Les 12 millions de Kinois assistent à une gestion calamiteuse de la capitale. L‘autorité provinciale est même incapable d’entretenir les infrastructures lui léguées par l’Exécutif national dans le cadre du projet de la révolution de la modernité. Décidément, ils sont très peu qui soutiennent réellement l’action du Raïs.



La ville de Kinshasa souffrirait-elle d’une incompétence de ses dirigeants ou simplement d’un sabotage de l’action publique ? A l’analyse des faits, on se rend compte que la capitale souffre de deux maux.



LA GOUVERNANCE AU POINT ZERO

On ne gère pas une mégapole de plus de 12 millions d’habitants comme une commune perdue dans l’arrière-pays avec quelques dizaines de milliers de citoyens. La gestion d’une grande ville, de surcroît la capitale du pays, doit répondre aux normes d’une gouvernance moderne. Où a donne démographique, les infrastructures de base, les questions d’assainissement, d’urbanisation ou encore de sécurité, sont préalablement pensées minutieusement étudiées, avant d’être mises en œuvre, en connaissance de causes.



Kinshasa fait partie du trio des provinces, avec l’ex-Katanga et le Kongo Central, qui contribue plus au budget national. Donc, l’hôtel de ville devrait disposer de moyens de sa politique, contrairement à bien des villes du pays. La capitale congolaise fait pourtant figure d’une cité abandonnée, où les services publics ne se font remarquer que par leur hargne à recouvrer l’impôt et les taxes publiques qu’à rendre les services inhérents aux contribuables congolais.



La preuve est qu’en dépit de toutes les dénonciations d’une gestion chaotique de la capitale, les autorités provinciales font la sourde oreille. Mieux, elles se moquent même des dénonciations. Comme qui dirait «Le chien aboie, ta caravane passe ». Ainsi, les années passent mais rien ne change vraiment dans la gouvernance de Kinshasa. Les marchés publics sont toujours sales. L’éclairage public est toujours quasi inexistant. La voirie urbaine n’est pas entretenue, laissant des milliers de trous et autres monticules parsemées les chaussées de Kinshasa. Les tapages nocturnes et diurnes, l’insalubrité, l’insécurité, le développement anarchique des bistrots et autres sectes religieuses, les coupures d’électricité font partie de la carte de visite de la capitale.



Pire, si hier on dénonçait la détérioration des routes principales, aujourd’hui on déplore celle des voies secondaires qui deviennent, à leur tour, impratica1les dans plusieurs communes. Au point que même les motos ont du mal à se frayer un chemin sur certaines artères de la capitale. A Kin, la laideur de la ville se constate dans la détérioration de la voirie urbaine non sans ignorer le déficit criant de l’assainissement. La faute est naturellement à l’hôtel de ville de Kinshasa que dirige depuis presque dix ans le PPRD André Kimbuta Yango, sous le ticket du parti présidentiel.



LE SENS ENTRETIEN N’EST PAS KINOIS

Le comble est que le gouverneur de la ville de Kinshasa affiche ses limites de gestionnaire même dans l’entretien des joyaux de la capitale alors qu’il est bénéficiaire de plusieurs infrastructures construites par le gouvernement central sur fonds propres. Tenez. Tous les boulevards (30 Juin, Lumumba, Triomphal) affichent un début de dégradation depuis plusieurs mois. On y voit des crevasses, fissures qui montrent que l’eau, première ennemie de la chaussée, s’infiltre dans ces ouvrages.



Ni l’entreprise qui a construit ces ouvrages encore moins la voirie urbaine, personne n’intervient pour corriger ce qui doit l’être et préserver ces infrastructures qui font aujourd’hui la fierté de « Kin-la-belle ». Il est tout aussi affligeant de constater que ça fait plus d’une année que les feux de signalisation sont en panne sur le boulevard du 30Juin, au centre-ville, sans gue l’autorité provinciale ne s’en émeuve outre mesure. Alors question : la RDC qui est incapable de réparer les feux de signalisation sur la route, en terre ferme, serait-elle en mesure d’entretenir un satellite dans l’espace, puisqu’il existe un projet de doter le pays de Lumumba d’un satellite? « La recherche de l’excellence part de la conscience de la médiocrité », disent les esprits avertis.



L’incompétence est donc avérée dans ta gestion de la ville de Kinshasa. Quant au sabotage, c’est le seul fait qui expliquerait l’indifférence qu’affiche les membres du gouvernement provincial face aux problèmes que les millions de Kinois subissent.



Autant dire que ces dirigeants de la ville de Kinshasa sont loin de s’imprégner de l’esprit du programme dit de « la révolution d la modernité» cher à Joseph Kabila. Ce programme se décline en sept piliers, à savoir, faire de la RD Congo «un pool d’intelligence et du savoir; un vivier de la nouvelle citoyenneté et de la classe moyenne, un grenier agricole; une puissance énergétique et environnementale un pool économique et industriel; une terre de paix et de mieux-être; une puissance régionale au cœur de l’Afrique ».

Par A.M.K.

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