Conduite par Lisanga Bonganga, une délégation du Front du Peuple, la nouvelle plateforme qui soutient Etienne Tshisekedi, a échangé, jeudi 25 février, avec le Bureau de la CENI autour du processus électoral. Corneille Nangaa, Président de la CENI, a décidé de subordonner les élections à la révision du fichier électoral. Les opposants, de leur côté, ont insisté sur le respect des délais constitutionnels, quelles que soient les contraintes soulevées par la Centrale électorale.   
Est-il possible d’organiser les élections en 2016, dans le respect des délais constitutionnels ? C’est la question qui divise, actuellement, le microcosme politique rd-congolais. Deux camps s’affrontent. Les opposants,  d’un côté, le pouvoir,  de l’autre. Les opposants veulent y croire, en dépit du fait qu’il ne reste plus que neuf mois dans le temps réglementaire. Pendant ce temps, le processus électoral est bloqué depuis plus d’une année. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) multiplie des signaux qui vont dans le sens du report des élections. Le Président du Bureau de la CENI, Corneille Nangaa, est engagé dans une campagne d’explication et de justification. Il reçoit, tour à tour, les délégations des regroupements politiques et de diverses composantes de la Société civile notamment,  les confessions religieuses. Hier, jeudi 25 février 2015, Corneille Nangaa a échangé avec les dirigeants du Front du Peuple, une structure spontanée en soutien au leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi. A cette occasion, la CENI a fait des aveux d’impuissance. Elle n’est pas en mesure d’organiser les élections en 2016. Pour la simple raison qu’il faille,  avant toute chose,  réviser le fichier électoral. Une opération qui pourrait prendre 14 à 16 mois à partir de la date d’acquisition des kits d’enrôlement des électeurs. Si l’on considère que l’avis d’appel d’offres pour l’achat des kits électoraux a été lancé,  le 10 février dernier, il faudra attendre au moins 6 mois avant qu’un fournisseur ne soit sélectionné et que, plus tard, les premiers kits arrivent sur le sol congolais. C’est comme pour dire qu’à l’allure imposée ou subie par la CENI, les premières élections ne seront, probablement pas, organisées avant 2018.
Une pilule amère
Depuis que le Président de la CENI a pris l’habitude de donner sa version de la vérité sur l’état piteux du processus électoral, il est devenu la cible de toutes les critiques. Franck  Diongo, à la tête du Front Anti-dialogue, parle de Corneille Nangaa comme l’homme par qui le scandale va arriver.  Il y a quelques semaines, le G7, constitué des partis politiques dissidents de la Majorité Présidentielle, a trouvé longue et tendancieuse la période de 14 à 16 mois que réclame la CENI pour mener à bien,  les opérations de révision du fichier électoral. Dans une déclaration à la presse, le G7 affirmait qu’en 2006,  le fichier électoral s’était constitué en six mois. En 2011, toujours selon le G7, la révision du fichier électoral s’était faite en cinq mois. Le G7 évoquait aussi les recommandations de la Mission d’audit du fichier électoral de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), dépêchée en RDC, en 2015, qui a conclu que 5 mois étaient largement suffisants pour apprêter les listes électorales. Ainsi, certaines formations politiques, comme l’UDPS, ont sollicité un accompagnement international pour renforcer les capacités de la CENI. Le G7, également, a proposé que des experts et organisations spécialisées en matières électorales volent à la rescousse de la centrale électorale pour que les élections se tiennent dans le délai constitutionnel.

Et après ?
Le Président de la CENI est formel : « Nous n’aurons pas le respect de délai constitutionnel si nous ne faisons pas ce qu’il faut faire pour avoir ce délai. C’est qu’il faut faire, ce que nous devons constituer l’électorat, nous devons faire la révision du fichier électoral. Une fois l’électorat constitué, nous allons passer à la période des scrutins qui coïncide avec la convocation de l’électorat».
Les affirmations de la Corneille Nangaa  ont des conséquences sur la suite des événements politiques au pays. Qu’est-ce qui va se passer,  si, en définitive, il  n’y a pas d’élections en 2016 ? Deux hypothèses rivalisent d’ardeur. Pour les uns, une transition politique, négociée au dialogue politique national, sera nécessaire. C’est-à-dire que le Président de la République restera en place jusqu’à l’installation effective de son successeur. La Majorité Présidentielle qui soutient cette thèse, évoque l’article 70 de la Constitution. Pour d’autres tels que  le G7,  particulièrement, une présidence intérimaire serait, par contre,  instituée pour organiser l’élection du Président de la République sur base des articles 75 et 76 de la Constitution. On sent le débat évoluer sur la fin de mandat,  quel que soit le rôle que puisse jouer la CENI.
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