
Nous devons marquer un moment d’arrêt pour tout corriger, organiser les élections comme cela se fait dans des pays qui fonctionnent normalement. Enrôler les nouveaux majeurs, nettoyer le fichier électoral, nous mettre d’accord sur l’agencement de tous les scrutins pour corriger le cycle électoral, une fois pour toutes. Pour y parvenir, nous devons, en mettant tout le monde sur le même pied d’égalité, en parler pour nous mettre d’accord. Nous devons engager un débat national car le sujet est d’une importance capitale. Le cadre pour ce débat national s’appelle dialogue national.
Pour certains, tous ces problèmes doivent se régler dans la rue dans un affrontement sanglant entre jeunes congolais et policiers et militaires. Pour eux, ce débat devra se faire dans les magasins et boutiques des chinois comme en janvier 2015. C’est ce qu’ils appellent application de l’article 64 de notre constitution. S’affronter impitoyablement pour après engager une polémique autour du nombre des morts. Pour éviter ce chaos, nous, nouvelle classe politique et sociale en tant qu’opposition nationaliste, constituée du Parti Travailliste « PT », URDCO, DPR, UDJN, MDPEE PLUS, FDP, Association Bana Kin, Association Lumumba, des syndicats des travailleurs et différentes associations, de concert avec l’opposition citoyenne, la Société civile, avons décidé de mettre sur pied un cadre de concertations dénommée : Forces politiques de l’Opposition et de la société civile pour le dialogue et la paix « FOSDP ». Les FOSDP travailleront pour le dialogue et la paix à tous les niveaux. Dialogue et paix d’abord au niveau de l’opposition politique. Pour être forte, l’opposition congolaise doit être unie. Les acteurs politiques de l’opposition doivent harmoniser leur point de vue et arrêter de s’attaquer et de se livrer une guerre de leadership», soutiennent-ils.
La nouvelle plateforme politique développe sa propre conception du respect des délais constitutionnels qui doit concerner, lit-on, tout le monde. C’est-à-dire, respecter les délais constitutionnels pour le mandat du Chef de l’Etat, des Députés nationaux, des Députés provinciaux et des Gouverneurs. Les FODSP sollicitent un arrêt pour que le pays organise un cycle électoral normal et complet de la base au sommet. Autrement dit, avoir des dirigeants légitimes à tous les niveaux : local, municipal, urbain, provincial et national.
Lors de la cérémonie de signature du document créant la nouvelle plateforme, dans la salle OKAPI de l’Hôtel Venus, les deux hommes ont, chacun, prononcé un discours. Le Premier à prendre la parole, c’est le Président du Syndicat « Solidarité », Steve Mbikayi, qui a dit toute sa volonté de voir les politiciens congolais se mettre autour d’une même table pour discuter des questions brûlantes de l’heure. Steve Mbikayi est aussi Initiateur de la Nouvelle Classe Politique et Sociale et Président national du Parti Travailliste. Il a rappelé l’historique de la RDC, depuis son accession à l’indépendance jusqu’à ce jour. Steve Mbikayi a, par ailleurs, insisté sur l’unité de l’Opposition politique congolaise. Il s’attaque à tous les apôtres du boycott.
«Nous rappelons à nos collègues de l’Opposition que la loi portant Statut de l’opposition n’a pas dit que l’opposition politique devra résoudre les différends politiques en recourant à l’article 64 de la Constitution’’, a-t-il déclaré. Par contre, a-t-il poursuivi, l’article 16 de cette loi stipule expressément ce qui suit : « l’opposition politique doit privilégier le dialogue et la concertation dans la recherche des solutions aux différends politiques ».
Pour sa part, Justin Bitakwira, Coordonnateur de l’Opposition citoyenne, a expliqué que le pays est en plein glissement, depuis le 25 octobre 2015. Pour lui, il n’est pas normal de constater que les candidats aux provinciales ont versé des cautions, mais il n’y toujours pas d’élections. «Toutes ces préoccupations ne peuvent être résolues que dans un dialogue franc ». Justin Bitakwira a également plaidé pour l’unité de l’Opposition. La tripartite, dit-il, tant réclamée par certains opposants, ne saura pas résoudre toutes les questions de la Nation. Au passage, il administre quelques leçons de science politique. Il existe, enseigne Bitakwira, trois manières d’accéder au pouvoir à savoir, l’insurrection, la guerre, et la démocratie. De toutes ces formes, la démocratie est la voie la plus simple. «Nous devons éviter de reproduire la situation du Burkina Faso en RDC ».
Pour terminer, les deux personnalités ont lancé un appel vibrant au Chef de l’Etat pour qu’il convoque, le plus rapidement possible, le dialogue. La zone de turbulence approche. Un Comité préparatoire du dialogue devrait, à leur avis, être mis en place pour définir les termes de référence.
La Pros.
Discours de l’Honorable Steve Mbikayi et la Déclaration Finale des FOSDP
Chers collègues des partis politiques et associations acquis au changement ;
Chers militantes et militants des partis politiques ;
Aujourd’hui, 23 novembre 2015 est un grand jour. Ce jour est un grand jour où la République Démocratique du Congo doit amorcer un processus salvateur devant faire de notre pays, un pays comme les autres, un pays où la constitution et les lois de la République sont respectées par tous : Oui ! Cette Constitution, notre constitution doit être respectée !
Cette constitution, notre constitution n’est pas respectée. Elle n’est pas respectée parce que dans notre pays, il n’existe pas une culture du respect de la Constitution. Il n’existe pas non plus une culture du respect des lois. A l’aube de l’indépendance, notre constitution a été violée et ignorée. Le Coup d’Etat de novembre 1965 avait balayé la Constitution et confié tous les pouvoirs à un individu. Le guide éclairé de la Nation !
Le guide avait régné en despote. Un dictateur éclairé, père de la nation ! Le guide et l’unique père. D’où le slogan : Papa bo, Maman bo, Mokonzi bo !
Pendant cette période, le guide éclairé le seul maitre à bord. Son élection et celle de ses commissaires du peuple étaient les seules élections connues par le peuple. Les élections locales, municipales et urbaines étaient ignorées de tous ! Aujourd’hui comme hier la RDC reste un pays atypique. Dans ce pays, toutes les élections n’ont jamais été organisées ! C'est-à-dire jamais des élections de la base au sommet. Plusieurs subterfuges sont utilisés pour éviter un cycle électoral complet et légal à notre pays.
Sur base de ce dysfonctionnement devenu légendaire, le pays continue à baigner dans la médiocrité institutionnelle. La Constitution de la République est constamment violée ! Ceux qui violent cette Constitution crient tous les jours et sur tous les toits, appelant au respect de la Constitution, au respect des délais constitutionnels. Ceux qui glissent, les plus grands glisseurs crient et disent non au glissement ! Un voleur qui crie au voleur ! Le Président du Sénat déclare que nous devons respecter les délais constitutionnels alors que lui-même est hors les délais constitutionnels ! Les Députés provinciaux disent que nous devons respecter la Constitution au moment où eux-mêmes violent la Constitution en continuant de parler au nom du peuple sans mandat du peuple ! Les glisseurs qui décrient le glissement ! Tout est fait et tout est dit comme si nous n’étions pas tous égaux devant la loi ! Pour la plupart d’entre nous, quant on dit respect des délais constitutionnels, on, voit certains mandats, d’autres non ! On voit le mandat de nous, Députés nationaux et du Chef de l’Etat, pas celui des gouverneurs, des sénateurs et des Députés provinciaux.
Pour nous, le respect des délais constitutionnels doit concerner tout le monde. Nous devons tous respecter notre constitution et les lois de la République. Respecter les délais conditionnels pour le mandat du Chef de l’Etat, des Députés Nationaux, des Députés provinciaux et des Gouverneurs. Respecter la Constitution c’est aussi avoir les dirigeants élus à tous les niveaux : Au niveau local, municipal et urbain. Comme aujourd’hui, avoir des chefs de secteurs, administrateurs des territoires, les maires des villes sans mandants du peuple c’est aussi une violation de la Constitution ! Dans un même pays, avoir d’un côté des gouverneurs sans mandat dans certaines provinces et des commissaires spéciaux illégaux et illégitimes dans d’autres, c’est aussi une violation de la Constitution.
Nous devons nous arrêter un moment pour corriger tout ça. Avoir un cycle électoral normal et complet de la base au sommet. Avoir des dirigeants légitimes à tous les niveaux : local, municipal, urbain, provincial et national.
Nous devons marquer un moment d’arrêt pour tout corriger, organiser les élections comme cela se fait dans des pays qui fonctionnent normalement. Enrôler les nouveaux majeurs, nettoyer le fichier électoral, nous mettre d’accord sur l’agencement de tous les scrutins pour corriger le cycle électoral, une fois pour toutes. Pour y parvenir, nous devons, en mettant tout le monde sur le même pied d’égalité, en parler pour nous mettre d’accord. Nous devons engager un débat national car le sujet est d’une importance capitale. Le cadre pour ce débat national s’appelle dialogue national.
Pour certains, tous ces problèmes doivent se régler dans la rue dans un affrontement sanglant entre jeunes congolais et policiers et militaires. Pour eux, ce débat devra se faire dans les magasins et boutiques des chinois comme en janvier 2015. C’est ce qu’ils appellent application de l’article 64 de notre constitution. S’affronter impitoyablement pour après engager une polémique autour du nombre des morts. Pour éviter ce chaos, nous, nouvelle classe politique et sociale en tant qu’opposition nationaliste, constituée du Parti Travailliste « PT », URDCO, DPR, UDJN, MDPEE PLUS, FDP, Association Bana Kin, Association Lumumba, des syndicats des travailleurs et différentes associations, de concert avec l’opposition citoyenne, la Société civile, avons décidé de mettre sur pied un cadre de concertations dénommée : Forces politiques de l’Opposition et de la société civile pour le dialogue et la paix « FOSDP ».
Les FOSDP travailleront pour le dialogue et la paix à tous les niveaux. Dialogue et paix d’abord au niveau de l’opposition politique. Pour être forte, l’opposition congolaise doit être unie. Les acteurs politiques de l’opposition doivent harmoniser leur point de vue et arrêter de s’attaquer et de se livrer une guerre de leadership. Notre combat doit être dirigé contre la majorité politique au pouvoir. Arrêtons la guerre de leadership du genre je suis plus grand, le plus populaire, le plus fort ! Tel est déjà fini ! Tel est un faut opposant, c’est moi qui suis la vrai ! L’opposition congolaise a été distraite par ce débat pendant plus de 30 ans. Pendant plus de 30 ans elle a tourné en rond, et elle n’a jamais accédé au pouvoir. Il est temps de changer le fusil d’épaule. D’unir nos forces, nous organiser pour battre la Majorité présidentielle aux élections présidentielles qui pointent à l’Horizon. Pour y parvenir, nous devons militer pour des élections démocratiques, libres et transparentes. Ces élections transparentes n’auront pas lieu avec un Bureau de la CENI dont le Président a été désigné dans un cafouillage sur fond de contestation. Un bureau de la CENI visiblement de la majorité. Nous ne devons pas aller aux élections avec des chefs des secteurs, administrateurs des territoires, des gouverneurs de provinces et des commissaires spéciaux illégaux et sans mandat, appartenant tous à la majorité. De quel droit la Majorité présidentielle doit-elle diriger seule toutes ces entités sans mandat ! Ces autorités politico-administratives ne vont-elles pas influencer la population et la manipuler au profit de la famille politique du président Kabila ? Voila pourquoi, nous disons que nous devons corriger toutes ces incohérences avant les élections pour donner les mêmes chances à toutes les familles politiques. C’est pour cette raison que nous disons que ceux qui sont contre le dialogue font les jeux du pouvoir.
Parce que l’erreur est humaine, la FOSDP demande à tous les collègues de l’opposition de la rejoindre sur la voix du dialogue pour maintenir la paix dans notre pays, pour éviter ce qui se passe au Burundi et en Centrafrique. Nous rappelons à nos collègues de l’opposition que la loi portant statut de l’opposition n’a pas dit que l’opposition politique devra résoudre les différents politiques en recourant à l’article 64 de la Constitution. Par contre l’article 16 de cette lois stipule expressément ce qui suit : « l’opposition politique doit privilégier le dialogue et la concertation dans la recherche des solutions aux différents politiques » c’est cette base que nous avons optés pour le dialogue.
Et c’est sur cette même base que nous demandons à nos frères de l’opposition, de nous rejoindre pour que nous nous présentions unis et en position de force face à la majorité présidentielle. Toujours pour raison de l’unité de l’opposition, nous nationalistes qui sommes contre l’ingérence des étrangers dans notre politique intérieure, nous tenons compte de la position des autres forces de l’opposition qui exigent la facilitation de la communauté internationale au dialogue et nous disons que la désignation d’un Facilitateur par le Secrétaire Général de l’ONU ne nous généra pas. Toutefois, ni le facilitateur désigné, ni les Etats-Unis, ni la France, la Belgique ou la Grande Bretagne ne doivent nous dicter ce que nous devons faire ou décider au dialogue. Seule devra nous guider la volonté du peuple congolais et le respect de notre Constitution.
Pour terminer, nous demandons au Chef de l’Etat de convoquer ce dialogue le plutôt possible parce que plus le temps passe, plus nous approchons la zone de turbulence. Et pour que ce forum soit un succès, nous réitérons notre demande faite au Chef de l’Etat lors des consultations pour qu’un comité préparatoire soit au préalable mis sur pied en vue de nous mettre d’accord sur les termes de référence.
Vive le Parti Travailliste !
Vive la NCPS !
Vive l’Opposition nationaliste et l’Opposition citoyenne !
Vive les FOSDP !
Vive une Opposition unie !
Vive une RDC libre et Indépendante !
DECLARATION POLITIQUE DES FORCES POLITIQUES DE L’OPPOSITION ET DE LA SOCIETE CIVILE POUR LE DIALOGUE ET LA PAIX
Nous, Forces politiques de l’Opposition et de la Société Civile pour le Dialogue et la paix, « FOSDP» en sigle;
Après une profonde réflexion sur notre histoire commune allant de 1960 jusqu’à ce jour, constatons que les crises politiques se ressemblent au point que la classe politique occulte les intérêts du peuple ;
Considérant le dialogue ou l’arbre à palabre comme un des bons héritages nous légué par nos ancêtres pour régler nos conflits ;
Assumant nos responsabilités devant l’histoire et la nation toute entière en ce moment crucial de notre pays, où chaque congolaise et congolais doit s’impliquer pour la cohésion nationale dans un pays où la sécurité est précaire et délétère ;
Conscients des conséquences liées à la non organisation des élections provinciales et locales depuis 2006 et l’annulation des élections provinciales du 25 octobre 2015; le glissement des mandats des Sénateurs, des Députés Provinciaux et des Gouverneurs ;
Constatant l’inefficacité et le blocage de la tripartite CENI-MAJORITE-OPPOSITION, mettant de côté LA SOCIETE CIVILE, alors que membre à part entière de cette CENI, tout en sachant que toutes parties sont représentées dans cette CENI à temps plein, cette tripartite ne saurait résoudre la crise électorale actuelle, en dehors du dialogue national;
Conscients des inquiétudes provoquées par le refus d’une frange de l’Opposition politique de participer au dialogue et de leur appel à l’insurrection populaire pour obtenir gain de cause.
Connaissant le degré de précarité de la situation sociale de nos populations et de la sécurité dans notre pays qui risque de s’exacerber en cas de crise politique grave;
Faisant notre, la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies à son point 14 b qui demande au Représentant spécial des Nations Unies pour la République Démocratique du Congo de s’acquitter à promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation nationale ;
Faisant notre également ; l’article 16 de la loi portant statut de l’opposition politique en République Démocratique du Congo à ses alinéas 3 et 4 qui dispose que l’opposition doit s’abstenir de recourir à la violence comme mode d’expression et d’accès au pouvoir et de privilégier le dialogue et la concertation sur les grandes questions d’intérêt national et dans la résolution des différends politiques pour baliser le chemin pour des élections libres, crédibles et apaisées.
Nous, Forces politiques de l’Opposition et de la Société civile pour le Dialogue et la Paix (FOSDP)
Exigeons la convocation d’un dialogue politique inclusif afin de permettre à toutes les filles et tous les fils de la RDC de débattre sur toutes les questions liées à l’organisation des élections crédibles, libres et transparentes, seul gage de la paix ;
Condamnons avec la grande énergie, tous les appels au boycott de ce forum ainsi que tous appels à la violence pour résoudre nos problèmes;
Rappelons que c’est toujours autour d’une table que notre pays a pu juguler les graves crises auxquelles il a été confronté dans son histoire, cas de Tananarive, Luluabourg, Sun City, Lusaka, Addis-Abeba etc.
Lançons un appel patriotique à tous les partis, les personnalités politiques encore hésitants de nous rejoindre dans ce processus car, il y va de la survie de la nation congolaise en permettant d’éviter le chaos.
Lançons aussi cet appel à l’opposition contestataire pour quelle revienne aux bons sentiments et qu’elle nous rejoigne autour de la table pour trouver ensemble une solution durable et définitive aux problèmes de notre pays.
Par ailleurs, nous:
Demandons à la majorité au pouvoir de faciliter le déroulement de ce forum sans agenda caché et donné raison à ses détracteurs;
Remercions tous les partenaires étrangers pour leur implication et leur apport tant financiers, matériels que techniques au processus électoral en République Démocratique du Congo;
Félicitons les autres franges de l’opposition acquis au dialogue car, elles ont bien appréhendées la gravité de la situation dans laquelle se trouve la RDC aujourd’hui et permettant ainsi un avenir meilleur à notre population aux travers la consolidation de la démocratie et la paix.
Prévenons que pour y arriver en douceur, il y a un prix à payer pour chaque camp.
Que vive la République Démocratique du Congo !
Que vive la Démocratie en RDC !
Que vive les Forces Politiques de l’Opposition et Société Civile pour le Dialogue et la Paix !
Fait à Kinshasa, le 23 novembre 2015
POUR LES « FOSDP »,
MBIKAYI MABULUKI Steve
Co-Président des FOSDEP,
BITAKWIRA BIHONA-HAYI Justin
Co-Président des FOSDP