
C’est le mardi dernier que la Communauté internationale à travers quatre organisations à savoir l’ONU, l’UE, l’UA et l’OIF ont signé un communiqué conjoint où ils prennent position par rapport au processus électoral en panne en RDC. On retient qu’ils sont favorables à la tenue d’un dialogue politique en RDC mais à condition qu’il se tienne dans le respect de la Constitution du pays : "…on appelle les acteurs politiques congolais de ne ménager aucun effort, dans le cadre de la Constitution de leur pays, pour assurer la tenue réussie des élections, préserver la paix et approfondir la démocratie, y compris à travers un processus politique ".
Concernant justement ce processus politique, ils ont relevé " l’importance du dialogue et de la recherche d’un accord entre les acteurs politiques dans le respect de la démocratie de l’Etat de droit". A ce sujet, " ils exhortent l’ensemble des acteurs politiques congolais à apporter leur entière coopération à Edem Kodjo, l’Emissaire de l’UA qui consulte les acteurs politiques et sociaux en vue de la tenue d’un dialogue politique ".
Quant aux élections, les quatre organisations internationales insistent pour " qu’elles se tiennent dans les conditions requises de paix, de transparence, de régularité et à bonne date, ce qui contribuera grandement à la consolidation des progrès enregistrés par la RDC depuis plus d’une décennie ".
LA DYNAMIQUE ET LE FRONT TOUJOURS OPPOSES AU CHOIX DE L’UA
La question qui se pose est celle de savoir si l’appel de ces quatre organisations internationales sera entendu ou si elles ne vont pas prêcher dans le désert.
Premièrement, pour leur soutien inconditionnel qu’elles apportent au Facilitateur de l’UA Edem Kodjo. Et là elles demandent aux acteurs politiques et sociaux de coopérer avec lui. De quels acteurs s’agit-il quand on sait que les acteurs de l’Opposition de la "Dynamique de l’Opposition ", du G-7 et du " Front citoyen-2016 " qui, tout en rejetant l’idée même de la tenue d’un dialogue politique qu’il juge inopportun et inutile ont récusé Edem Kodjo. Même l’Udps qui, un moment, avait appelé au dialogue a rejoint le camp des anti et rejeté la désignation, par l’UA d’Edem Kodjo comme Facilitateur.
L’Udps attend, par contre, la désignation d’un Médiateur international par l’ONU. Ce dernier devrait, selon le schéma du parti de Limete, convoquer le dialogue politique et non le Président Joseph Kabila. Mais voilà que les quatre organisations internationales remettent en selle le même Kodjo, sans dire par quelle alchimie ils vont convaincre ceux qui, comme l’Udps, l’ont récusé.
Il ne faudra pas perdre de vue le fait qu’à la différence de l’Udps, dont le chef Tshisekedi a quand même reçu Edem Kodjo pour lui donner de vive voir cette position de récusation, les autres anti-dialogue ont, eux, levé l’option d’ignorer ce Facilitateur de l’UA et de ne pas répondre à son invitation. Là aussi, on ne voit pas du tout les quatre organisations internationales les convaincre de bute en blanc du contraire.
MENER DES ACTIONS DIPLOMATIQUES ENVERS LES ANTI-DIALOGUE
A part cet appel par communiqué, les quatre organisations n’ont rien fait en termes d’actions diplomatiques pour leur faire changer d’avis, aussi bien sur la nécessité du dialogue que sur le Facilitateur de l’UA. Nul doute que leur communiqué n’aura aucun effet.
Le deuxième point est celui de la tenue des élections paisibles, transparentes et crédibles à la date échue, comme ils le soulignent dans leur document. Ici, ils s’adressent au pouvoir de Joseph Kabila et à la CENI. Or, on sait qu’il y a une ambivalence entre le point de vue de la Communauté internationale et celle de la CENI, soutenue par la MP.
Dans toutes les sorties médiatiques des acteurs internationaux, ceux-ci disent à qui veut les entendre qu’il y a moyen d’organiser les élections en RDC conformément aux délais constitutionnels et que les obstacles sont d’ordre politique et non techniques. Alors que la CENI fait prévaloir les difficultés techniques comme par exemple la révision du fichier électoral qui prendra seize mois, au-delà du délai constitutionnel.
KANDOLO M.