Processus électoral : la coalition pour le respect de la Constitution interpelle la CENI !
*La coalition pour le respect de la constitution, plateforme réunissant 33 organisations de défense des droits de l’homme, a donné sa lecture des faits sur l’actualité politique. C’était au cours d’une conférence de presse animée par le Coordonnateur de la CRC, Me Georges Kapiamba, le mardi, 2 février 2016, à l’Hôtel Cana, dans la commune de la Gombe. Plusieurs points ont figuré à l’ordre du jour. Il s’agit, entre autres, de l’enlisement du processus électoral ; de l’entrave aux libertés de mouvements, libertés individuelles et libertés de manifestations en violation de la Constitution et des lois de la République ; la question de libération des prisonniers politiques ; les différentes pressions contre les médias et les journalistes, etc.
La grande nouvelle, c’est que ce groupe qui milite pour le respect de la Constitution et des lois de la République tient à l’organisation des élections, surtout présidentielle, dans les délais constitutionnels. Par ailleurs, cette organisation insiste sur le respect de la liberté individuelle, de manifestation, de culte, de mouvement. Cette coalition pense que dans un combat politique, il ne faut pas chercher à taire l’adversaire et à lui priver de ses droits élémentaires. «Sans adversaire politique, il n’y a pas de démocratie», a noté le numéro Un de l’ONG ACAJ.
S’agissant du processus électoral, la coalition dénonce la multiplication des stratagèmes par le pouvoir en place, pour échapper à l’organisation des élections dans les délais prévus par la Constitution.
Par ailleurs, elle lance un appel à la Commission Electorale Nationale Indépendante, pour qu’elle cesse de faire le jeu du pouvoir. Pour la coalition pour le respect de la Constitution, la CENI ne doit pas faire de campagne de vulgarisation pour le dialogue. Ce n’est pas ça sa mission, a-t-elle indiqué. Par contre, elle demande à la centrale électorale de se départir de ce discours soutenant l’idée que les élections ne peuvent se tenir qu’après le dialogue national. Me Georges Kapiamba a été formel dans ses propos : «les animateurs de la CENI doivent se mettre au travail, car il est plus que jamais temps. Que cette commission électorale arrête de se mêler des affaires qui ne lui concernent pas. Dans les domaines sécuritaires, la coalition salue la volonté du Gouvernement d’écarter dans les chaines de commandement deux généraux qui sont cités dans des affaires litigieuses et douteuses. Elle demande, par la même occasion, au Gouvernement que la justice soit appliquée d’une manière impartiale et juste. Parce que, a-t-il ajouté, la lutte contre l’impunité ne peut aboutir que si la justice fait très bien son travail et si les droits sont dits conformément à la réalité. En outre, ce groupe d’organisations non gouvernementales s’est dit préoccupé par l’insécurité qui prévaut dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Elle invite, par la même occasion, le Gouvernement de la République à redoubler d’efforts pour que la paix revienne dans la partie Est du pays et que les populations de Beni, Rutshuru, Lubero, Bukavu, etc. vivent comme tous les autres peuples du monde.
En ce qui concerne les menaces de la liberté, il a appelé le gouvernement à privilégier les grandes valeurs de la démocratie. Considérant quelques exemples, il a fait allusion aux menaces de quelques personnalités de l’opposition et de la société civile. Notamment, l’interdiction faite à Charles Mwando Nsimba, président en exercice du G7, à rejoindre Kalemie, sa base électorale, les arrestations de quelques hauts cadres de l’opposition, etc.
Prisonniers politiques
De la question des prisonniers politiques, Me Georges Kapiamba regrette le fait que malgré plusieurs appels des différentes forces politiques en rapport avec la libération des prisonniers politiques, aucun n’a été relaxé jusqu’à ce jour. «Dans la liste des noms des prisonniers rendue publique par le Ministère de Justice, il n’y a aucun prisonnier politique ni d’opinion », regrette-t-il. Voilà pourquoi, lors de cette conférence de presse, il a réitéré l’appel de voir dans les jours qui suivent, la libération des prisonniers politiques et d’opinion.
Kevin Inana