*’’Les Arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’être remis en cause. Ils sont exécutoires et ont un caractère définitif et irrévocable’’, a déclaré Lambert Mende Omalanga, Porte-parole du Gouvernement et ministre de la Communication et des Médias, en réponse aux multiples déclarations de l’opposition politique qui s’attaquent à l’Arrêt de la Cour rendu public le 8 septembre dernier. C’était au cours d’un point de presse qu’il a tenu ce jeudi 10 septembre 2015, au Studio central de la RTNC2.
Devant un bon parterre des journalistes de la presse tant locale qu’étrangère, Mende Omalanga a été explicite par rapport à l’article 168, alinéa 1er concernant les Arrêts de la Cour constitutionnelle et l’indépendance de ses Magistrats. Par ailleurs, ce membre du gouvernement indique qu’il n’y a pas de délai prévu pour l’exécution des arrêts rendus par la Cour Constitutionnelle. Et de poursuivre : «le caractère contraignant de ces arrêts à l’égard de tous et sans aucune exception, de sorte que tous ceux qui clament ne pas être d’accord avec cet arrêt ou déclarent s’y opposer, violent délibérément la Constitution de la République». Partant, le Gouvernement de la République refuse de s’adjuger dans ce qu’il qualifie de débats stériles ou de la pire distraction. C’est pourquoi, il s’en tient à l’Arrêt de la Cour et s’y attèle dès la prononciation de l’arrêt, à des séances marathons pour rencontrer les injonctions de cette Cour qui recommande au même Gouvernement de prendre de mesures exceptionnelles transitoires d’urgences par rapport à la mise en place des dirigeants de nouvelles provinces démembrées.
Ceci étant, ces mesures sont attendues du Gouvernement dans les tous prochains jours notamment, en ce qui concerne le déblocage de fonds à mettre à la disposition de la CENI pour l’organisation des élections des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces démembrées.
En ce qui concerne l’indépendance de la Cour constitutionnelle, le Gouvernement milite en faveur de l’engagement de tous les compatriotes à intégrer dans leur gestion de ces questions institutionnelles le fait que le peuple congolais qui avait adopté la Constitution de 2006 a voulu, de manière claire, que les membres de cette Cour statuent et décident en âme et conscience, en toute indépendance, en vertu des articles 149, alinéa 1er, 150, alinéa 2, article 151, alinéa 1er etc.
A en croire le Gouvernement, ces dispositions devraient inciter les patriotes au sein de la classe politique à promouvoir au sein de l’opinion publique, à l’acquisition des reflexes de la nouvelle citoyenneté qui consistent en l’espèce au strict respect des verdicts de la Cour Constitutionnelle, même lorsqu’ils semblent en porte-à-faux par rapport à certains intérêts particuliers.
Interdiction de diffusion du film « L’homme qui répare les femmes: la colère d’Hippocrate », de Thierry Michel
Sur un autre chapitre, le Gouvernement de la République, à travers le ministre de la Communication exerce son droit de veto de ne pas voir ce film être visualisé en RD-Congo. Ceci, « à cause des indécences relevées dans ce film. Notamment, celle liée à la traduction hostile et mensongère indexant les FARDC comme auteurs de certains actes de violences faites à des femmes interrogées par le réalisateur». Ce, contrairement aux témoignages livrés en langue mashi et swahili par les mêmes femmes qui, remerciant les FARDC pour les avoir sauvées des griffes des criminels de groupes armés qui pullulent au Kivu.
Pour le ministre, il est vraiment anodin de mettre dans un même sac, 130.000 éléments FARDC à la place de désigner les coupables des exactions ou les contingents dont ils font partie.
La frasque est à son comble surtout lorsque le réalisateur Thierry Michel envoie une correspondance au ministre Mende dans laquelle, truffée des propos discourtois et désobligeants, promettant à ce dernier de subir le même sort qu’un dictateur disparu et enterré loin de son pays. C’est une menace à peine voilée, dénonce Mende.
Quant au docteur Denis Mukwege, le Gouvernement garde de très bonnes relations avec un compatriote voué au service de l’intérêt national et qui ne cesse de faire des prestations du reste, très appréciables.
Le Gouvernement promet, par ailleurs, qu’une forte délégation congolaise l’accompagnera le 24 septembre prochain en Belgique où il ira faire la soutenance de sa thèse de doctorat à l’ULB (Université Libre de Bruxelles).
S’agissant du dialogue, Mende dit qu’il devient plus qu’impératif avec l’arrêt rendu par la Cour qui demande à la CENI, la requalification du calendrier électoral.
Cette requalification devrait, en effet, trouver un consensus autour d’un dialogue.
Au sujet de l’embastillement des journaux Congo News et C-News, Lambert Mende décline toute responsabilité sur un tel dossier d’autant plus que ces deux organes ne se sont jamais figurés sur les listes des entreprises de presse opérant régulièrement en RDC. Autrement, le Porte-parole du Gouvernement les qualifie de simples tracts. Et l’usage des tracts est interdit en République Démocratique du Congo, a-t-il conclu.
Eugène Khonde
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