Moïse Katumbi Chapwe candidat du G7 à la prochaine présidentielle ? L’affaire fait polémique chez les opposants rd congolais. Une polémique qui enfle depuis un peu plus de 72 heures aujourd’hui et n’est sûrement pas près de son terme. Malgré la croisade européenne initiée par l’ancien gouverneur de l’ex. Katanga pour quérir l’accord de l’octogénaire Etienne Tshisekedi et de l’UNC Vital Kamerhe à l’union de l’opposition autour de sa personne.
C’est de l’Europe où il séjournait encore au moment où Le Maximum mettait sous presse, jeudi 7 avril 2016, que sont venus les premiers sons discordants. Le 4 avril à Bruxelles, flanqué de son (demi) frère aîné, Raphaël Katebe Katoto, Moïse Katumbi avait bien eu droit à une audience très médiatisée auprès du lider maximo de l’UDPS grâce à l’entregent (grassement rémunéré selon des sources) d’Etienne Tshisekedi, entre autres. Mais l’espoir suscité par la rencontre n’aura duré que l’espace de quelques heures, l’entourage du vieil opposant ayant fait savoir que la visite de l’ancien gouverneur de l’ex. Katanga s’inscrivait dans le cadre des initiatives amorcées par Etienne Tshisekedi lui-même dès octobre 2015, lorsqu’il avait entrepris d’appeler toutes les composantes de l’opposition à se rassembler autour de … sa personne pour affronter Joseph Kabila et sa majorité au pouvoir en RD Congo. Traduction : « c’est moi, et moi seul, qui ai pris l’initiative du rassemblement de l’opposition, donc tout le monde derrière moi ».
Katumbi et son demi-frère avaient pourtant cru bien faire en emmenant le tonitruant député ex. PPRD Francis Kalombo dans leurs valises. Cet acteur politique étant originaire de la même province que les Tshisekedi, ils pensaient créer pour la circonstance une ambiance conviviale « à la congolaise » propice aux concessions. Peine perdue. Aussitôt les hôtes partis, la direction de l’UDPS s’est empressée de recadrer l’événement et de le tourner en dérision. Pour que nul n’en ignore, Bruno Mavungu, le secrétaire général du parti d’Etienne Tshisekedi, a cru bon de se débarrasser des gants de la bienséance pour qualifier la candidature annoncée du « tiroir – caisse des sociétaires du G7 » à la prochaine présidentielle d’émanation de la Majorité Présidentielle. En d’autres mots, pour numéro 2 de l’UDPS, Katumbi n’est qu’une taupe de la majorité présidentielle dont l’opposition doit se méfier.
L’autre important son de cloche discordant est sorti de la bouche de Vital Kamerhe, celui-là même qui était censé soutenir Moïse Katumbi Chapwe dans sa croisade pour convaincre « Le Vieux » de se ranger derrière sa bannière mais avait séché le rendez-vous « historique » de Bruxelles à la dernière minute sous le prétexte d’une rencontre avec un groupe de sénateurs français intéressés aux problèmes de l’Afrique. Le 5 avril 2016 sur les antennes de TV 5, le patron de l’UNC critiquait vertement la candidature de Moïse Katumbi à l’élection présidentielle rd congolaise. Elle est « prématurée et de nature à diviser l’opposition », selon Vital Kamerhe, pour qui la priorité de l’heure devrait être à l’obtention de la tenue des élections dans les délais constitutionnels.
Si donc Moïse Katumbi a cru pouvoir acheter « rubis sur l’ongle » facilement la confiance des ténors de l’opposition en RD Congo, tout laisse croire qu’il s’est lourdement gouré. En dehors du cercle de ses « salariés » du G7, peu parmi les acteurs politiques sont prêts à suivre l’ancien mécanicien – vendeur – de – poisson du Lac Moero dans sa quête du « top job » en République Démocratique du Congo. Non seulement parce que le patron du TP Mazembe a mis la charrue devant les bœufs, comme on se plait à le déclarer aujourd’hui un peu partout, mais aussi et surtout parce que les revendications de l’ancien gouverneur de l’ex. Katanga sont loin de tenir la route.
A l’évidence, Moïse Katumbi et ses amis sont trop pressés de venir aux affaires. Il apparaît aujourd’hui que le prétexte du respect de la constitution ne pèse pas grand chose par rapport à la candidature de Moïse Katumbi, et donc par rapport à la soif de l’ex. gouverneur de devenir président de la République. « Il est totalement insensé de devenir candidat président de la République uniquement dans le but de faire respecter les délais énoncés dans la constitution pour l’élection présidentielle », confiait au Maximum un acteur politique de l’opposition qui a requis l’anonymat, pour ne pas fâcher le très généreux Katumbi. L’homme n’est assurément pas le seul à penser ainsi. Il y a quelques mois, Clément Kanku du MR clamait tout haut toute la méfiance que lui inspirait ces nouveaux riches qui prétendent occuper le haut du pavé à coup de dollars US mal acquis parmi les opposants. A lui, et à d’autres opposants comme Martin Fayulu qui s’est déjà proclamé candidat à la présidentielle pour le compte de l’Ecidé, il sera difficile de faire avaler la pilule Katumbi.
Avant d’affronter Joseph Kabila et sa majorité présidentielle, l’ancien gouverneur de l’ex. Katanga devra donc préalablement en découdre avec les siens à l’opposition. Une tâche qui s’avère ardue. Tout indique que la terre promise n’est pas acquise pour Moïse.
J.N.
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