* Avec la garantie de bonne fin d’un médiateur international, les risques d’un éventuel glissement de la mandature sont écartés, vu que la Communauté internationale tient au respect strict des délais constitutionnels dans tout calendrier électoral.
Les choses sont allées très vite au cours de ces trois derniers jours en ce qui concerne la tenue du dialogue politique en RDC. Tout avait commencé par la demande de l’Udps adressée à Joseph Kabila, Président de la République sollicitant son concours pour convoquer ces pourparlers tout au plus tard en novembre. Au-delà de cette ligne rouge, ce serait sans objet.
Le Raïs Kabila a saisi le taureau par les cornes lors de la réunion interinstitutionnelle qui a duré deux jours, lundi et mardi derniers, où il l’a annoncé effectivement la tenue incessamment du dialogue politique. Mais pas de date annoncée. Pas non plus un seul mot sur la question qui avait divisé les deux camps en présence, Pouvoir-Udps, au prédialogue d’Espagne et d’Italie.
L’Udps ne jurait que par la caution d’un médiateur international, tandis que le camp présidentiel n’en voyait pas l’importance. Mais, il appert à ce jour que les deux camps avaient abattu un travail de titan dans ces tractations secrètes et étaient même parvenus à rapprocher plusieurs points de divergences même les plus irréconciliables. Ils ont opéré de notables avancées à grandes enjambées.
C’est ainsi que mercredi dernier dans la soirée, les premières indiscrétions livrées par les négociateurs donnaient des informations précises sur le dialogue. Sans spéculation. On avait déjà la date, le lieu, la durée, le nombre des participants et l’ébauche des termes de référence, c’est-à-dire de quoi on va parler et comment on va le faire.
UN CADRE IDEAL POUR DISCUTER
On avait surtout le nom du médiateur international pressenti pour chapeauter les pourparlers. Il s’agit du diplomate algérien Saïd Djinnit, Emissaire spécial du Secrétaire général de l’Onu pour les Grands lacs. Ce qui veut dire que le dialogue se tiendra sous l’égide de la Communauté internationale. Une garantie, selon l’Udps, de sa bonne fin et l’application des Résolutions qui en sortiraient.
Avec une telle garantie internationale, on ne comprend pas pourquoi la "Dynamique de l’Opposition" en Convention à Fatima depuis deux jours continue à diaboliser le dialogue en le présentant comme le cadre idéal pour le « glissement du mandat de Joseph Kabila. »
Cette raison ne tient pas la route. On ne voit pas la Communauté internationale, la même qui est sourcilleuse sur le respect strict de la Constitution du 18 février 2006 ainsi que des délais constitutionnels dans le calendrier électoral, s’impliquer dans un dialogue qui prônerait le contraire de cette doctrine sur la RDC.
Que ce soit l’Onu, les USA, l’UE, la Belgique, la Grande Bretagne, la France avec les autres partenaires internationaux de la RDC, la doctrine c’est le respect scrupuleux de la Constitution en vigueur. Pour le dialogue, il n’y a pas meilleure garantie de respect de la Constitution que la présence de la Communauté internationale.
L’ARGUMENTAIRE DE LA DYNAMIQUE TOMBE A L’EAU
Dès lors l’argumentaire de la "Dynamique de l’Opposition" tombe à l’eau. Ce n’est pas le Pouvoir qui dirigera les travaux mais bien un médiateur international. La "Dynamique" doit alors avoir le courage de réviser de fond en comble sa position actuelle de rejet aveugle de tout pourparler avec Kabila, pour revenir à la raison et prendre la route du dialogue. Il n’y a pas de honte à cela.
Plus loufoque est encore le deuxième argument de la "Dynamique" ou plutôt du Mlc, de l’Unc et l’ECIDE qui récusent tout dialogue avec Joseph Kabila en avançant que c’est lui le problème, lui déniant même la qualité de convoquer ce forum. A ce sujet, l’Udps, le plus grand parti de l’Opposition, donne la leçon à ses trois partis politiques.
Le parti de Tshisekedi Wa Mulumba, qui ne reconnaissait pas à Joseph Kabila la qualité de chef de l’Etat, a compris qu’en tant que tel, il ne peut être contourné pour tout pourparler, car c’est lui qui incarne les institutions et la nation. Voici l’antinomie que le Mlc, l’Unc et ECIDE doivent lever à tout prix.
ILS N’ONT JAMAIS CONTESTE KABILA COMME PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE Pendant que l’Udps ne reconnait pas Kabila comme chef de l’Etat et qu’il avait instruit à ses députés de ne pas se rendre à l’Assemblée nationale, eux siégeaient bien avant dans les institutions avec le même Kabila comme Président de la République. Ils ne lui ont pourtant jamais dénié cette qualité.
Plus explicitement, ils ne l’ont jamais contesté comme Président de la République. Sinon, ils devraient démissionner des institutions. Ils ne l’ont jamais fait.
N’est-ce pas le même Kabila qu’ils considèrent comme chef de l’Etat lorsqu’ils évoluent dans les institutions avec qui ils refusent de prendre langue au dialogue. Est-ce une autre personne ? C’est cela l’antinomie.
A ce sujet, les membres de la "Dynamique" qui siègent dans les institutions, avec comme Kabila Président de la République, doivent se taire en ce qui concerne leur deuxième moyen qu’ils avancent, selon lequel ils ne peuvent pas se mettre autour d’une même table avec Joseph Kabila.
Le Mlc a pris part aux Concertations nationales, convoquées par le même Joseph Kabila et boycottées par l’Udps et l’Unc. De toute évidence, c’est le leader charismatique de l’Udps, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, qui est incontestablement l’opposant le plus populaire qui apportera la légitimation sociologique à ce forum. C’est l’aspect le plus important pour que la population endosse les Résolutions qui en sortiraient. Car, une chose est de convoquer un dialogue politique et une autre, et la plus compliquée, est de les faire accepter par la population.
KANDOLO M.