Les autorités congolaises ont décidé jeudi d'interdire de diffusion la radiotélévision Nyota, réputée proche de l'opposant Moïse Katumbi, ancien proche du président Joseph Kabila. Une "fermeture légale" selon Kinshasa. "Décision politique", rétorque le camp du dernier gouverneur de l'ex-Katanga.

Depuis qu’il a claqué la porte du parti présidentiel en septembre, Moïse Katumbi n’est plus en odeur de sainteté du côté du pouvoir. Dernière affaire en date : l’interdiction de diffusion qui frappe depuis jeudi 28 janvier la radio-télévision Nyota et la télévision Mapendo – deux chaînes dont il est proche et qui émettant à Lubumbashi, dans le sud de la RDC.

Officiellement, il s’agit de faire respecter la législation concernant la diffusion des entreprises privées du secteur audiovisuel sur l’étendue du territoire national. Il s’agit donc d’une « fermeture légale », selon Kinshasa.

La version du gouvernement

« Le rapport de mission mixte de contrôle de conformité médias-finances effectuée du 9 novembre au 31 décembre (…) dans l’ancienne province du Katanga [indique] que les entreprises concernées n’ont pas acquitté les frais relatifs au droit de déclaration préalable, à la redevance de contrôle de conformité et à la redevance audiovisuelle », explique l’arrêté d’interdiction du ministre en charge des médias dont nous avons pu consulter une copie.

Autrement dit, « Nyota n’a jamais eu d’autorisation pour émettre sur le territoire national », soutient un membre du cabinet ministériel. « Depuis sa création, cette radio-télévision a profité de l’aura de Moïse Katumbi qui était alors gouverneur de province pour ne rien payer », ajoute-t-il, accusant la chaîne de ne s’être pas non plus conformée à la législation en vigueur après le moratoire que les autorités ont accordé à tous les médias litigieux.

La réaction du camp Katumbi

« Faux et archi-faux », tonne un proche de Moïse Katumbi. Pour lui, c’est « la suite de la série des décisions de musellement en cours de l’opposition politique à la veille des élections ». Allusion faite notamment aux manifestations interdites à Kinshasa et ailleurs dans le pays.

« La stratégie du pouvoir consiste à bloquer toute visibilité aux opposants et à restreindre la liberté d’expression dans le pays », tance-t-il.

Trésor Kibangula
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