Au Congo-Kinshasa, les événements se succèdent, mais ne se ressemblent pas. De l’euphorie qui a conduit les Congolaises et Congolais à descendre nombreux dans les rues,  en dépit de l’interdiction venant de la police nationale, après le sacre des  vaillants Léopards, l’on passe à la déclaration invitant les mêmes Congolais à observer une journée «ville morte», le 16 février prochain.  La lecture de cette déclaration commune : G7,  Dynamique de l’opposition,  Front Anti-Dialogue et les organisations de la société civile, a été faite,  le mercredi 10 février 2016,  par Charles Mwando Nsimba, président en exercice du G7. Dans ce document, les cadres de ces plateformes appellent les congolaises et congolais à la méditation. L’opinion se posera la question de savoir pourquoi une journée ville morte ? Pour la Dynamique de l’opposition, le G7, le Front Anti Dialogue et les organisations de la société civile, c’est pour honorer la mémoire des congolais, victimes de la barbarie du 16 février 1992. C’est aussi pour rappeler à Joseph Kabila, en tant que Président de la République, qu’il est le garant de notre constitution et qu’il est, de ce fait, tenu à la respecter et à la faire respecter par tous. Par ailleurs, cette coalition dit non au glissement, au troisième mandat, à la présidence à vie ; dit  non à la violation de la Constitution. Par contre, elle dit oui à l’organisation de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels, oui à l’alternance politique. Elle dénonce, en outre, les atteintes aux libertés fondamentales de notre peuple qui lui sont garanties par la  constitution. Qu’est-ce qui motive le groupe à croire que ce mot d’ordre sera respecté ? A cette question, un des leaders, en la personne de Franck Diongo répond : «Au regard de l’attachement que le peuple congolais a pour la démocratie et la défense de la République, au regard de l’échec de la majorité dans sa gouvernance ; au regard du  manque de volonté politique à  respecter la Constitution et à organiser les élections crédibles dans les délais constitutionnels, le peuple congolais n’attendait que ce mot d’ordre de la part de l’opposition dans sa globalité et de la société civile. Et, vous verrez qu’il va le respecter fidèlement. Nous sommes déterminés à réussir cette ville morte, et nous allons y arriver». En ce qui concerne la position de l’église catholique, le Président du FAD s’est exprimé en ces termes : « Nous avons dit que nous allons soutenir l’action de l’église catholique, quand bien même elle ne fait pas de la politique. Nous l’avons décidé avec la société civile. Et, je crois qu’il n’y a pas de contradiction entre nous et l’église catholique. Au contraire, il y a complémentarité», a-t-il fait savoir. S’agissant de la date du 18 février, qui va coïncider avec le 10ème anniversaire de la Constitution, cette coalition promet d’annoncer  des   actions à mener,  au soir du 16 février prochain.
APPEL AU PEUPLE CONGOLAIS
16 février 2016 : JOURNEE VILLE MORTE
Congolaises et Congolais,
Il y a 24 ans, le 16 février 1992, plus de 2 millions de femmes et d’hommes ont pris le courage de se lever, avec détermination, pour réclamer la réouverture de la conférence nationale souveraine, espoir pour l’instauration de la démocratie et d’un Etat de droit dans notre pays, la République Démocratique du Congo. Ils ont eu gain de cause. L’interdiction de la conférence nationale a été levée et ses travaux se sont poursuivis.   
Il y a 10 ans, le 18 février 2006, la Constitution actuelle, qui consacre une démocratie pluraliste était promulguée. Cette constitution adoptée par plus de 85% de la population a mis fin à la longue crise politique qu’a connue notre pays pendant plusieurs années.
Aujourd’hui, la démocratie est de nouveau menacée et le processus électoral est délibérément retardé par des velléités dictatoriales et des tentatives malveillantes de violer notre constitution.
Congolaises et Congolais,
Nous, Dynamique de l’Opposition, G7, Front Anti-Dialogue, organisations de la Société Civile, lançons le présent appel pour que, tous, partout où nous nous trouvons, nous manifestons notre attachement à la Constitution de notre pays,  en observant une journée ville morte,  le 16 février 2016.
Une journée ville pour :
  1. Honorer la mémoire de nos concitoyens, victimes de la barbarie du 16 février 1992 ;
  2. Rappeler à Monsieur Joseph Kabila, en tant que Président de la République, qu’il est le garant de notre constitution et qu’il est, de ce fait, tenu à la respecter et à la faire respecter par tous ;
  3. Dire non au glissement ;
  4. Dire non au troisième mandat ;
  5. Dire non à la présidence à vie ;
  6. Dire non à la violation de la constitution ;
  7. Dire oui à l’organisation de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels :;
  8. Dire oui à l’alternance politique ;
  9. Dénoncer les atteintes aux libertés fondamentales de notre peuple qui lui sont garanties par notre constitution.
Pour cette journée, chacun de nous est appelé à se mobiliser pour lancer un sérieux avertissement à Monsieur Joseph Kabila et à tous ceux qui sont tentés par la violation de notre Constitution pour rester  au pouvoir à vie.
A cet effet,  nous sommes appelés à rester à la maison, à ne pas aller au travail et à ne pas envoyer nos enfants à l’école.
La République Démocratique du Congo est notre patrimoine commun. Nous avons le devoir sacré de lutter, sans peur, pour que la démocratie, la paix, la sécurité et le développement s’y installent durablement.
Kinshasa, le 10 février 2016                       

Texte lu par Charles Mwando Nsimba,
Président en exercice du G7


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