Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) va participer au dialogue pour éviter qu’une crise majeure ne frappe le pays. Le contexte régional, caractérisé par la situation de crise dans laquelle le Président Pierre Nkurunziza a plongé son pays, le Burundi, doit faire réfléchir les acteurs politiques congolais. C’est déjà maintenant qu’il faut convoquer le dialogue, demain sera tard. Dans l’état actuel des choses, un troisième mandat poserait un problème sérieux au pays. Mais, la crainte du glissement ne peut pas justifier le refus d’aller au dialogue. 

Plus de cinq mois après les Consultations présidentielles lancées par Joseph Kabila, le président national du RCD, Azarias Ruberwa Manywa, vient de briser le silence. C’est le moment, dit-il, de convoquer le dialogue, car, le retarder à l’infini peut entraîner des crises beaucoup plus graves. D’autant plus que c’est très ahurissant de soutenir une idée et ne pas la concrétiser. ‘‘Si le dialogue n’est pas convoqué illico presto, l’idée même du dialogue va se dévaluer. Pourtant, plusieurs questions auraient pu être réglées’’.
Dialogue ouvert à tous
Azarias Ruberwa a répondu à une question sur la nature et le nombre des participants au dialogue. Il ne veut pas d’un forum diminutif. Parce que le succès du dialogue repose sur une participation inclusive. Une façon pour Ruberwa de rejeter les discussions secrètes qui font croire que le PPRD et l’UDPS, à eux deux, peuvent engager la RDC.
En priorité, si le dialogue est convoqué incessamment, les participants devront demander au  Chef du Gouvernement de dire aux Congolais quel montant il a prévu pour les élections.
Réfléchissant par l’absurde, Ruberwa, pour insister sur la nécessité du dialogue, pose la question suivante : « Qu’est ce qui arriverait au pays si, comme en 2015, les élections de 2016, n’étaient pas organisées ? ». Raison pour laquelle, répond-il, toutes les questions, notamment sécuritaires et celles liées au fichier électoral, doivent trouver des réponses adéquates. Le dialogue, alors, sera une occasion de procéder à l’évaluation de la situation globale du pays. La contribution du RCD  sur le contenu du dialogue avait été remise au Président Joseph Kabila, en juin dernier, par Azarias Ruberwa à l’occasion des Consultations nationales. Le mot consensus reste le maitre mot. 
Glissement, une crainte légitime   
Concernant la crainte du glissement, qui pousse beaucoup d’acteurs politiques à se braquer, Azarias Ruberwa préfère attendre les conclusions du dialogue, ne pouvant anticiper sur son issue. L’essentiel, c’est de consolider la démocratie. Au sujet de la facilitation internationale, Ruberwa ne la trouve pas obligatoire. Néanmoins, au regard de la méfiance qui existe entre les politiciens congolais, c’est une question légitime. Il est, en effet, convaincu qu’après 55 ans d’indépendance, il y a possibilité de respecter la personnalité des Congolais. Quoiqu’il en soit la Constitution et les lois de la République ne seront pas violées. Pour les acteurs politiques congolais, c’est juste une question de méfiance. Le RCD, dans tous les cas, tient à l’organisation des élections, notamment celles qui énervent la Constitution, avant la fin du mandant du Président de la République, en décembre 2016.  « Je pose ici un problème de forme et de fond », déclare-t-il. Le RCD, mieux que mué en parti politique, n’a pas perdu son influence. Après quoi, Ruberwa précise sa pensée.


«Au dialogue, il ne sera pas seulement question d’agencement des dates, mais il faudra que chacun réponde. Les gestionnaires doivent répondre, puisqu’il s’agit de la Nation. «N’agissons pas comme si la venue des crises ne nous dit rien », prévient-il.
Un 3ème mandat poserait problème
En sa qualité de juriste, Ruberwa souligne qu’un troisième mandat du Chef de l’Etat violerait la constitution. Etant entendu que l’état actuel des choses, cette manière de faire poserait un sérieux problème au pays.  Il comprend que les craintes exprimées par la majorité d’opposants. « Mais, les hommes politiques sont là pour régler les problèmes qui se posent et non les fuir. Le courage moral lorsqu’on est confronté à une difficulté, c’est  la convocation d’un dialogue », lance-t-il.
La solution, ce n’est pas de croiser les bras.  Ne pas aller au dialogue, c’est donner l’impression de minimiser la crise qui pointe à l’horizon. C’est déjà le cas au Burundi où les conflits armés  continuent à rivaliser d’ardeur. Dans son exhortation, le président national du RCD précise qu’il n’y a pas de paix sans dialogue.
Le RCD avait participé aux Concertations nationales dont les recommandations n’ont presque pas été appliquées. A ceux qui demandent à Azarias Ruberwa si le dialogue n’est pas un forum de plus, il répond qu’aux Concertations nationales, le calendrier électoral n’avait pas fait objet des débats.
Le dialogue envisagé traitera de toutes ces questions. Une approche réaliste à la lumière de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO).

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