Contrairement à ce que pourraient croire certains, l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) n’a pas tiré une croix définitive sur le projet d’organisation du Dialogue national appelé à trouver une voix de sortie aux contraintes politiques, techniques et financières qui viennent de plomber le processus électoral. Même si son président national, Etienne Tshisekedi, a décidé, en date du 13 septembre 2015, de retirer ses délégués aux pré-négociations avec ceux de Joseph Kabila, rien ne semble perdu. La volonté de dialoguer préoccupe toujours le camp du Chef de l’Etat, même si certains de ses « Faucons » ont accusé le Sphinx de Limete d’avoir poignardé leur « Autorité morale » dans le dos et hypothéqué les chances de résolution de la crise politique de l’heure.

Le souci de reprendre les pré-négociations, là où elles se sont arrêtées, hanterait aussi bien Joseph Kabila, « Autorité morale » de la Majorité présidentielle, qu’Etienne Tshisekedi, président national de l’UDPS. A Kinshasa, le Palais de la Nation comme Limete attendent un signal du précité pour renouer le fil du pré-dialogue. A cet effet, des diplomates occidentaux et africains s’activeraient en coulisses, à Kinshasa comme à Bruxelles, pour ramener les délégués des deux protagonistes autour de la table des pré-négociations.

A en croire l’entourage de cette icône de l’Opposition congolaise, son parti tient à faire baliser préalablement la voie devant conduire à ce forum, par une claire définition des termes de référence par les deux parties, avant sa convocation formelle. Des sources qui se sont confiées au Phare soutiennent qu’après les échanges de Venise (Italie) et d’Ibiza (Espagne), la Majorité présidentielle et l’UDPS étaient tout près d’un accord de principe sur le format, le lieu, la durée, la médiation, l’ordre du jour.

L’unique divergence majeure, laquelle persiste jusqu’à ce jour, était la proposition du pouvoir de voir ce parti politique participer à un gouvernement de large union nationale, avec une offre de « Vice-présidence » et deux « Vice-primatures ». A priori, l’UDPS n’est pas demanderesse d’une « Vice-présidence », poste inexistant dans l’architecture institutionnelle actuelle, ni des portefeuilles ministériels, si l’objectif visé est d’accompagner Joseph Kabila dans le « glissement ».

« Oui » au Dialogue mais « non » à une Transition/bis

Selon les idées partagées à Venise comme à Ibiza par les envoyés de Kabila et Tshisekedi, l’unique alternative qui s’offre à la RDCongo pour sauver son processus électoral et éviter le chaos, c’est un Dialogue inclusif. A ce sujet, l’UDPS s’est voulue tranchante : « oui » au Dialogue mais « non » à une Transition/bis. Dans l’entendement de Limete, les participants à ce forum devraient trouver des réponses consensuelles aux questions qui fâchent, notamment la médiation ou la co-médiation internationale, le calendrier électoral (tenue des élections présidentielles et législatives nationales dans les délais constitutionnels), le financement des scrutins, la neutralité de la CENI, l’enrôlement des nouveaux majeurs, l’audit externe du fichier électoral, la libération des prisonniers politiques et d’opinions, etc.

Tout en souscrivant pratiquement au même schéma, la Majorité présidentielle voit la médiation sous l’angle de l’accompagnement et non de l’ingérence dans les affaires internes des Congolais. Sans prononcer clairement le mot, elle voudrait que l’autre partie comprenne que le « glissement » est inévitable et que la cogestion des affaires publiques avec l’Opposition et la Société civile, à travers forcément une nouvelle équipe ministérielle, serait la meilleure manifestation de la volonté commune de cheminer vers des élections crédibles et apaisées.

Tous pro-dialogue ?

A en croire certaines indiscrétions, le cercle des acteurs politiques et de la société civile réellement opposés au dialogue serait très restreint. Car, tout en rejetant le dialogue publiquement, pour exiger des élections immédiates, beaucoup y souscriraient loin des regards indiscrets.

Et, le moment venu, l’homme de la rue risque d’assister à d’interminables disputes autour des quotas de participation. Les anti-dialogue le savent bien : le processus électoral présentement bloqué politiquement, financièrement et techniquement, ne pourrait être remis sur orbite que si la classe politique accepte d’en discuter.

Au jour d’aujourd’hui, il est acquis qu’aucun scrutin ne sera organisé en 2016.

Quant à 2016, aucune élection n’est garantie, en dépit de tout le bruit qu’on fait autour de la présidentielle.

Kimp



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