Le premier a été élu député national dans la circonscription de la Tshangu (Est de Kinshasa) sous le label du Parti Travailliste (PT) et le second l’a été à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, sous les couleurs de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), parti d’opposition créé et dirigé par Vital Kamerhe. Les deux ont évolué au sein du groupe parlementaire UNC et Alliés avant de quitter.

Avant de rejoindre les rangs de l’Opposition (sic), les deux acteurs politiques avaient évolué au sein de l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP – ancêtre de la MP). Pendant la législature issue des élections de 2006, Justin Bitakwira était membre de l’AMP. C’est cinq ans plus tard qu’il va rejoindre l’UNC et l’Opposition.

Pour sa part, Steve Mbikayi participait aux débats à la télévision pour défendre les idées politiques du camp politique qui soutenait Joseph Kabila. Et puis, il a traversé, à la surprise générale, la rue pour épouser les idées de l’Opposition. Selon certaines indiscrétions, il a déserté les rangs de l’AMP à cause d’une promesse politique non tenue. Membre du groupe parlementaire de l’UNC et Alliés, Steve Mbikayi a même été porte-parole d’une coalition nommée Convention pour le Vrai Dialogue (CVD).

Défenseur du dialogue

Certes Steve Mbikayi se bat depuis plusieurs mois pour la tenue du dialogue politique en République Démocratique du Congo, mais son approche suscite certaines interrogations. Il a quitté la CVD, a-t-il déclaré à la presse, parce que les autres acteurs, politiques de l’opposition se ressourçaient dans des chandelleries occidentales pour mener leur combat politique. Proclamé nationaliste, le président du PT a quitté ses pairs pour défendre des idées loca1e quant aux problèmes qui assaillent la RDC.

En clair, Steve Mbikayi prône des idées locales pour trouver des solutions à la crise politique qui prévaut dans son pays. Mais là où le bât blesse, c’est quand il demande à Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies, de nommer un médiateur pour diriger le dialogue politique en RDC.

Question : comment peut- on se déclarer nationaliste devant l’Eternel et demander à l’ONU, temple sup-’ posé de l’impérialisme de superviser des pourparlers politiques entre Congolais? N’est-ce pas demander une chose, et son contraire?

Rejeté par la MP et 1’UDPS Emballé par sa thèse quant à la convocation du dialogue, Steve Mbikayi suscite désormais des critiques de la part de la Majorité Présidentielle et de 1’UDPS, parti de l’Opposition qui réclame la tenue de ces assises.



Dans une déclaration faite la semaine passée dans les médias, le président du PT a proposé une période de transition politique dirigée par l’Opposition.



En réaction, Shadari, président du groupe parlementaire PPRD et Alliés, a qualifié la proposition de Steve Mbikayi d’irresponsable. «Comment peut-il proposer une période de transition dirigée par l’Opposition alors que le mandat du chef de l’Etat Joseph Kabila court jusqu’en décembre 2016 ?», s’est interrogé l’élu du Maniema. La même proposition de Steve Mbikayi a suscité une réaction musclée du côté de l’UDPS. Dans une déclaration faite à la presse, Peter Kazadi, cadre du parti d’Etienne Tshisekedi, a rappelé que Steve Mbikayi est un transfuge du camp présidentiel qui se bat pour obtenir un poste ministériel.



Quand l’élu d’Uvira écorne l’histoire

Patron d’une structure politique qu’il a nommée «Opposition citoyenne», le député Justin Bitakwira ne rate plus une occasion de mobiliser pour la tenue du dialogue politique. Pour cet exercice, on ne peut rien lui reprocher dans la mesure où il use de sa liberté pour défendre son opinion. Là s’arrêtent les excuses. Car, dans la suite, l’élu d’Uvira semble vendre un chat au chasseur du coin en lieu et place d’un chien. En effet, Justin Bitakwira fait croire à ceux qui lui prêtent leurs oreilles que si le dialogue politique ne se tient pas en RDC, le pays de Lumumba risque de connaître le sort de la Lybie, du Mali ou de la Somalie… Mon voisin s’est arraché les cheveux quand il a entendu l’élu d’Uvira établir cette comparaison.



Justin Bitakwira semble oublier que Mouammar Kadhafi n’a pas refusé le dialogue avec son Opposition (encore fallait-il trouver des opposants à Tripoli à cette époque-là). La vérité, connue même du domestique du député d’Uvira, est que la Lybie a été attaquée par les forces coalisées de l’OTAN dans la foulée du Printemps arabe. Il n’y avait pas de crise politique interne au pays de Mouammar Kadhafi. La Somalie, elle, a été plongée dans la crise depuis la fuite de Mohamed Siad Barré en 1991. C’est après sa fuite que les islamistes ont occupé le terrain dans ce pays de la côte orientale africaine. Où Justin Bitakwira a-t-il vu les acteurs politiques somaliens refuser un dialogue ? Pour le cas du Mali, il a aussi été à côté de la plaque. Dans ce pays, le régime de Bamako avait même eu des pourparlers avec des mouvements rebelles qui opèrent au Nord. La suite est connue les attentats continuent. Dernièrement, un hôtel huppé de Bamako a été attaqué par des islamistes.



Comment peut-on appeler d’autres compatriotes à un dialogue quand on brandit des contrevérités comme arguments ? Ceux qui connaissent l’histoire de la Lybie, du Mali, de la Somalie… peuvent vite aboutir à la conclusion selon laquelle Steve Mbikayi et Justin Bitakwira n’indiquent pas la bonne direction aux Congolais.



Par CN
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