Les coupures intempestives d’électricité à travers toute l’étendue de la RD. Congo constituent l’une des plaintes fréquentes de la population lors des consultations populaires initiées par Clément Kanku, Président National du Mouvement pour le Renouveau, dès le début du mois en cours. Raison pour laquelle, ce Député élu de la circonscription électorale de Dibaya a décidé de lancer l’opération ‘’Pelisa Muinda’’ (allumer la lampe en français). Il s’agit d’une action qui concerne, pour la population, de revendiquer ses droits, à travers les sifflets et autres ustensiles de cuisine à partir de chaque 19 heures. Aussi, promet-il d’initier des actions Parlementaires à l’égard des Ministres de Tutelle ou du Premier Ministre, à la rentrée parlementaire, par rapport à sa politique gouvernementale.
Au moment où tous les regards sont tournés vers l’arrivée de Ban Ki-moon à Kinshasa, ce Député de l’Opposition continue à scruter la vie quotidienne des congolais. Cela, dans la droite ligne de ce qu’il avait annoncé au lancement des consultations populaires. Une façon de démontrer qu’il est proche de la population et ne dort pas sur ses lauriers pendant ses vacances parlementaires.
Se référant à l’article 48 de la Constitution de la RDC qui stipule que : ‘’le droit au logement décent, le droit d’accès à l’eau potable et à l’énergie électrique sont garanties’’, Clément Kanku a pris l’option de taper du poing sur la table face à cette situation qui n’a que trop duré. Pour cela, il demande à la population de revendiquer ses droits les plus légitimes. Cette action sera mise en application jusqu’à ce que la situation évolue positivement. Sinon, il passera à la vitesse supérieure. D’ailleurs, dès l’annonce de cette action sur les antennes de Top Congo, certains quartiers de la Ville de Kinshasa, à l’instar de Kasa-Vubu, se mobilisent déjà.
But de l’opération
A en croire son initiateur, cette action a été initiée dans le but de pousser le Gouvernement à prendre ses responsabilités en main quant à la desserte en électricité. Cela, en vue de répondre aux préoccupations de la population soulevées lors des consultations populaires selon lesquelles une majeure partie a déploré des coupures intempestives du courant et les multiples délestages sur l’ensemble du territoire national. ‘’Je demande à la population de se prendre en charge à travers cette action citoyenne qui commence ce vendredi à 19 heures, par des coups de sifflet et autres ustensiles pouvant faire suffisamment du bruit pendant cinq minutes. Objectif ? Exprimer son raz-le bal, tout en espérant faire entendre sa voix à l’attention du pouvoir public au même titre que d’autres’’, annonce-t-il. Car, selon lui, cette situation est plus qu’inquiétante malgré que le Gouvernement donne l’impression de ne pas y accorder beaucoup d’importances. Puisqu’à l’entendre, la question de fourniture en électricité n’est pas évoquée lors des différentes troïkas stratégiques de chaque lundi, alors que c’est un pilier du développement d’une nation. Il est difficile de créer des emplois et de contribuer au revenu national sans électricité, puisque c’est un domaine fondamental pour le développement du pays. Et ce, en partant du ‘’Quado’’, jusqu’aux grandes industries, en passant par les Petites et Moyennes Entreprises (PME). ‘’La vie est piégée et le développement du pays hypothéqué’’, s’est-il exclamé. Et de poursuivre, le manque d’électricité dans toutes les villes de la RDC est à la base de plusieurs maux pourtant évitables notamment, les décès dans les hôpitaux, tels que les bébés dans les couveuses, l’insécurité ainsi que les maladies d’origine hydrique. Aussi, a-t-il fait allusion à la paralysie des industries avec pour conséquence, la fermeture conduisant au chômage.
Promesses non tenues
Pour Clément Kanku, c’est depuis des années que la Société Nationale d’Electricité (SNEL) promet des améliorations, que ce soit à l’Assemblée Nationale ou dans les médias. A cet effet, précise-t-il, elle s’est évertuée à trouver des excuses pour justifier ses incapacités de fournir l’électricité. ‘’Si ce n’est pas l’étiage lors de la saison sèche, c’est le problème sur le réseau électrique’’, constate-t-il.
Il estime que cette situation ne se justifie pas, dans la mesure où la RDC regorge autant de ressources hydroélectriques. La seule explication serait, pour lui, le peu d’importance qu’accorde le gouvernement à ce secteur. Sinon, pourquoi financer autant des milliers de dollars américains, pour la construction des édifices non prioritaires, telles que l’Immeuble Intelligent et l’Hôpital du Cinquantenaire, par rapport à la réhabilitation du réseau électrique.
Judith Asina