1. A quand votre retour au pays? Qu'est ce qui bloque? La loi d'amnistie a pourtant déjà été prise!
Mon retour est déjà programmé mais pour l’instant je me prépare comme un grand garçon pour être en pole position dans les futures activités politiques dans ma famille politique qui a une maladie congénitale de la division. Rien ne bloque mais quelques réglages pour m’éviter de connaitre la situation comme celle de nos compatriotes qui noisissent en prison. Alors que Dieu m’a préservé et m’a évité ces supplices. Je ne suis pas éligible à l’amnistie par le fait que cette amnistie prenait en compte les faits de guerre a partir de 2003 jusqu’en 2013 je crois. Lumbala ne fait pas parti de ces groupes armés. Je suis le président du RCDN parti politique reconnu officiellement par le ministère de l’intérieur et je suis le coordonnateur national du soutien à Etienne Tshisekedi.
2. Que reste-t-il du M23? Avez-vous coupé les ponts définitivement avec ce mouvement?
Personne ne peut vous dire ce qui reste des vestiges d’un groupe armée qui s’est refugié dans un pays voisin avec homme et matériel qui refuse malgré moult tentative du gouvernement de les ramener au pays. Il faut toujours se méfier du cadavre du serpent. Il faut toujours se rassurer que réellement le serpent ne vit plus. Le M23 était un mouvement politico-militaire dont les principaux acteurs sont au Rwanda et en Uganda. Je ne saurai pas vous dire ce qu’ils sont devenus. Ce que je sais ils ont signé la déclaration de Nairobi et attendent la sa mise en application dans le mécanisme. Je ne suis plus en relation avec les compatriotes de ce groupe suite à cette séparation brutale et à la distance qui nous sépare. J’espère qu’ils se portent bien.
3. A quoi et à qui est due l'actuelle crise politique en RDC?
Personnellement je ne vois pas la crise politique. Je vois la tension politique. Le président Joseph Kabila Kabange contrôle toute la situation, place et replace les pions comme il le souhaite. Il débauche facilement dans l’opposition et chasse des indisciplinés de la majorité présidentielle. La crise en soit c’est Etienne Tshisekedi qui réclame de droit l’imperium des élections de 2011, l’établissement d’un état de droit. Par contre l’impression de la crise politique est donnée par les anciens alliés du président Kabila qui connaissent la cuisine interne de la majorité présidentielle. Qui convoitent son siège par esprit de haine et de vengeance. C’est ça l’origine de du semblant de l’actuelle crise. Animée par la communauté internationale en se servant des certains fils du pays pour imposer leur loi. Ce siège du president convoité n’est pas encore libre jusqu’à l’élection prochaine prévue dans le respect du délai constitutionnel. Donc il est temps de comprendre que nos revendications démocratiques et préventives ne créent pas une crise qui nécessite la tenue du dialogue dont la communauté internationale doit nécessairement être impliqué. Par contre le refus de Tshisekedi de participer aux affaires de l’état en 2011 malgré ses élus de l’udps qui ont désobéi à son mot d’ordre, son refus est un élément majeur qui exige la tenue du dialogue. Le fait de guerre oblige la réconciliation nationale donc nécessite la tenue du dialogue.
4. Comment en sortir? Pensez-vous que le Dialogue politique préconisé par le président Kabila et la communauté internationale est la solution?
Celui qui dit que le dialogue n’est pas une solution veut faire la guerre ou fantasme sur une révolution populaire. Vous pensez que joseph Kabila va quitter le pouvoir par des incantations de certains anciens collaborateurs qu’il a gerés et qu’il a enrichit ? Ou par la nostalgie des certains colonialistes dépravés qui ne pensent qu’a s’enrichir sur le dos des congolais ? Ce temps est révolu. Tout doit se régler entre congolais et avec l’assistance quelque fois de nos compatriotes africains. Tel est le cas qui me pousse à soutenir EDEL KODJO. C’est justement l’objet de mon inquiétude. Je trouve que nous n’avons pas appris des leçons de ce qui se passe dans la sous-région et principalement dans les pays voisins, alors que la communauté internationale au-delà des déclarations est d’une impuissance complice. La seule solution pour nous est le dialogue entre congolais. la bipolarisation de la vie politique d’un coté le president Kabila et sa majorité présidentielle et de l’autre Etienne Kabila et ses alliés.
5. Le facilitateur, le format du comité préparatoire et les matières, strictement électorales, vous paraissent crédibles?
Je suis content de voir que à Sun city c’était le président Tabu Mbeki qui avait pris la décision d’abriter en Afrique du sud les assisses. Ce pays frère et ami avait pris en charge le dialogue. Aujourd’hui c’est la même Afrique du sud par le truchement de Madame Nkosazana Zuma qui nous donne le facilitateur africain. Un homme qui a de l’expérience africaine et de son pays en la personne d’EDEM KODJO. Je le soutiens. Sa méthode semble être bonne, il s’agit de mettre une équipe qui déblaye le terrain afin de faciliter le travail de la majorité. Les matières qui tiennent les congolais à coeur c’est la tenue des élections dans le délai constitutionnel. J’estime que cela n’est pas mauvais mais pendant les tractations dans le comité préparatoire une brèche peut être ouverte pour parler par exemple de la réconciliation nationale selon la recommandation de l’Accord cadre. On doit évoquer de la sécurité des congolais à l’Est du pays. Tout doit être fait actuellement selon la feuille de route de l ‘UDPS.
6. Quel est votre lecture de la Résolution 2277?
Cette résolution est la suite logique de l’Accord cadre d’Addis Abeba et de la résolution 2098 du Conseil de Securité des Nations Unies. La communauté internationale ne se dédit pas sauf pour le cas d’Israël parce que Israël. Mais pour les pays d’Afrique noire, elle s’impose. Regardez pour le cas de la RDC, le gouvernement demande la réduction des effectifs militaires de l’ONU dans son pays, les Nations Unies refusent. Et prétexte la securité de la population.
7. Qu'adviendra-t-il au delà du 19 décembre en cas de non-élection?
Après le 19 décembre 2016, nous serons le 20 décembre 2016 comme un jour ordinaire. Peut être avec le déploiement des militaires sur les grands axes. Les politiques de l’opposition comme certains de la majorité présidentielle vont se cacher chez eux. Quelques casseurs vont peut être viser les magasins des chinois. Mais si les recommandations du dialogue sont respectées et mises en application je pense que le 19 décembre sera un jour des déclarations politiques à tout vent des anti dialogues.
8. En 2013 au plus fort de la rébellion, le gouvernement ne jurait que par l'ordre constitutionnel, aujourd'hui il défend la Constitution sur les bouts de lèvres alors que certains de ses membres veulent la modifier ou la changer. Cela vous inspire quoi?
En 2012 après la prise de la ville de Goma par les éléments du M23. Tout avait changé. Il a fallu que le gouvernement avec un profil bas adapte le discours. C’est alors qu’il ne jurait que par le respect de l’ordre constitutionnel pour séduire les plus sensibles. Avec la ruse quand il a récupéré le contrôle de la situation avec le soutien de la brigade d’intervention et une frange de la population qui est succombée à son discours nationaliste contre les méchants rwandais, le pouvoir a changé son discours et a recouvert sa cécité politique. Les animateurs du pouvoir choisissent le moment pour défendre la constitution et vous rappelle qu’ils ont la force de s’imposer en utilisant certains articles de la constitution. Mais je tiens à préciser que la constitution n’est pas immuable mais il faut voir dans quelles conditions elle peut être modifiée.
9. L'Opposition projette un grand meeting le 24 avril à la place triomphal, votre parti h sera-t-il?
Mon parti politique est dans sa famille de l’opposition. Mais je dois comprendre quelles sont les revendications à brandir le 24 avril prochain. Si ces revendications concordent avec la feuille de route de l’UDPS notre parti politique a l’obligation d’y être par contre si les revendications consistent à dire non au dialogue, à contredire la feuille de route de Tshisekedi je pense que notre place ne sera pas avec les compatriotes. Si c’est pour la tenue du dialogue et le respect de la constitution il est juste que mon parti politique soit avec les autres qui vont manifester pacifiquement.
10. Le jeu des alliances a commencé. Avec qui vous allierez-vous? Kabila, Kamerhe, Katumbi ou vous allez réchauffer votre plateforme de soutien à Étienne Tshisekedi?
Vous savez que depuis ma jeunesse je suis toujours de l’opposition. Je suis un opposant éternel. J’étais opposant à Mobutu c’est pourquoi je suis devenu President de l’udps en France. Malgré mon attachement à M'zé Laurent Désiré Kabila j’étais à l’opposition suite a son refus de transformer sa victoire militaire en victoire politique en intégrant Etienne tshisekedi. Ensuite je me suis retrouvé après la mort tragique et brutale de M’zée opposant de Joseph Kabila kabange. J’ai un seul allié de tout le temps et de tous les jours. C’est Etienne Tshisekedi. Je suis avec lui par conviction et non par intérêt. Je ne quitterais pas pour suivre les bruits des sirènes. Je ne ferais pas comme pour un oiseau de la fable de Lafontaine qui voit une noix qu’il tenait au bec brillé dans la flaque d’eau en dessous de lui, il lâche cette noix pour aller chercher celle qui brillait dans l’eau. On peut tout me reprocher dans la vie sauf mon soutien et mon attachement à Tshisekedi.
Questions de
Israél Mutala