Les résultats partiels donnent Roch Marc Kaboré grand gagnant de la présidentielle burkinabée, qui s’est tenue dimanche. Ce banquier de profession, qui est resté proche de Blaise Compaoré pendant près de trois décennies, était l’un des deux favoris du scrutin.



Roch Marc Christian Kaboré (RMCK) est entête de l'élection présidentielle organisée dimanche au Burkina Faso. D’après les résultats provisoires, comptabilisés sur 45% des 368 communes du pays, et communiqués par la Commission électorale nationale indépendante, le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti créé par les démissionnaires du CDP en 2014) obtiendrait 55,3% des voix, contre 28,7% pour son principal adversaire, Zéphirin Diabré (Union pour le progrès et le changement, UPC, fondée en 2010). Si cette tendance se confirme, «RMCK» serait élu dès le premier tour.

Roch Marc Kaboré, 58 ans, est bien connu des Burkinabés. Il fut notamment Premier ministre (1994-1996) et président de l`Assemblée nationale (2002-2012). Issu de la principale ethnie du pays, les Mossi, le président du MPP est soutenu par les chefs traditionnels, mais aussi par l'élite économique du pays. Après des études d`économie et de gestion à l`Université de Dijon, et avant de se lancer en politique, il a notamment été directeur général de la Banque internationale du Burkina (1984-1989). Après quoi il deviendra ministre des Transports et des Communications, puis ministre d’Etat (1990), ministre chargé de la Coordination de l’action gouvernementale (1991)...

UN PASSAGE TARDIF DANS L’OPPOSITION

En 1992, RMCK est élu député de la province du Kadiogo, ce qui n’empêche son ascension gouvernementale de se poursuivre, puisqu’il obtient la même année le ministère des Finances, avant d’être chargé des Relations avec les Institutions l’année suivante, puis de devenir le chef du gouvernement. Premier couac : RMCK est poussé à la démission en 1996 ; mais il se relève vite, puisqu’en 1997, réélu à son siège de député, il devient le premier vice-président de l`Assemblée nationale, puis secrétaire exécutif national du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP, le parti présidentiel), en 1999, avant d’en être le président (2003-2012).

Au total, il est resté fidèle à Compaoré pendant près de trois décennies. Il était considéré comme son dauphin, avant de tomber en disgrâce en 2012. Après avoir un temps défendu le droit de modifier la Constitution, il s’est opposé à ce projet de révision qui ne visait qu’à se maintenir au pouvoir. Il a quitté le parti le 4 janvier 2014, dix mois avant la chute du régime, avec 74 autres personnes. Et fondé le MPP.

LE BURKINA, UN MODÈLE POUR L’AFRIQUE ?

Dans une interview accordée à RFI au mois d’août, il avait listé comme priorités : «renforcer la bonne gouvernance et la démocratie dans notre pays, faire en sorte que notre justice soit indépendante, que l’armée soit républicaine et qu’ensemble (les burkinabés puissent) travailler à faire reculer la pauvreté et assurer le bien-être des populations».

Initialement prévues le 11 octobre, les élections présidentielle et législatives ont été reportées au 29 novembre en raison du coup d'Etat manqué du 17 septembre mené par un ancien bras droit de l'ex-président, le général Gilbert Diendéré, qui a depuis été arrêté. Ces élections (présidentielle et législatives) doivent tourner la page de la transition politique mise en place depuis le 30 octobre 2014, et la chute du dictateur qui a régné pendant 27 ans. Quatorze candidats étaient en lice pour la présidentielle, mais les membres de la Transition - président et ministres - qui a succédé au régime de Compaoré n'étaient autorisés à se présenter, pas plus que ceux du CDP. Dans un communiqué, la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a salué la tenue des élections présidentielle et législatives de sortie de crise au Burkina Faso. «Les Burkinabé ont une nouvelle fois démontré leur attachement profond à la démocratie en votant dans le calme», a-t-elle félicité, invitant «tous les candidats et partis politiques, mais également les populations burkinabé, à respecter et à faire respecter les résultats électoraux régulièrement proclamés parles organes compétents».



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