les questions de l’enrôlement des jeunes majeurs, de financement et sécurisation des élections, etc.  Côté Opposition, deux sons de cloche se font entendre. On se retrouve ainsi avec la Dynamique, qui se réunit souvent à Fatima, très remontée contre toute proposition de dialogue avec le Président de la République qu’elle considère comme une partie ou le nœud du problème. Mais, il y a l’UDPS d’Etienne Tshisekedi qui a marqué, plus d’une fois, son accord au dialogue à une seule condition qu’il soit piloté par la Communauté internationale. On se dirige, petit-à-petit mais dangereusement, vers un choc frontal du moment que les positions entre les différents acteurs au processus électoral paraissent plus ou moins tranchées.
La Pros.     



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