
À quand l’extradition de Ladislas Ntaganzwa ? Ce génocidaire rwandais présumé a été arrêté il y a une dizaine de jours dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, puis transféré à Kinshasa. Le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux de l’ONU, qui remplace le Tribunal pénal international pour le Rwanda, avait demandé une extradition rapide, mais Kinshasa pose maintenant des conditions.
« Oui, nous extraderons le génocidaire rwandais, mais nous attendons que le Rwanda agisse de même », souligne le ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba. Il rappelle que son pays a lancé « plusieurs mandats » contre des ressortissants exilés au Rwanda et qu’ils sont restés lettre morte. Cette fois, il attend de Kigali un « engagement » qu’elle enverra l’un des Congolais recherchés.
Une préférence ? « No comment », dit-il. Mais un haut-responsable de l’armée interrogé par Jeune Afrique se montre catégorique : c’est Laurent Nkunda – qui a dirigé l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), soutenue par le Rwanda – que Kinshasa veut en échange de Ladislas Ntaganzwa. Ce dernier est accusé d’avoir participé au meurtre de milliers de Tutsis en 1994 alors qu’il était maire de Nyakizu (sud du pays).
Pour l’heure, Ladislas Ntaganzwa est encore interrogé. La RDC dit se renseigner sur les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une rébellion hutu rwandaise fondée par des génocidaires après leur fuite dans l’est congolais. Mais jusqu’à maintenant, le prisonnier a nié toute activité militaire et affirme qu’il était un simple « infirmier ».
Habibou Bangré