*La saisine de Cour Constitutionnelle par la CENI, la campagne tendant à susciter la révision de la constitution sur les médias d’Etat, l’enquête annoncée dans le cadre de la fosse commune de Maluku, le discours xénophobe de l’Honorable Ne Mwanda Nsemi dans le Kongo Central, la saisie de l’aéronef de la nouvelle compagnie aérienne nationale Congo Airways par les autorités irlandaises et le sort réservé au personnel navigant et au sol des Lignes aériennes congolaises, la déstabilisation des agents et fonctionnaires de l’Etat…Tels sont les points qui ont été à l’ordre du jour de la conférence de presse animée par Jean-Bertrand Ewanga, Secrétaire Général de l’Union pour la Nation Congolaise hier, mercredi 2 septembre 2015, à la paroisse Notre Dame de Fatima dans la commune de la Gombe.
Tout en reconnaissant que le rôle d’un acteur politique est de communiquer régulièrement à la nation la manière dont le pays est dirigé par ceux qui en ont la charge, Jean-Bertrand Ewanga, parlant au nom de son parti, a éclairci l’opinion nationale sur toutes les questions de l’heure. Abordant la question de la saisine de la Cour Constitutionnelle par la CENI et le Gouvernement, le SG de l’UNC a d’abord fait l’historique de cette affaire, en commençant par ce qu’il qualifie du découpage territoriale précipitée jusqu’au dépôt de candidature pour l’élection des gouverneurs. Pour l’Unc, alors que tout le monde attendait d’être fixé sur les candidatures enregistrées, la centrale électorale a, contre toute attente et sans précision, publié un communiqué selon lequel, le découpage ayant été sans préparation, elle pourrait harmoniser les vues avec le gouvernement, sans communiquer ni les candidatures enregistrées, ni la date de l’élection des gouverneurs des provinces. Cette situation, à en croire Ewanga, renforce l’incertitude et aggrave les angoisses quotidiennes de la population congolaise quant à la volonté réelle de la majorité de respecter l’esprit et la lettre de la constitution en ce qui concerne les élections présidentielle et législatives dans les délais constitutionnels, c'est-à-dire, le 27 novembre 2016. ‘’Voilà pourquoi, nous avons tenu à organiser cette conférence de presse pour dénoncer ces manœuvres dilatoires de la part du Gouvernement, manœuvre visant à préparer le glissement dont notre peuple ne veut, en aucune fois, entendre parler. L’astuce est très vite trouvée ; ne rien faire pour paralyser la CENI par la privation des moyens notamment et rebondir plus tard pour évoquer la complexité du processus et le temps insuffisant pour tenir les scrutins dans les délais fixés par la Constitution’’, a-t-il dit. Après toutes ces observations, l’UNC a condamné la saisine de la Cour Constitutionnelle par le Gouvernement et la CENI pour couvrir leurs forfaits. Il a profité de cette occasion pour appeler la Cour à dire correctement le droit, surtout que son Président avait dit lors de l’ouverture de l’assemblée générale extraordinaire du Conseil Supérieur de la Magistrature qu’il était temps de passer aux sanctions. ‘’C’est ici le lieu de dénoncer le rôle combien délicat et même dangereux pour la nation, rôle que la majorité et la CENI entendent faire jouer à la Cour Constitutionnelle afin de les aider à réaliser leur projet en favorisant la prolongation du mandat de l’actuel Président … Institution hautement républicaine et denier rempart sur lequel repose l’espoir constitutionnel de toute la nation, la Cour Constitutionnelle devra se montrer très ingrate vis-à-vis des personnes qui cherchent à la discréditer aux yeux du peuple alors qu’elle n’est qu’à ses débuts’’, a-t-il rappelé. L’UNC s’insurge également contre la nomination des gouverneurs dans des provinces nouvellement démembrées. Pour elle, autant que le Président de la République n’a aucune compétence, même fictive de nommer les gouverneurs de province, autant la Constitution ni aucune loi de la République ne lui offre la possibilité de confier cette charge, même à titre provisoire, par ordonnance ou tout autre acte généralement quelconque, à qui ce soit. L’Union pour la Nation Congolaise met donc en demeure quiconque peut prouver le contraire. Elle rappelle que la fonction de gouverneur de province est une charge constitutionnelle fixée par l’article 198 de la Constitution. Elle ne peut, pour quelque motif que ce soit, être dépouillée de son contenu, ni réduite à néant par la nomination des soi-disant gouverneurs intérimaires ou des hauts fonctionnaires, fonction non prévue par la Constitution. En agissant ainsi, souligne l’UNC, le pouvoir ne fait que renforcer la conviction de tous ceux qui doutent de sa bonne foi et qui estiment, avec raison, qu’il est déterminé à plonger le pays dans l’incertitude des lendemains et dans le chaos et ce, à travers la multiplication des décisions dont la légalité et la régularité posent des sérieux problèmes. Voilà pourquoi ce parti de l’opposition appelle la Cour Constitutionnelle à l’impartialité. ‘’C’est pourquoi, convaincu des qualités tant morales qu’intellectuelles et de l’expérience professionnelle des membres de la Cour constitutionnelle, nous nous permettons de faire confiance à ce corps d’élites tout en les invitant à ne dire que le droit, le vrai, sans céder aux caprices, ni à la pression d’un régime en fin mandat et qui cherche à entrainer, dans sa chute, toutes les institutions de la République’’, a-t-il déclaré. Et de poursuivre que nous lançons un appel vibrant aux hauts magistrats de la Cour Constitutionnelle pour leur dire que le peuple leur fait confiance et n’entend pas être roulé dans la farine ni humilié. Comme l’a si bien dit dernièrement son Président, l’arbitraire ne peut pas avoir de place dans l’interprétation de lois de la République. Nous les plançons devant leurs responsabilités devant Dieu, le peuple et la nation pour sauver la République.
‘’De même, nous lançons un sévère avertissement et une mise en garde à la Commission Electorale, pour qu’elle puisse revoir sa conduite et s’amender, en vue de donner la preuve de son indépendance.
Kevin Inana
Le direct