Processus électoral : la Dynamique de l’opposition appelle la CENI à appliquer le volet III de son Calendrier du 12 février 2015
Dans une grande conférence de presse organisée hier, jeudi, 4 février 2016, dans la salle de conférence de la Paroisse Notre Dame de Fatima, la Dynamique de l’opposition politique congolaise tout en reconnaissant que le processus électoral est en danger, a demandé à la Commission Electorale Nationale Indépendante de faire diligence pour organiser des élections dans les délais constitutionnels. Sans atermoiement, la Dynamique refuse tout obscurantisme autour du calendrier électoral et exige de la CENI le début effectif du processus d’enrôlement des électeurs en vue des élections présidentielle et législatives, qui doivent absolument se tenir cette année. A cet égard, dit le Modérateur en exercice, ‘‘nous demandons à la CENI d’exécuter purement et simplement le volet III de son propre calendrier global du 12 février 2015 sur l’organisation des Elections présidentielle et législatives que nous avons acceptées dans notre déclaration du 27 février 2015. Par ailleurs, elle fustige et repousse d’ores et déjà toute manœuvre de quelque nature que ce soit de la part de la CENI et de toute autre institution qui paraîtrait comme une manipulation, une planification insidieuse et inacceptable d’un quelconque ‘’glissement technique’’ des mandats aux motifs de contraintes opérationnelles, politiques, logistiques ou financières. Par ailleurs, les membres de la Dynamique ont félicité la population congolaise qui a bravé les intimidations, les menaces et les arrestations arbitraires exécutées par le pouvoir en place lors de la commémoration des martyrs de la démocratie en janvier dernier. « Nous demandons au peuple congolais de tenir bon, de rester vigilants, de résister comme il a su héroïquement le démontrer depuis 2011 et l’a confirmé dans la semaine du 19 au 25 janvier 2015 pour bâtir, par le respect et la protection de la Constitution, un véritable Etat de droit démocratique au cœur de l’Afrique. Dans le cadre du Front Citoyen 2016, nous allons incessamment annoncer notre programme des manifestations pacifiques et populaires pour ce mois de février 2016’’, a dit Jean-Lucien Bussa, Modérateur en exercice de la Dynamique de l’opposition.
Dans sa conférence de presse d’hier, jeudi, 4 février 2016, la Dynamique a constaté que le processus électoral en République Démocratique du Congo est en danger. Ce blocage, à en croire la Dynamique, serait causé par le Président Joseph Kabila qui, selon ses membres, veut s’éterniser au pouvoir en violation de la Constitution. Par ailleurs, cette plateforme souligne que cette grave situation menace la paix, la stabilité et partant le développement de la République Démocratique du Congo et de la Région.
«L’Histoire retiendra, cependant, que face aux tergiversations et aux initiatives malheureuses du régime de Monsieur Kabila qui, par ailleurs, énervent la Constitution, les membres de la Dynamique de l’Opposition politique ont opposé leur attachement, sans concession aucune, au seul respect de la Constitution de la République, à l’alternance démocratique, pour dire à la consolidation de la démocratie dans notre pays », a dit le Modérateur. Et de poursuivre que voici onze mois passés, le 27 février 2015, en réaction à la publication le 12 février 2015 du calendrier électoral global par la CENI, nous avions dénoncé son caractère non-consensuel, inconstitutionnel, irréaliste, hypothétique, non-opérationnel, incohérent, dangereux, mensonger et aléatoire.
La date buttoir
«Néanmoins, malgré nos critiques, nous avions relevé des acquis importants qui ressortaient de ce calendrier, notamment la date des élections présidentielle et législatives, le 27 novembre 2016 et celle de la prestation de serment du nouveau président de la République élu, le 20 décembre 2016. Convaincus qu’un consensus autour de certains éléments du calendrier électoral était nécessaire, nous avions proposé, dans une approche participative de toutes les parties prenantes, de nous retrouver autour la CENI, institution compétente en la matière, afin de dégager ce consensus sur la réalisation des élections crédibles et apaisées qui respectent le délai constitutionnel », insiste la Dynamique qui demande à la CENI de mettre rapidement son calendrier car jusqu’aujourd’hui, il est en vigueur.
Aussi, elle rappelle que durant toute une année, la CENI est demeurée indifférente et insensible à toutes les propositions et/ou contre-propositions de la Dynamique de l’opposition sous forme de mémos lui adressés.
Si hier, pense-t-elle, par la bouche de son rapporteur, la CENI déclarait qu’elle ‘’ne pourrait revoir son calendrier que si les acteurs politiques de toutes les tendances se mettaient d’accord sur un document juridiquement valable et opposable à tous’’, aujourd’hui, par la bouche de son nouveau Président, la même CENI clame haut et fort son indépendance et affirme ‘’qu’elle n’attend pas un quelconque consensus avant de publier un nouveau calendrier électoral’’!
Sans hésitation, le Modérateur en exercice de la Dynamique soutient sans crainte d’être contredit que l’indépendance de la CENI, telle que circonscrite par l’article 211 de la Constitution ne lui donne pas le pouvoir d’octroyer des mandats publics en refusant d’organiser des élections et encore moins d’être l’actrice principale d’un quelconque glissement.
Par ailleurs, les membres de la Dynamique de l’opposition notent que le choix de la date du 10 février pour le lancement des opérations de révision du fichier électoral n’est pas innocent. Car, elle coïncide curieusement avec notre ligne rouge. En réalité, nous comprenons aisément qu’il s’agit d’un simple effet d’annonce pour distraire la population.
Kevin Inana