MOUVEMENT SOCIAL POUR LE RENOUVEAU
MSR
DECLARATION POLITIQUE DU IIième CONGRES
DU MOUVEMENT SOCIAL POUR LE RENOUVEAU
Nous, Membres du Mouvement Social Pour le Renouveau (MSR),
Réunis en Congrès extraordinaire au Centre Catholique NGANDA à Kinshasa, du 05 au 07 novembre 2015, sous le thème principal : ‘‘Le MSR face au destin de la Nation Congolaise’’ ;
Après analyse de la situation générale du pays, dégageons le constat que la République Démocratique du Congo traverse une situation sociale et politique difficile, à cause d’une volonté délibérée et déterminée de liquider les valeurs républicaines qui constituent le socle de notre nation ;
Conscients des attentes et aspirations profondes du peuple et de notre responsabilité de citoyens, le Congrès du Mouvement Social pour le Renouveau fait la déclaration politique suivante :
Le Congrès prend acte de l’exclusion du MSR de la Majorité présidentielle et affirme en conséquence son appartenance à l’opposition politique.
Le Congrès félicite les partis politiques membres du G7 pour leur courage et leur détermination à assumer leur exclusion de la majorité présidentielle et à poursuivre sans relâche le combat du respect de la Constitution et la tenue des élections dans le délai constitutionnel.
Rappelant l’ambition légitime de tout parti politique de conforter son leadership dans l’objectif de conquérir le pouvoir ; le Congrès a décidé que le MSR présente ses candidats à tous les niveaux du scrutin à l’horizon 2016. A cet effet, le Congrès donne mandat au Bureau Politique du Parti de procéder, de concert avec les partenaires du G7, au choix et à la désignation d’un candidat unique à l’élection présidentielle.
Le Mouvement Social pour le Renouveau constate avec consternation que le parcours électoral enclenché par la CENI avec la publication du calendrier électoral global est bloqué. En effet, chaque jour qui passe apporte plus de confusion que de clarté quant à la tenue des prochaines élections tant attendues par le Peuple congolais. Le Congrès du MSR fustige l’absence manifeste d’une volonté politique affirmée des parties prenantes en charge de la facilitation de l’activité de la CENI, en l’occurrence le Président de la République, le Parlement et le Gouvernement.
Concernant la CENI, le Congrès constate et s’insurge contre les intrusions de la majorité présidentielle dans le fonctionnement de la CENI, hypothéquant ainsi l’indépendance et la neutralité de cette institution d’appui à la démocratie. Ces intrusions visent à prendre en otage cette institution d’appui à la démocratie et à gêner l’organisation régulière de l’ensemble des scrutins.
Le Congrès rappelle à la majorité présidentielle les dispositions de l’article 13 alinéa 1er, des articles 18 et 22 de la loi N°13/012 du 19 avril 2013 portant organisation et fonctionnement de la CENI qui consacre l’indépendance totale de la CENI.
Le Congrès exhorte la CENI à ne céder à aucune manœuvre de pression et à assumer son indépendance en publiant, toutes affaires cessantes, un calendrier électoral aménagé qui tienne compte du délai constitutionnel.
Concernant les nouvelles provinces, le Congrès constate que l’installation de nouvelles provinces est chaotique. Les assemblées provinciales sont indûment interdites de fonctionner et en lieu et place de l’organisation des élections de gouverneurs de provinces, c’est plutôt la nomination des commissaires spéciaux et des commissaires spéciaux adjoints qui a été privilégiée. Le Congrès dénonce cette nomination faite en violation manifeste de la Constitution et des lois de la République en l’occurrence la loi portant la libre administration des provinces, la loi de programmation et la loi électorale.
Pour ce qui est des droits humains et des libertés fondamentales, le MSR dénonce avec véhémence les menaces, les arrestations arbitraires et le harcèlement dont les paisibles congolais, en général, et les acteurs politiques, en particulier, sont régulièrement victimes de la part du pouvoir et de ses services spécialisés.
Le Congrès déplore la confiscation abusive des médias publics au profit exclusif de la majorité présidentielle. Il condamne le lynchage médiatique des leaders du G7, en particulier, et ceux de l’opposition, en général. Il s’insurge contre les tracasseries et pressions exercées sur les journalistes et maisons de presse.
Le Congrès dénonce, en outre, le non respect des dispositions pertinentes de la constitution relatives à l’organisation des manifestations publiques.
Seuls, les Partis politiques et les organisations de la société civile proches de la majorité présidentielle jouissent de cette faculté.
Au sujet de la participation au dialogue, le Mouvement Social pour le Renouveau, estime que ce forum tel que proposé, à ce jour, par la majorité présidentielle est inopportun pour les raisons ci-après :
√ Les matières proposées pour ce forum relèvent de prérogatives d’autres institutions constitutionnelles ;
√ Ces assises présentent les contours d’un schéma de violation de la constitution et de légitimation d’une transition destinée à un partage du pouvoir au détriment de la démocratie. Le Congrès attire l’attention du peuple congolais qu’adhérer à un tel schéma s’apparente à un acte de haute trahison.
Face à la misère et à la pauvreté de la population, le Congrès recommande aux élus du MSR, en particulier, et à tous les autres élus, en général, toutes tendances confondues, de ne ménager aucun effort pour que le budget 2016 actuellement sous examen à l’Assemblée Nationale mette un accent particulier sur l’organisation des élections et le social de l’ensemble de la population, et de manière spécifique qu’il soit porté une attention particulière aux fonctionnaires de l’Etat, aux agents des services spécialises, aux militaires ainsi qu’aux policiers.
Peuple congolais, lève-toi, cette affaire te concerne
Peuple congolais, lève-toi, cette affaire te concerne
Peuple congolais, lève-toi, cette affaire me concerne
Ainsi fait à Kinshasa, le 07 novembre 2015
Pour le Congrès
Malangu André
Président
Esuka Jean-Claude
Secrétaire Rapporteur