*L’idée des primaires dans l’opposition, proposée par Moïse Katumbi, pour désigner un candidat commun à la prochaine élection présidentielle progresse timidement. Pour cause, les potentiels candidats dont Clément Kanku et tant d’autres n’y sont pas favorables en raison de l’obscurité qui plane sur la démarche. Les conditions dans lesquelles Vital Kamerhe, président de l’UNC, vient de donner son accord jettent irrémédiablement le discrédit sur ces éventuelles consultations
*Or, jusqu’ici, on a entendu beaucoup plus de réticence que d’acquiescement à l’idée des primaires. Ce fut le cas dans le chef de Vital Kamerhe. Mais la donne a changé : Vital Kamerhe soutient désormais l’idée des primaires. Le président de l’UNC, aurait réclamé à Moïse Katumbi la mirobolante somme de cinq millions de dollars américains (5.000.000) pour soutenir son idée. En est-il convaincu de la faisabilité ? Le doute est permis
Qui sera chargé d’organiser les primaires dans l’opposition ? L’Udps ? Pourquoi pas ? Il serait même logique qu’il en soit ainsi en raison de la force politique de ce mouvement à travers le pays et de son encrage séculaire dans l’opposition. Mais la question sera âprement discutée entre plateformes de l’opposition, selon un calendrier encore en gestation. Qui va voter ? C’est un autre casse-tête qui aura du mal à rassurer les potentiels candidats tant les faiblesses organisationnelles qui gangrènent les partis politiques concernésne permettent pas de garantir l’identité et le nombre de militants qui seraient sollicités. Va-t-on ouvrir ce vote aux sympathisants des partis de l’opposition? Comment va-t-on les reconnaitre ? Ces interrogations sèment un sérieux doute sur la faisabilité d’une telle idée. Son auteur ne rassure pas non plus. Pourquoi ?
Pour les anciens acteurs de l’opposition, Moïse Katumbi chercherait, au moyen d’un procédé, emprunté par mimétisme à l’Occident et dont il contrôlerait le fonctionnement, à déshabiller et détrôner Etienne Tshisekedi, candidat naturel de l’opposition. Réagissant à cette proposition de primaire, Clément Kanku, président du Mouvement pour le Renouveau, s’est insurgé contre ceux qu’il qualifie de « nouveaux adhérents à l’opposition politique qui, grâce à leurs moyens financiers colossaux, entendent dicter ce que l’opposition doit faire. C’est assez osé, avait-il poursuivi, à juste titre, que cette idée de primaire dans l’opposition vienne de quelqu’un qui a travaillé dans la Majorité présidentielle et qui doit d’abord rendre compte de sa gestion ». Pour autant, il ne va sans dire que l’opposition, élargie avec l’adhésion de G7, menuiserait ses chances de gagner la prochaine élection présidentielle si elle partait dispersée. Elle a donc, stratégiquement, intérêt à se regrouper autour d’un candidat commun.
Tshiskedi, bien qu’affaibli par le poids de l’âge, reste indétrônable, au sein des sympathisants de l’opposition, dans le fauteuil du probable candidat unique de l’opposition. Mais, selon des sources crédibles, certains pays occidentaux ne l’entendent plus de cette oreille. Deux organisations étrangères, soutenues par quelques missions diplomatiques en RDC, ont commencé le travail de sape et ce à coup de sondages bidonnés. Objectif: Démystifier la popularité du sphinx de Limete.
Deux enquêtes d’opinion, publiées sur le net, mettent étonnamment Tshisekedi aux coudes à coudes avec Katumbi. Ces sondages montrent que près de la moitié des sympathisants de l’opposition souhaitent voir Moïse Katumbi représenter l’opposition en 2016, Etienne Tshisekedi ne recueillant le soutien que de 48% des sondés. Personne n’a vu des enquêteurs dans les rues de Kinshasa, l’institut de sondage qui aurait piloté ces enquêtes est inconnu. Bien plus, aucun Congolais ne se souvient avoir été appelé et avoir répondu à des questions sur des primaires dans l’opposition. Il s’agit manifestement d’un sondage bidonné, servant à préparer les esprits à accepter la fantaisiste victoire aux primaires de l’ancien gouverneur du Katanga au détriment d’Etienne Tshisekedi. Mais on en est encore loin.
Il faudrait, avant tout et dans le souci de crédibiliser ces primaires et de lui donner un semblant de vrai, obtenir le soutien de différents présidentiables de l’opposition, ceux qui se sont déclarés et des dizaines d’autres à venir, dont Adam Bombole, candidat malheureux en 2011, qui a créé son propre parti politique, Ensemble Changeons le Congo (ECCO), et qui pourrait se représenter en 2016. Or, jusqu’ici, comme en témoignent les lignes précédentes, on a entendu beaucoup plus de réticence que d’acquiescement à l’idée des primaires. Ce fut le cas dans le chef de Vital Kamerhe. Mais la donne a changé : Vital Kamerhe soutient désormais l’idée des primaires. Le président de l’UNC, aurait réclamé à Moïse Katumbi la mirobolante somme de cinq millions de dollars américains (5.000.000) pour soutenir son idée. Il les a obtenus et a dit oui aux primaires dans l’opposition. En est-il convaincu de la faisabilité ? Le doute est permis.
Dès lors, l’image de ces acteurs politiques est sérieusement endommagée. Pire, le sens du combat politique qui vise à l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens, est réduit à une question de profit personnel et de négociation bassement matérielle.
Petite consolation. Loin de ce tumulte,la Majorité présidentielle ne se trompe pas de combat. Elle refuse de se laisser distraire. Elle se concentre sur l’essentiel du système démocratique : Gagner toutes les échéances électoralesà venir. Et pour cela, elle rassemble ses troupes autour de la vision, du programme et des actions de son Autorité morale.
Nul doute que les discussions autour de l’organisation des primaires dans l’opposition vont alimenter la sphère politique congolaise pendant des mois. Il y aura peut-être une table ronde, peut-être même un vote. Mais une seule certitude pointe à l’horizon, les décisions seront dictées par l’argent. C’est à celui qui en distribuera le plus qui imposera sa position.
(Alain Mbuyaketo)