*Aux 362 Députés et Sénateurs de la Majorité Présidentielle réunis dans la ferme présidentielle, dimanche 4 octobre, Joseph Kabila a déclaré qu’il n’a jamais demandé une quelconque révision de la Constitution. S’il se dit prêt pour les élections, même dans un ou deux jours, le Président de la République rappelle que la vie d’une Nation ne se limite pas qu’aux élections. La MP devrait se mobiliser sur deux fronts : le dialogue politique et la préparation des échéances électorales à venir. Il reste, pour ce faire, à en créer les conditions.

Si toutes les affirmations que le Porte-parole du Gouvernement, qui, depuis une quinzaine de jours, engage le Bureau Politique de la MP, sont exactes, on serait tenté d’admettre que l’heure est à l’apaisement des esprits. Le Président de la République est préoccupé par la tenue du dialogue politique devant ouvrir la voie aux élections crédibles et démocratiques. Des élections que sa famille politique n’aurait aucun mal à remporter. La déclaration de Kingakati vient confirmer l’idée selon laquelle la saga politique s’anime de plus en plus en RDC. Des déclarations politiques, parfois tranchées, fusent de partout. Rien que le week-end dernier, on en a compté une dizaine. Les principales forces politiques et sociales du pays prennent position. Samedi 3 octobre, les pro-Kabila, transportés dans des bus Transco loués pour la circonstance, ont pris d’assaut le terrain à côté du Boulevard Triomphal, pour manifester leur soutien à Joseph Kabila, Autorité morale de la Majorité Présidentielle.

L’appel à l’action

Parallèlement, à Lubumbashi, le Président national de l’UNAFEC, membre du G7, lançait un appel à manifester pour le samedi 10 octobre prochain. Ce sera, a-t-il dit, une grande marche de soutien au G7, la nouvelle plateforme politique ayant fait défection de la Majorité Présidentielle. Il reste à savoir si son meeting sera autorisé. Gabriel Kyungu, c’est de lui qu’il s’agit, affirme ne pas avoir peur. La RDC, a-t-il soutenu, est un Etat de droit. Par conséquent, ajoute-t-il, il ne peut accepter d’être intimidé tout simplement parce qu’il prêche le respect de la Constitution. Dans les rangs de l’Opposition, Vital Kamerhe, Président de l’Union pour la Nation Congolaise, a invité, le vendredi 2 octobre, le Président de la République à préciser ses intentions sur la fin de son deuxième mandat. Il estimait que la mise au point du Président Kabila aurait l’avantage de garantir le respect de la Constitution et d’apaiser les esprits.

Les non-dits de la messe

Dans les milieux de la MP, on rapporte qu’une grande réunion, élargie aux Députés et Sénateurs, a eu lieu, le week-end, dans la ferme présidentielle, à Kingakati. A cette occasion, l’Autorité morale de la MP aurait demandé aux Députés de la Majorité et à tous ceux qui l’accompagnent de faire preuve de discipline et de loyauté. Un appel à l’unité qui arrive à point nommé. Après le départ fracassant des dirigeants du G7, imités par leurs représentants au Gouvernement, aux Exécutifs provinciaux, au Sénat, à l’Assemblée nationale, ainsi que dans la territoriale, il était temps pour le pouvoir d’évaluer ses soutiens. De ce point de vue, la dernière rencontre de Kingakati apparaît comme une messe de réglage des détails. En effet, la MP, du moins ce qu’il en reste, doit relever un certain nombre de défis, si elle veut maintenir la cohésion dans ses rangs. Le partage des portefeuilles ministériels, en remplacement des ministres démissionnaires du G7, a soulevé des vagues. Nombreux parmi les inconditionnels pro-Kabila n’ont pas bien digéré la nomination des ministres, non connus du grand public, présentés comme issus de quelques partis du G7. Les mécontents ont pris ces nominations comme du gaspillage. Parce que, entend-on, les vides laissés par les dissidents du G7 auraient pu être comblés par les caciques de la MP avec son allié, le PALU de Gizenga. Dans un contexte politique dominé par la fronde du G7, les partis et personnalités membres de la MP ne peuvent se permettre de remettre en cause les choix et décisions de la hiérarchie. Les postes à pourvoir ne se limitent pas qu’au Gouvernement de la République. Il y a aussi la Chambre haute du Parlement où les Sénateurs doivent élire un Rapporteur en remplacement du démissionnaire Modeste Mutinga du MSR. La présence des Sénateurs de la Majorité à la réunion de Kingakati trouve-là, une explication, entre autres, bien sûr. A l’Assemblée nationale, la MP a deux postes à combler au niveau du Bureau. La première Vice-présidence et le poste de Rapporteur abandonnés par Mwando et Ezadri, tous du G7.

Les opposants s’organisent

D’après des bribes d’information, le Président Kabila est convaincu que sa famille politique dispose suffisamment d’atouts pour remporter les élections générales en RDC, si elles sont organisées dans les jours qui suivent. Pendant ce temps, côté Opposition, on tente de s’organiser. Le désormais ancien Gouverneur de la Province du Katanga, Moïse Katumbi, envisage la création d’un Front Républicain, constitué de toutes les forces vives opposées au glissement, à la révision ou au changement de Constitution. L’offre de Katumbi, visiblement, passe bien auprès des figures de l’Opposition comme le Député national José Makila, Jean-Claude Vuemba du MPCR ou Vital Kamerhe. Du G7, on apprend que les dirigeants se structurent. C’est lorsque la structure sera rendue publique que l’on en saura un peu plus sur les ambitions des uns et des autres. Moïse Katumbi, lui-même, s’est gardé de prononcer le moindre mot sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2016. Des candidatures autoproclamées ne sont pas de nature à favoriser la consolidation des groupes. Dans tous les cas, l’avenir réserve beaucoup de surprises.

La Pros.





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