Le nouveau leadership de la CENI, a ouvert ce vendredi, 29 janvier 2016, une série de consultations avec les leaders de l’Opposition dans leur plus grande diversité. Préalablement conçue dans un format unique, la première réunion a démarré sous une divergence de vues, les uns souhaitant une rencontre d’ensemble et les autres privilégiant carrément des rencontres séparées par plateforme. Après avoir échangé avec les leaders massivement représentés vendredi matin au siège de la CENI, le Président de la CENI, M. Corneille NANGAA YOBELUO a opté de consulter les groupes et plateformes politiques de l’Opposition séparément.
Il a fallu près d’une heure de concertations pour le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) avec les différents groupes et plateformes de l’Opposition politique congolaise pour convenir avec les leaders ayant répondu présents à l’invitation de la CENI, d’une méthodologie idoine aux consultations sur le processus électoral. La plateforme Dynamique de l’Opposition conduite par son modérateur en la personne de Jean-Lucien BUSSA a déclaré, au terme d’un bref échange avec l’autorité électorale de la RDC, avoir été surpris de rencontrer dans cette réunion des personnalités inconnues, mieux, avec lesquelles son groupe n’entretient aucun programme commun. Pour ce faire, a-t-il fait savoir à la presse, le président de la CENI a décidé de réunir la Dynamique de l’Opposition ce samedi dans la matinée.
Trois plateformes de l’Opposition ont discuté avec le Président de la CENI
La première réunion de cette série des consultations entamées par le Président de la CENI a mis autour d’une table, Corneille NANGAA YOBELUO, Président, Norbert BASENGEZI KATINTIMA, Vice-président, Jean-Pierre KALAMBA MULUMBA, Rapporteur, Pierrette KISONGA, Questeur et Elodie NTAMUZINDA, Membre de la Plénière pour le compte de la CENI d’une part et ; la Nouvelle Classe Politique dirigée par l’honorable Steve MBIKAYI, l’Opposition Citoyenne de l’Honorable Justin BITAKWIRA, l’Opposition Extra-parlementaire du Professeur Gaston DINDO pour le compte des plateformes de l’Opposition politique ainsi que des représentants du Parti politique Forces du Futur d’Arthur ZAHIDI NGOMA et le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) de Maître Azarias RUBERWA MANYWA représenté par son Secrétaire Général, Me Hubert EFOLE.
Le président de la CENI a voulu recueillir les différents avis sur la contribution réelle de chaque entité de l’opposition politique présente dans la rencontre de ce jour et partie prenante au processus électoral.
Des questions pertinentes ont été soulevées parmi lesquelles celles relatives à la faisabilité ou non des élections nationales en 2016. Questions auxquelles le Président NANGAA avait réservé des explications plus pratiques. Pour lui, le plus important est de commencer avec les opérations préparatoires des élections nationales. Les membres de l’opposition ont noté que le temps presse et qu’il convient d’aller vite à l’essentiel.
A l’issue de la rencontre quelques leaders de l’opposition se sont exprimés :
L’Honorable Steve MBIKAYI : « Il faut d’abord encourager ce genre de rencontres, parce que nous avons eu beaucoup d’informations par rapport au processus électoral. Ce qu’on a compris est que la CENI est de bonne foi mais il y a des contraintes qu’il faut d’abord lever avant les élections. Et ce qu’il faut retenir d’après moi, est qu’au vu de ces contraintes, ça sera encore illusoire de continuer à parler encore des élections dans le délai parce que, seule la révision du fichier électoral, d’après la CENI, prendra près de 14 mois. Mais à part ça, il y a d’autres contraintes aussi, ce qui veut à mon avis, vu ce rapport, nous devons cesser de vendre du vent à la population et dire la vérité qu’il n’y aura pas des élections dans le délai et qu’il faudra voir ce qu’il y a lieu de faire pour éviter qu’on tombe dans l’instabilité et qu’il ait un vide juridique après 2016. La population doit avoir l’information pour éviter toute l’agitation. Les politiciens doivent voir ce qu’il y a à faire pour éviter qu’il y ait tension, insécurité, instabilité dans le pays ».
L’Honorable Justin BITAKWIRA : « Disons d’abord, que pour devenir Président de la République ou député, c’est la CENI qui détient le monopole. Nous sommes venus exactement écouter la CENI, pour essayer de nous expliquer ce qui est techniquement faisable d’ici novembre 2016. Parce qu’il y a la classe politique qui est divisée. Les uns pensent, on peut trouver un consensus, un compromis politique au dialogue mais d’autres pensent qu’il faudra respecter le délai constitutionnel quel que soit le prix à payer. C’est là ou nous disons qu’il ya deux instincts qui s’affrontent, l’instinct de conserver le pouvoir et l’instinct d’accéder au pouvoir. Mais, nous avons été éclairés par la CENI pour nous démontrer effectivement qu’il y a des urgences qu’il faut faire et que si ces exigences ne sont pas tenues, il ne faut pas penser à organiser les élections cette année 2016. Et ces exigences qui lient la révision du fichier électoral. Et là nous approuvons que le fichier électoral actuel, il est corrompu et qu’il faut le revoir. Moi, je viens de l’Est du pays où les cartes d’électeurs sont trafiqués à tout bout de champ, tout le monde qui veut devenir congolais, il le devient gratuitement à cause la carte d’électeur. Il faudra que les politiques arrêtent de croire qu’il détient le monopole de la vérité, il détient le monopole de la technique électorale, il détient le monopole de décider seul sans qu’on se mette sur une table, sinon il n’y aura pas élection dans ce pays d’ici novembre 2016 ».
M. Hubert EFOLE, Secrétaire Général du RCD : « Nous avons été invités par la CENI qui a initié une série de rencontre avec l’opposition, ça sera aussi le cas avec la majorité, pour nous donner l’état des lieux sur processus électoral. Aujourd’hui, la CENI nous a dit ce qui est entrain d’être fait par la CENI ; ce qui reste à faire et qu’est ce qu’on peut espérer. Donc aujourd’hui, on ne sait pas dire quand est-ce auront lieu les élections, si on n’a pas tous les éléments. Aujourd’hui, la CENI, Nous a dit qu’elle est entrain de préparer les cahiers de charge pour lancer l’appel d’offre pour la révision du fichier électoral, c’est déjà un pas, parce que, nous, j’avoue, on pensait que la CENI ne faisait rien. Nous sommes heureux d’apprendre quelque chose est en train d’être fait. Le reste sera fonction de comment on va est-ce qu’on va réaliser les préalables. C.-à-d. si les moyens sont là et que la révision de fichier électoral est faite plus au moins rapidement, les contraintes légales si elles sont réalisées rapidement, et que le choix des scrutins est fait en temps utile, on pourrait avoir des élections en temps utile. Et si on continue à tergiverser et on continue à faire des atermoiements pour trouver un consensus sur ces questions, on perdra énormément de temps et on aura difficile à respecter ces délais constitutionnels ».
Le professeur DINDO, de l’Opposition Extra-parlementaire : « l’opposition extra-parlementaire a été heureuse d’être invitée à cette rencontre et nous nous sommes préparés et nous avons apporté à la CENI certaines propositions pour faire avancer les choses. Nous avons fait la proposition d’un calendrier. En plus de cela, nous avons fait des propositions de certaines mesures que le gouvernement devrait prendre pour avoir des élections le plus tôt possible. Notamment le décaissement effectif par le gouvernement de tous les fonds pour l’organisation des élections, ne fusse que pour le premier trimestre. Et pour résorber les contraintes financières nous proposons la cotisation de 1% des salariés de plus de 500$ avec une commission mixte ad hoc chargée de gérer ce fonds afin de le remettre à la CENI pour l’organisation des élections sans toutefois attendre les moyens de la communauté internationale ».
Il sied de noter que la CENI poursuivra ces consultations ce samedi30 janvier 2016 à 9h00 avec la Dynamique de l’Opposition. Ces rencontres avec l’Opposition politique se poursuivront la semaine prochaine avant l’étape de la Majorité présidentielle.
Source : CENI