Bonjour
Chers frères et sœurs
Je vous écris de Pointe Noire, la capitale économique du Congo Brazzaville et deuxième ville du pays après Brazzaville la capitale politique.
Depuis plus d'une semaine nous vivons des moments de tension émaillés des confrontations entre les partisans du non au troisième mandat de l'actuel président, Dénis SASSOU NGOUESSO et la police. A Brazzaville et Pointe Noire on déplore des pertes en vie humaine (probablement entre 4 et 10 morts).
Avant hier dimanche 25 octobre 2015 jour des élections référendaires nous nous sommes vus assigner à résidence sur ordre soit disant d'en haut. Pas de messe donc pour éviter tout rassemblement dit-on, quelle honte ? Interdire les gens de se rassembler pour leur culte dominicale dans un pays démocratique.
Monsieur Gaspard Mabiala, essaie de relater à sa manière le déroulement désastreux des élections, à mon avis et comme observateur neutre, sa version de fait semble être proche de la réalité. Voici un extrait de son témoignage.
" Désolation dans les très rares bureaux de vote sous haute surveillance militaire. Pas de listes d'électeurs, pas de personnel, pas de présence d'aucune opposition comme l'exige la loi, ni d'aucun observateur, pas de cartes d'électeurs distribuées...
A 9h on offrait 5.000 pour aller voter à Talangai, avec possibilité d'aller dans autant de bureaux que l'on veut. Vers 11h, le vide étant si criard, et face aux caméras de TV5 qui commençait à emmerder, ils sont montés à 50.000 si la personne accepte d'aller dans 5 bureaux de vote différents. On vote sans pièce d'identité. Mais sauf quand le bus du parc automobile d'Etat arrive à déposer 5 a 10 personnes, toutes les 2 heures environ, il n'y a personne.
A Pointe-Noire, notamment à Siafoumou, c'est 25.000 pour un seul vote. Malgré cela, rien. 3 personnes sous garde policière et accompagnées par un député sponsor, puis plus rien. Les bureaux sont complètement déserts.
A Nkombo, Moungali, Makelekele n'en parlons pas. Même chose à Bouansa, Gamboma et Ewo.
Selon les experts sur place, le taux de participation à cette élection tournerait autour de 7 %.
Reste à la communauté internationale, UE, UA (trop silencieuse), OIF, France, USA... de faire des déclarations claires pour ne pas reconnaitre ce qui n'est même plus un parodie, mais un évènement qui n'a pas eu lieu, et qui ne pouvait pas se tenir parce que ne respectant pas le droit interne ni international, parce que la campagne a été suspendue, parce que les défenseurs de l'opinion contraire n'ont pas eu accès aux médias, parce que les principaux ont été séquestré, parce que l'élection n'est observée par personne etc "
“Tant que les lions n’auront pas leur propre historien, les histoires de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur”. Proverbe africain.