Bénéficiaire des élections chaotiques de 2011, la Majorité présidentielle se comporte en vrai conquérant Elle nourrit même l’ambition de changer les règles du jeu. Pour y parvenir, le pouvoir use de tous ses stratagèmes, tantôt en bloquant le fonctionnement normal des institutions tantôt en érigeant le dialogue en passage obligé pour la survie de la RDC.



« L’Afrique se porterait mieux si tout le monde acceptait une présidence à deux mandats». Ce vœu de l’ancien Secrétaire général à la Francophonie, le Sénégalais Abdou Diouf, est loin d’être exaucé en République démocratique du Congo. Ici, les nuages restent sombres au fur et à mesure que s’approche la fin du deuxième et dernier mandat de l’actuel Chef de l’Etat.



A une année de la fin de cette mandature, tout est fait pour que le pays n’aïet même pas un calendrier électoral. La réalité est que le pouvoir en place fait fi des délais constitutionnels et tient à mettre la nation congolaise et la communauté internationale devant un fait accompli : l’impossibilité d’assurer l’alternance à la présidence de la République au 20 décembre 2016. D’ou le stratagème appliqué jusque-là de bloquer le fonctionnement normal des institutions de la République tout en érigeant le dialogue en passage obligé pour la survie de la RDC. Dans son message du 28 novembre dernier, le président de la République pense même à un changement du système électoral. « Ne peut-on pas engager, dès à présent, une réflexion sur un système électoral avec des modalités de vote peu couteuses comme c’est le cas dans d’autres pays ? Comment allier des impératifs majeurs à savoir la démocratie et le développement et éviter que le processus électoral ne soit en conflit ouvert avec nos efforts de développement? Ensemble, il nous faut lever les options à la fois courageuses et pragmatiques sur les réformes qui s’imposent sur tous ces sujets relatifs à la gouvernance électorale de notre pays ».



Répondre à tous ces questionnements posés par le président de.la République dans son dernier discours revient forcément à changer les règles du jeu en plein processus électoral dans le but inavoué de changer la constitution du 18 février 2006. Le dialogue qui est un cadre extraconstitutionnel devient subitement incontournable pour l’évolution des lois qui nous régissent actuellement ! Une situation qui ressemble fort malheureusement à l’idée qui a motivé la publication de l’ouvrage « Entre la révision de la constitution ou l’inanition de la nation », d’Evariste Boshab, alors secrétaire général du PPRD, le parti présidentiel. De même, en tournée dernièrement au Katanga, son successeur, Mova Sakanyi, a déclaré que ceux qui ne veulent pas de « dialogue cherchent la guerre ».

Bien que bénéficiaire des élections chaotiques de 2011, la Majorité présidentielle (MP) se comporte pourtant en vrai gagnant.

L’appétit venant en mangeant, la MP s’arroge même le droit de changer les règles du jeu afin que son Autorité morale demeure indéfiniment au pouvoir. Ce, en violation de la Constitution de ta République qui limite le nombre d’un mandat présidentiel à deux. Tel est e cynisme de la politique à la congolaise.

Réagissant au discours du Chef de l’Etat, les leaders de G7 et de la Dynamique de l‘Opposition, dans une déclaration intitulée « Peuple congolais lève-toi et marche pour sauver la démocratie et la constitution », ont considéré que « Joseph Kabila s’érige en obstacle principal de la démocratie en RDC ». « En invitant les participants au dialogue à réfléchir sur un nouveau système électoral avec des modalités d vote moins couteuses monsieur Kabila ne fait plus mystère de son intention manifeste, planifié et délibéré de renverser e régime constitutionnel et- s’accrocher au pouvoir. C’est un coup d’Etat constitutionnel. Puisqu’il s’agit d’une forfaiture et d’une imposture qu’aucun congolais ne peut accepter les membres du-G7 et de la Dynamique d l’Opposition appellent le peuple congolais à l’application de l’article 64 de la constitution qui nous assigne le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force et qui l’exerce en violation de la constitution », dit le communiqué signé par tous les leaders du G7 et de la Dynamique de l‘Opposition.



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