*Encore une fois, la majorité l’a emporté sur l’opposition à l’Assemblée nationale. Alors que tout le monde attendait assister à un débat de fond sur la motion de défiance contre le Vice-premier Ministre et Ministre en charge de l’Intérieur, un Député de la majorité est intervenu par motion incidentielle pour exiger la fin du débat avec comme motif, les arrêts de la Cour Constitutionnelle n’appellent à aucun débat.Le débat a été très houleux le vendredi 11 décembre 2015 à l’Assemblée nationale. Il était question que le VPM, Ministre de l’Intérieur réponde de ses actes devant la Représentation nationale sur la nomination des commissaires spéciaux, et l’application de loi sur les nouvelles provinces, mais, hélas, rien n’a pu être fait. Tout simplement parce qu’Emmanuel Ramazani Shadari a, par une motion incidentielle, demandé le rejet de cette motion de défiance estimant qu’il y a beaucoup de contradictions. Le Président du Groupe Parlementaire PPRD et Alliés a remis en cause l’opportunité de la démarche de l’opposition. La plénière a été agitée et les députés de l’opposition, mécontents, ont boycotté la plénière.
Mais, bien avant cela, s’exprimant contre la motion, le Député National Delly Sessanga de l’opposition, très monté, a dit son regret de constater que toutes les démarches de l’opposition sont étouffées par la majorité présidentielle. Aussi, il s’est dit étonné de voir qu’une motion incidentielle puisse être au dessus de la motion de défiance.
‘’En attendant Monsieur le Président, nous, les signataires de la motion, n’entendons pas cautionner ce débat et nous allons suspendre la participation à toutes les activités parlementaires en attendant que la Cour Constitutionnelle ait statué définitivement sur la question. L’opposition n’est pas là pour mendier à la majorité le droit de contrôler le gouvernement, c’est un droit constitutionnel. Nous sommes des Députés nationaux comme ceux de la majorité’’, a dit Delly Sessanga du haut de la tribune.
«Où est le problème de Boshab ? Où qui a induit le Chef de l’Etat en erreur ? Cette réforme, c’est d’abord voulue par la constitution. Nous disons que c’est un acharnement et nous disons non», a indiqué le député Evariste Vetshi de la Majorité.
L’Honorable Fabrice Puela de l’opposition parle d’un scenario habituel qui atteste que le camp présidentiel n’est pas sûr de sa Majorité : «Nous suspendons nos activités parce que c’est un abus de la majorité. Nous pensons qu’ils sont complices de la mort de la nation. C’est inadmissible. On est en train de tuer la République avec ça».
Un autre député, l’Honorable Lucain Kasongo enchaine : ‘’J’ai lu la motion de défiance avec intérêt, et j’ai constaté qu’elle est mal dirigée. Honorable Président, dans l’ordonnance nommant les commissaires spéciaux, il y a deux signatures. Il s’agit de la signature du Chef de l’Etat et celui du Premier Ministre, Evariste Boshab ne signe pas des Ordonnances, alors qu’est-ce qu’il fait ici ? Aussi, Honorable Président, on les appelle les Commissaires Spéciaux du Gouvernement, et ils sont nommés sur proposition du Gouvernement. Or, Boshab n’est pas chef du gouvernement, donc cette motion est très mal dirigé’’, a-t-il expliqué.
Après ce débat houleux, la plénière de l’Assemblée nationale a rejeté la motion de défiance contre le VPM en charge de l’Intérieur.
Par ailleurs, Aubin MInaku a fait savoir que le Bureau de l’Assemblée nationale va saisir la Cour Constitutionnelle pour savoir si la motion incidentielle peut primer sur la motion de défiance ou de censure.
Kevin Inana