*La scène, mieux l’arène politique congolaise est en ébullition. Joseph Kabila a nommé, le jeudi 29 octobre dernier, à la tête de 21 nouvelles provinces des commissaires spéciaux. Ces derniers vont, sans ambages, exercer les fonctions des gouverneurs, jusqu’à l’élection de nouveaux par les assemblées provinciales. La chose suscite des vives réactions tant dans la classe politique que dans l’opinion publique. Le Mouvement de Libération du Congo, parti politique de l’Opposition chère à Jean-Pierre Bemba Gombo, a livré, le vendredi 30 octobre 2015, l’économie de ses idées à ce sujet. Dans une déclaration politique interceptée sur la toile et signée de la main de l’Honorable Eve Bazaïba, Secrétaire Générale du parti, le MLC fustige à plus d’un titre, lesdites nominations. Le parti de Bemba y développe, en effet, une litanie de problématiques quant à ce. En clair, ce parti pense que ces nominations sont ‘’une violation flagrante et manifeste de notre Constitution ‘’. Et, par ailleurs, elles n’obéiraient pas ‘’aux principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces, encore moins à la loi de programmation n°15/004 du 28 février 2015 déterminant les modalités d’installation des nouvelles provinces‘’. Le MLC estime que l’installation des commissaires spéciaux et de leurs adjoints coûtera plus cher que l’organisation des élections des Gouverneurs et Vice-gouverneurs. Ce parti, scrutant la vie politique rd congolaise, y note une volonté manifeste de la majorité de violer la Constitution et de chercher par tous les moyens à se maintenir au pouvoir. Le MLC appelle les Assemblées Provinciales à se battre pour leurs prérogatives dans la procédure de désignation et de contrôle des exécutifs provinciaux. En définitive, cette formation politique porte à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale qu’elle ne reconnaît pas les 21 commissaires spéciaux nommés. Aussi, ce parti appelle-t-il la population à lui emboîter le pas. Dans les lignes qui suivent, veuillez lire, la version intégrale de la déclaration faite par le Mouvement de Libération du Congo.

MOUVEMENT DE LIBERATION DU CONGO, MLC

Avec Dieu nous vaincrons

La Secrétaire Générale

DECLARATION POLITIQUE DU MOUVEMENT DE LIBERATION DU CONGO EN RAPPORT AVEC LA NOMINATION DES COMMISSAIRES SPECIAUX

Le Secrétariat Général du Mouvement de Libération du Congo s’est réuni ce vendredi 30 octobre 2015 à son siège sis 06, avenue du port, Commune de la Gombe, afin d’examiner la situation politique de notre Pays.

En attendant la convocation du Bureau politique du parti, en session extraordinaire, le MLC fait la déclaration suivante à la suite de la publication ce jeudi 29 octobre 2015 de l’Ordonnance n°15/081 du 29 octobre 2015, signée par le Président de la République, nommant les Commissaires Spéciaux et les Commissaires Adjoints à la tête des nouvelles provinces. Le MLC déclare ce qui suit:

1.La nomination des Commissaires Spéciaux est une violation flagrante et manifeste de notre Constitution, plus précisément dans ses articles 195, 196,197 et 198 ;
2.Le MLC dénonce l’escroquerie électorale dont est victime le peuple congolais en ce qui concerne particulièrement les élections provinciales, des gouverneurs et Vice-gouverneurs des nouvelles provinces ! Elections pour lesquelles les cautionnements ont été encaissés par le trésor public alors que le pouvoir en place avait déjà élaboré son plan machiavélique du sabotage du processus électoral ;
3.Le MLC fait observer que la désignation des commissaires spéciaux n’obéit pas aux principes énoncés par la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces encore moins, à la loi de programmation n°15/004 du 28 février 2015 déterminant les modalités d’installation des nouvelles provinces ;
En tout état de cause le MLC rappelle que le régionalisme constitutionnel et la décentralisation sont des éléments structurants et des options fondamentales de notre Constitution. Aucune Institution, ni le Président de la République qui a l’obligation de veiller au respect de la Constitution ou encore la Cour Constitutionnelle, organe chargé de veiller à la conformité des lois et tout autre acte à la Constitution, ne peuvent proposer sous peine de haute trahison des structures et des échafaudages en violation de ladite Constitution ;

4.Le MLC regrette que les Assemblées Provinciales qui s’étaient préparées à mettre en place leurs bureaux définitifs et ensuite à élire régulièrement les nouveaux gouverneurs dans le respect de la loi fondamentale ont été par malveillance bloquées afin de permettre aux sbires du pouvoir de déployer des structures anarchiques dirigées par des agents nommés comme dans un schéma de recentralisation du pouvoir de l’époque du parti-Etat, contre la volonté du Constituant et du Peuple ;

5.Plus grave l’architecture de gestion de l’Etat se voit imposée une gestion à deux systèmes contradictoires avec, d’une part, des Gouverneurs élus dont les pouvoirs sont constitutionnellement connus et, d’autre part, des Commissaires spéciaux désignés en violation de la Constitution sur base des critères clientélistes et obscures dont personne ne connaît les pouvoirs réels soumis, par ailleurs, au diktat d’une hiérarchie administrative ;

6.Le MLC attire l’attention de l’opinion sur le fait que l’installation de ces structures anti constitutionnelles coûtera plus chère que l’élection des Gouverneurs et Vice-gouverneurs. Il leur sera confié la gestion des finances publiques des provinces sans mécanisme de contrôle car n’émanant pas des Assemblées Provinciales. Ainsi, le détournement des fonds publics est planifié ;

7.Le MLC invite, par conséquent, les Députés provinciaux de toutes les Assemblées Provinciales des nouvelles provinces de respecter scrupuleusement et exclusivement, les prescrits de la Constitution et de défendre leurs droits ainsi que leurs prérogatives dans la procédure de désignation et de contrôle des exécutifs provinciaux ;
8.Le peuple congolais doit savoir que la désignation de ces commissaires spéciaux entre dans un schéma dictatorial et monolithique qui vise la confiscation totale du pouvoir et le changement de notre Constitution par le recours à un référendum qui se trame sans fondement constitutionnel et dont la seule motivation est de permettre à un individu de demeurer au pouvoir, en violation des dispositions verrouillées et intangibles de notre loi fondamentale ;

9.Le MLC saisit cette opportunité pour appeler le peuple congolais à se préparer à une résistance tous azimuts ! de même il convie la Communauté internationale à accompagner le peuple congolais dans sa noble lutte de libération et de consolidation de sa démocratie chèrement acquise ; ce combat en faveur de la libération pour lequel le MLC a perdu des nombreux compatriotes et pour lequel son Président fait l’objet d’un éloignement et d’une incarcération injuste et politique ;

10.Le MLC constate que la majorité en place se caractérise par une volonté persistante de s’écarter de la Constitution. Aussi, le MLC invite-t-il le peuple congolais, l’opposition et toutes les forces sociales à intérioriser les prescrits de l’Article 64 de cette Constitution qui dispose ce qui suit : « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la Constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi ».

Enfin, le MLC ne reconnaît pas ces nominations et demande à la population de ne pas reconnaître les autorités qui en découlent.
Avec Dieu nous vaincrons.

Fait à Kinshasa, le 30 octobre 2015

Honorable Eve BAZAIBA MASUDI

Secrétaire Générale




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