RDC : Ban Ki-moon insiste sur le dialogue ! ( Article + vidéo)
Comment quadriller la Région des Grands Lacs, sans y jeter, au préalable, les jalons de la paix ? Comment promouvoir les investissements privés et l’intégration économique dans cette partie de l’Afrique noire ? Ban Ki-Moon l’a si bien compris, en effectuant, personnellement, le déplacement de Kinshasa. Arrivé mardi, le Secrétaire Général des Nations Unies a, en effet, était à l’ouverture, ce mercredi 24 février, dans la matinée, à la Cité de l’Union Africaine, où il a tenu un important discours. C’était en présence du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, et de plusieurs invités de marque, venus de divers pays. Quelques minutes, plus tard, juste après le lancement des travaux, il s’est rendu également au Palais de la Nation, où il a eu un tête-à-tête avec le Président de la RD. Congo. Puis, il a rencontré Matata Ponyo, le Premier Ministre, dans son cadre lambrissé de l’Hôtel du Gouvernement, avant de faire un tour d’horizon, avec Raymond Tshibanda, le Ministre rd. congolais des Affaires Etrangères et de la Francophonie. Mais, que peut-on retenir substantiellement du passage de Ban Ki-moon à Kinshasa ? Evitez la spéculation ! Car, comme il fallait s’y attendre, lui-même en a fait l’économie, hier, dans la soirée devant la presse, réunie pour la circonstance, à Fleuve Congo Hôtel, à la Gombe. A tout prendre, pour ce qui est de la politique, il a insisté, spécialement, sur l’organisation d’un dialogue inclusif. «Le dialogue doit unir. Ce dialogue doit être consensuel et inclusif. Le dialogue est une priorité pour une bonne gouvernance en RDC. Tout le monde est prêt pour le dialogue », soutient-il, après avoir élargi ses consultations à l’Opposition et à la société civile.
Selon Ban Ki-Moon, la situation humanitaire en RDC laisse à désirer. La RDC est l’un des premiers pays à atteindre un taux excessif, en cette matière.
«6.000.000 des personnes déplacées. C’est le chiffre le plus élevé du monde, depuis la deuxième guerre mondiale. La situation de la RDC est étonnante », révèle-t-il.
Le constat est amer dans les différents camps visités en RDC, plus précisément, à Goma. Il y a 70 ans depuis la création des Nations Unies. C’est pour la première fois qu’on croise des tels cas. Ban Ki-moon a fait savoir que nul n’ignore l’image du continent africain à travers le monde. Parler de l’Afrique réfère à la misère. Pour ce faire, les Nations Unies promettent d’être la voix de ceux qui en manquent, en organisant du 23 au 24 mai prochain à Istanbul, en Turquie, un Sommet international humanitaire.
Pour ce qui est de la politique, il a mis l’accent sur l’organisation d’un dialogue inclusif. «Le dialogue doit unir. Ce dialogue doit être consensuel et inclusif». A l’en croire, le dialogue est une priorité pour une bonne gouvernance en RDC. Il conclut que tout le monde est prêt pour le dialogue. Ceci, après s’être entretenu le même jour avec les différentes couches de la population congolaise et dives officiels dont le Président de la République, les opposants et la société civile.
Appel
Au passage, Ban Ki-moon a aussi rappelé ses propos tenus lorsqu’il s’était adressé aux présidents africains, lors du dernier Sommet de l’Union Africaine. Le respect des mandats. «J’ai demandé aux présidents africains de ne pas s’accrocher au pouvoir. Ils doivent se mettre à la place de la population, lutter contre la corruption et l’impunité, qu’ils œuvrent pour l’Etat des droits».
Le respect des droits de l’homme est la condition pour le maintien de la paix. Il a, de nouveau, appelé les dirigeants africains au respect des calendriers et au bon déroulement du dialogue.
Parlant de la reprise de la collaboration entre les casques bleus et les FARDC, il a félicité le gouvernement congolais pour cette décision et a insisté sur la disponibilité des Nations Unies à accompagner la RDC, tout en signifiant qu’elles ont besoin de l’appui d’autres Etats et de l’unité de tous.
Kabila veut tourner la page
Auparavant, Joseph Kabila, le Président congolais, a, lui aussi, saisi la balle au bond. Pour lui, les assises du Forum International de l’Investissement du secteur privé dans la Région des Grands Lacs devraient, logiquement, permettre de consolider la montée en puissance de la croissance et la création des emplois. Mais, au fond, ces assises devraient, à son avis, aider à tourner définitivement la page sombre de la recrudescence de la violence dans la Région des Grands Lacs. Très prochainement, après que la nouvelle ère de l’intégration économique ait produit ses premiers effets, il faudra aller plus loin, en signant un nouveau tournant dont le point clé de l’action portera sur la promotion de l’intégration des économies des pays de la Région visée. Voilà pourquoi, il s’est félicité, par ailleurs, du choix de vingt-cinq projets intégrateurs qui couvriront, dans les jours à venir, sept secteurs prioritaires dont l’agro industrie, les infrastructures, l’exploitation minière, les énergies, les techniques de l’information et de la communication, le tourisme et les finances.
Rêves croisés
C’est aujourd’hui qu’en principe, les travaux de ce forum seront clôturés. L’ambiance qui les aura caractérisés, dès le début, permet de croire, sans crainte de se tromper, que tout s’est bien passé. Et, au bout de compte, il ne restera qu’aux efforts communs de culminer vers la réalisation des rêves croisés, pour que la Région des Grands Lacs s’affirme sur l’échiquier international, comme un véritable poumon économique et un moteur du développement de toute l’Afrique.
La Pros.