A lors qu’on la croyait calme, la situation politique s’embrouille de plus en plus dans le territoire de Lodja dans la nouvelle province du Sankuru. Il est devenu difficile de faire la différence entre les partis politiques de la Majorité présidentielle et ceux de l’opposition au regard des «animosités qui les caractérisent depuis l’installation des nouvelles provinces ».



Après l’opposition, c’est au tour des partis de la majorité, de s’inquiéter face au climat politique délétère. Le dernier cri d’alarme émane du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) qui alerte une démocratie mise à mal dans cette partie du pays. Celui qui est pointé du doigt, Lambert Mende Omalanga. Le ministre de la Communication est accusé par les cadres et militants du parti présidentiel de vouloir instaurer le parti unique à Lodja au profit de sa formation politique, la Convention des Congolais unis (CCU). Ils se disent principalement victimes des intimidations orchestrées et commanditées, selon eux, par le Commissaire Spécial de la province du Sankuru, Berthold Ulungu, cadre de la CCU qui, précisent-ils, utiliserait les moyens de l’Etat pour réaliser les « ambitions hégémoniques de son mentor.»

Les cadres et militants du PPRD vivant dans le territoire de Lodja ont adressé une lettre au Secrétaire générai de leur parti, Henri Mova dans laquelle ils font état des mauvais traitements qu’ils subissent à cause de leur refus d’adhérer au parti cher à Lambert Mende. « Tout a commencé, en effet, par les arrestations arbitraires, les tortures corporelles et détention des militants et cadres du PPRD. Par exemple, Ngambe Ependa, Secrétaire exécutif du groupement des Owanga et 4 secrétaires chefs des cellules de base du village Mbaka dans le secteur de Lufkungu, Lohenda Djamba, secrétaire exécutif du groupement Lohembe et 3 secrétaires exécutifs des villages Sondjo, Ongele et Elonge ; Epenge Lukuke, président du comité des sages du PPRD/ Watambolo et ses deux enfants », dénoncent-ils.

Contactée, une source sécuritaire a confirmé ces arrestations, ajoutant que i’ « ordre était venue de la hiérarchie ». Des habitants du village Ongele ont quant à eux affirmé que depuis la visite du commissaire spécial à Lodja, les militants du PPRD font l’objet des menaces de la part des membres de la CCU.

Dans leur lettre signée par le secrétaire exécutif territorial, Michel Mbanunga Lotondo, les membres du PPRD Lodja indiquent qu’adhérer à la CCU est devenu une condition sine qua none pour espérer occuper une fonction en vue dans l’administration publique et que ceux qui dérogent à cette exigence sont dans la plupart de cas remplacés. « La révocation du chef de secteur de Lutshimba, Monsieur Gabriel Alomba et du Chef de division provinciale des Mines, Georges Omoloyi pour avoir refusé d’adhérer à la CCU, tous deux remplacés par des membres de ce parti. Au jour d’aujourd’hui, la CCU affiche un tableau complet à la tête de huit secteurs qui composent le territoire de Lodja. La politisation de l’administration publique par l’adhésion sous pression des chefs des services publics, des chefs coutumiers et des chefs d’établissements scolaires sous peine de sanctions », révèlent-ils.



Ils mettent également à la charge de la CCU et de son autorité morale, la caporalisation des services de sécurité dont la police et l’ANR, des agences paraétatiques, des médias publics et des associations. A ce propos, l’on apprend de plusieurs sources que la RTNC Lodja est loin de servir les intérêts de l’Etat et se serait transformée en un outil de propagande d’un parti politique bien connu.

En somme, Michel Mbanunga fustige « la volonté manifeste de la CCU de faire disparaître le PPRD afin de mieux s’imposer comme parti politique unique sur l’ensemble du territoire de

Lodja ». Et de poursuivre que les « ambitions hégémoniques de la CCU vont au-delà des limites de la circonscription électorale de son leader ».



Le parti de Lambert Mende est aussi en conflit avec d’autres partis dans la quasi-totalité des territoires de la province du Sankuru. A Katako-Kombe, ce parti est à couteau-tiré avec le MSDD de Christophe Lutundula bien avant son départ de la majorité présidentielle, et à Lubefu, avec les Fonus de l’opposant Joseph Olengankoyi tandis que dans le territoire de Kole, l’on déplore la suspension des chefs de secteurs de Bankutshu Lokenye et de Bakutshu Dibele, tous membres du PPRD et rem- placés par les membres de la CCU. Pour bon nombre d’observateurs, ces conflits amoindrissent les chances de réussite de Berthold Ulungu à l’élection de Gouverneur du Sankuru.



Par CNOUVEAU

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