*Plus de 500 congressistes réfléchissent sur les meilleures options pour le peuple congolais de faire respecter totalement la Constitution et d’empêcher le glissement. En même temps, ils étoffent le Plan Stratégique de Développement de la RDC fixant les axes et les étapes de l’évolution du pays, d’ici 2035.
C’est pour la première fois que Pierre Lumbi, Autorité Morale du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR,) prend la parole publiquement, depuis la perte de ses fonctions de Conseiller Spécial en matière de sécurité du Président de la République. Il a rompu le silence, jeudi 5 novembre 2015, à l’occasion de l’ouverture du 2ème Congrès du parti, au Centre catholique Nganda. Sortie fortement applaudie par ses partisans. Pierre Lumbi a, en effet, soumis trois sujets au débat des congressistes. Dans l’ordre, l’approbation du Plan Stratégique de Développement de la RDC qui fixe les axes et principales étapes de développement du pays d’ici 2035 ; la situation politique de l’heure, dominée par la nécessité de respecter la Constitution ; le processus électoral ; la CENI ; le dialogue et la nomination des commissaires spéciaux à la tête de nouvelles provinces ainsi que la mise à jour des statuts du parti. Au passage, Pierre Lumbi critique le bilan économique du Gouvernement, qui présente ses contreperformances comme des avancées, alors que les rapports successifs du PNUD depuis 2011 et 2013 classent la RDC 187ème sur 187 pays concernés. Même la Somalie, qui se trouve dans une situation de non-Etat, arrive devant la RDC. Une situation que Pierre Lumbi qualifie d’inacceptable.
Complot
Contrairement à ce que d’aucuns nient subrepticement, Pierre Lumbi confirme la thèse du complot pour liquider les valeurs républicaines. Un complot, moralement et politiquement inacceptable, auquel le MSR invite le peuple à s’opposer farouchement. «Il est de notre devoir de Républicain et de Citoyen de nous opposer à la révision constitutionnelle, au glissement et au troisième mandat», souligne l’Autorité Morale du MSR. Cet engagement sera tenu, a-t-on entendu. Les mots qui suivent, témoignent du degré de cette détermination : «Aucune menace, aucune intimidation ne nous feront reculer de cette option car elle est juste et constitutionnelle. Ni la corruption, ni les différents autres types de spoliations dont les dirigeants et membres de notre parti font l’objet, ne nous détourneront pas de cet engagement ».
Epis de maïs
Le MSR dispose de moyens d’atteindre ses objectifs. Le parti n’a pas vacillé. Il a conservé tous ses cadres. Tous les ministres, tous les élus du MSR ont fait bloc et ont renoncé à des privilèges personnels, a-t-il laissé entendre. Voilà pourquoi, les 500 délégués, représentant les structures provinciales au Congrès, ont rendu un hommage mérité à tous les démissionnaires présentés en héros. Désormais, au MSR, on parlera d’eux comme des modèles dont les hauts faits seront d’avoir donné une belle leçon de civisme politique, de sens du sacrifice, ‘‘montrant que rien de grand et de beau n’est donné aux hommes gratuitement’’.
Les dirigeants du G7 ovationnés
Plusieurs dirigeants du G7 ont fait le déplacement du Centre catholique Nganda. Gabriel Kyungu wa Kumwanza, Christophe Lutundula, pour ne citer que ceux-là, ont eu droit à des ovations très prolongées des congressistes. C’est le signe que la nouvelle plateforme politique se consolide. En cette période de turbulence, le MSR et ses alliés du G7 auraient plus à gagner, s’ils regardaient tous ‘‘dans la même direction, celle des élections apaisées dans les délais prescrits, de la consolidation de la paix et de la démocratie’’.
La Pros.
Discours de Pierre Lumbi Okongo à l’ouverture du Deuxième Congrès du MSR au Centre Nganda
Honorables Sénateurs, Députés Nationaux et Députés Provinciaux ;
Mesdames et Messieurs camarades Vice-présidents du Parti ;
Chers Camarades Secrétaire Exécutif National et Secrétaires, Fédéraux ;
Distingués invités en vos titres et qualités respectifs ;
Chers camarades Membres du Parti.
C’est avec une immense joie, mais aussi avec beaucoup d’humilités que je viens répondre aujourd’hui au devoir du Parti pour procéder à l’ouverture du Deuxième Congrès après celui qui s’est tenu en juillet 2011 au Jardin Botanique de Kinshasa.
Ainsi, je vous prie d’accepter, au nom du Bureau Politique et au mien propre, mes sincères remerciements pour avoir répondu massivement et avec promptitude à notre invitation, malgré vos différentes occupations. Ma gratitude s’adresse particulièrement aux délégués en provenance de 26 provinces de notre pays.
Je vous souhaite à tous la bienvenue à Kinshasa auprès des instances nationales de votre Parti. Votre prompte réponse à notre invitation est sans doute une preuve éloquente de votre engagement à donner le meilleur de vous-même dans les orientations, les réflexions, les débats et les décisions sur les enjeux auxquels est confronté notre Pays en ce moment.
Pour cela, je vous invite à réfléchir sur les points, ci-après :
Approbation du Nouveau Contrat Social du MSR, dénommé : Plan Stratégique de Développement de la RDC ;
Situation politique de l’heure, en ce qui concerne notamment : le respect de la constitution ;
Le processus électoral et son calendrier ;
La CENI ;
Le dialogue ;
La nomination des commissaires spéciaux.
Mise à jour de nos statuts
Votre bureau politique soumet à votre appréciation un projet d’un Nouveau Contrat Social dénommé Plan Stratégique de Développement de la République Démocratique du Congo.
Ce plan a été conçu et élaboré par des experts triés parmi les meilleurs d’entre nous. Il fixe les axes et principales étapes du développement de notre pays, d’ici à 2035.
Ce plan, centré sur la personne humaine et le respect de l’environnement, privilégie, outre l’exploitation minière et pétrolière, la diversification des sources de revenus et le développement des secteurs porteurs des richesses, telles que l’agriculture, l’industrie et la pêche.
Des secteurs porteurs de richesse qui devraient financer notre politique sociale. C’est dire que nous devons, en fait, nous donner les moyens de notre politique. Avec un tel plan, le MSR consolide sa vision de développement basée sur l’économie sociale de marché.
Il va, en outre, nous permettre d’améliorer sensiblement notre Indice de Développement Humain. Aujourd’hui, les rapports du PNUD pour 2011 et 2013 classent notre pays 187ème sur 187 pays concernés. Cela est inacceptable pour un pays aussi potentiellement riche que le nôtre.
Conformément à l’alinéa 2 de l’article 25 des Statuts de notre Parti, le présent Congrès devait se tenir l’année passée, trois ans après le précédent. Ce retard est justifié par des circonstances indépendantes de la bonne volonté des organes dirigeants du Parti. Pour cela, nous vous présentons nos excuses et sollicitons votre compréhension.
Chers Camarades,
Les présentes assises se déroulent à un moment où notre pays traverse une période difficile, très difficile. En effet, celui-ci fait face à une volonté délibérée, déterminée et planifiée pour liquider les valeurs républicaines qui constituent le socle de notre Nation. Ce complot est moralement et politiquement inacceptable. Nous devons non seulement le dénoncer et le condamner, mais aussi inviter peuple à s’y opposer farouchement.
Il est de notre devoir de Républicain et de Citoyen de nous opposer à la révision constitutionnelle, au glissement et au troisième mandat. Aucune menace, aucune intimidation ne nous feront reculer de cette option car elle est juste et constitutionnelle. Ni la corruption, ni les différents autres types de sollicitations dont les dirigeants et membres de notre parti font l’objet ne nous détourneront pas de cet engagement.
Chers Camarades ;
C’est ici que je saisis l’occasion pour rendre hommage et féliciter avec émotion, tous ceux des nôtres qui ont su résister à l’argent, aux honneurs, aux menaces, aux intimidations de toutes sortes et sans aucune concession, pour défendre la République.
Vous le savez, une profonde divergence des vues avec nos anciens partenaires a fait que le MSR prenne ses responsabilités et ses distances.
Tous nos élus, nos ministres, nos cadres ont fait bloc, et certains ont préféré démissionner de leurs postes, renonçant ainsi à des privilèges personnels, plutôt que de céder aux multiples tentations de trahison. Qu’ils soient encore, ici, félicités et applaudis !
A tous ceux qui ont renoncé aux postes et aux privilèges personnels pour privilégier l’intérêt supérieur de la Nation, je voudrais dire aujourd’hui merci, au nom du Parti tout entier, je dis merci ; au nom de notre peuple, je dis merci.
Ils viennent de nous donner une belle leçon de civisme politique ; ils viennent de nous montrer que rien de grand et de beau n’est donné aux hommes gratuitement et que le peu qu’ils peuvent conquérir pour la liberté, la justice et l’égalité se paie au prix des sacrifices importants. Par ce geste, ils ont engagé notre peuple dans la lutte pour rétablir une République digne, fière de ses valeurs, une société de droits et devoirs et une démocratie respectable et respectée.
Il s’agit-là, d’un héritage que nous léguons aux générations futures…, nos enfants et petits enfants. En cela, Mesdames et Messieurs, l’histoire leur sera reconnaissante.
Chers camarades,
Nous sommes dans une période de turbulence, mais nous savons ce que nous voulons, ce que nous voulons ce que notre peuple reste debout. Ces journées des travaux de ce Congrès, doivent nous permettre de réfléchir aux meilleures options pour notre peuple, mais aussi, de resserrer les rangs.
Le MSR doit rester soudé, comme les épis de maïs, notre symbole, poussant tous dans la même direction, celle de la prospérité et celle de la victoire.
Sur ce, je déclare ouvert, le Deuxième Congrès du MSR et vous souhaite bon et actif Congrès à tous.
Fait à Kinshasa, le 05 novembre 2015
Pierre Lumbi Okongo
Président National du Mouvement Social pour le Renouveau