
Plusieurs personnes qui étaient à Kinshasa ce jour-là ont donné leur témoignage sur le comportement sauvage des policiers et de l’armée contre les manifestants, surtout les sympathisants de l’UDPS.
L’orateur principal a été le journaliste Peter Verlinden de la VRT, la chaîne de télévision publique flamande.
Il avait couvert l’actualité congolaise durant plusieurs jours avant, pendant et après les élections. Il a projeté quatre de ses reportages : la foule sur le tronçon de route menant à l’aéroport de Ndjili le dernier jour de campagne, le Président Tshisekedi retenu dans son véhicule à l’aéroport par la soldatesque de Kabila, les morts au siège de l’UDPS, l’ambiance à Kinshasa le jour de la proclamation des résultats.
Après la projection des reportages, le journaliste belge a échangé avec l’assistance non seulement sur ce qui s’était passé en 2011, mais également sur le processus électoral en cours en RD Congo. Il a attiré l’attention de l’assistance sur le modus operandi des pays occidentaux vis-à-vis des changements politiques au Congo et dans plusieurs pays africains : « Les prises de position des pays occidentaux sont plus guidées par leurs intérêts que par la volonté du peuple ».
Mais pour les prochaines échéances électorales, la situation de la RD Congo est complexe : les occidentaux voudraient un futur Président pour la RD Congo qui soit à leur service. Un monsieur comme Moïse Katumbi ferait bien leur affaire. Peter Verlinden a appuyé son point de vue par le comportement des hommes politiques belges quand ils étaient en mission au Katanga, à l’époque où Moïse Katumbi était gouverneur.
Et Tshisekedi ? « Trop vieux » pour eux. Ils le disaient déjà en 2011 ! Et d’ajouter : Cela peut être un prétexte pour justifier leur position.
Quant au sort de monsieur Kabila, pour l’occident, il est scellé. D’abord l’histoire du troisième mandat ne donne aucune marge de manœuvre au Président Kabila. Ensuite, selon ses informations, monsieur Kabila n’a pas réalisé ce que l’occident attendait de lui, en matière de stabilisation du pays par exemple.
Bruxelles, le 29 novembre 2015
Cheik FITA