"Joseph Kabila" prépare-t-il à une "fausse sécession" de l’ancienne province du Katanga afin de décréter l’état d’urgence et suspendre le processus électoral? Ce sont des questions que se posaient des observateurs au vu du déploiement injustifié, depuis jeudi 31 mars, à Lubumbashi, de plusieurs chars d’assaut. Selon des sources, vendredi 1er avril, plusieurs centaines de militaires sont arrivées au chef de la province du Haut Katanga. Des officiels congolais, non autrement identifiés, ont confié à RFI que l’armée congolaise procédait à un "entraînement" au Katanga.

Dans un "flash" publié le 21 janvier dernier, Congo Indépendant avait annoncé la présence au port de Kinshasa de 40 chars en partance pour Lubumbashi via le port d’Ilebo.

Des observateurs continuent à s’interroger du bien-fondé de cette "démonstration de force" au chef-lieu d’une Région où règne plutôt une paix civile certaine. "Pourquoi envoyer une telle force à Lubumbashi plutôt que dans le Nord Kivu où les forces négatives des FDLR et des ADF massacrent impunément nos concitoyens?", s’est interrogé un homme d’affaires lushois joint au téléphone dimanche 3 avril.

Selon une autre source, une "colère sourde" couve à travers le Katanga. "La population katangaise est fâchée contre le président Joseph Kabila du fait de son ingratitude, dit-il. Le Katanga lui a tout donné. Il n’a rien fait pour notre province. Au moment où nous parlons, plusieurs personnalités du Katanga sont détenues à Makala et ailleurs. C’est le cas notamment des députés nationaux honoraires Vano Kiboko et Jean-Claude Muyambo. Depuis plusieurs mois, des leaders katangais de premier plan sont humiliés par des agents de l’ANR. Vous avez suivi les traitements infligés au doyen Mwando Nsimba, à Gabriel Kyungu ainsi qu’à Moïse Katumbi".

Selon ces sources, la ville de Lubumbsahi serait devenue le "premier bastion" de l’opposition au régime en place. D’aucuns disent observer avec appréhension le fait que l’ex-patron de la police nationale, John Numbi Banza, ait repris du service quasiment au grand jour lors de l’élection des gouverneurs de province.

Depuis le mois d’octobre dernier, des observateurs ont fait état d’une forte présence militaire dans la nouvelle province du Haut Katanga. Sans vouloir stigmatiser une communauté, il semble que ces combattants ne s’exprimeraient qu’en Kinyarwanda.

Un mois auparavant, "Joseph Kabila" avait rompu les liens avec les membres du groupe dit G7 en l’occurrence Dany Banza Maloba (ACO), Olivier Kamitatu Etsu (ARC), Pierre Lumbi Okongo (MSR), Christophe Lutundula Apala (MSSD), José Endundo Bononge (PCD), Charles Mwando Nsimba (UNADEF) et Gabriel Kyungu wa Kumwanza (UNAFEC).

Le déploiement des chars d’assaut dans la capitale du cuivre a coïncidé avec l’annonce faite, jeudi 31 mars, par les membres du G7 désignant l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe - qui a claqué la porte du PPRD le 29 septembre de l’année dernière - comme leur candidat à l’élection présidentielle. Cette information a l’heur de sortir l’échiquier politique de son indolence.

Au fur à mesure que le Congo-Kinshasa se rapproche de la date d’expiration du second et dernier mandat de "Joseph Kabila", celui-ci semble se comporter en chef d’un pouvoir d’occupation. Un pouvoir autoritaire et arbitraire.

La ville de Kinshasa est quadrillée par des caméras de surveillance gérées par des "experts" de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Selon des sources militaires, "Joseph Kabila" aurait pris des "dispositions" pour déclencher une "fausse sécession" au Katanga. L’homme serait à l’affût d’un prétexte pour décréter l’état d’urgence et faire suspendre le processus électoral qui est loin d’être à son avantage. "Le président Joseph Kabila a peur, commente un notable du Katanga. Il a engagé des vétérans de l’armée israélienne qui sont occupés à former des snipers dans la camp de Kibomango à Kinshasa. L’ANR pratique les écoutes téléphoniques sauvages aux quatre coins du pays". L’homme de poursuivre : "Le général François Olenga qui a la nationalité allemande est chargé de l’achat des armes destinées à ôter la vie à des Congolais. C’est lui qui a été acheté des véhicules anti-émeutes et tous ces chars en Ukraine".

Notre interlocuteur de conclure : "Le président Joseph Kabila se trompe d’époque. La guerre de l’AFDL 1996-1997 a été remportée parce que la population zaïroise d’alors ne voulait plus de Mobutu. Aujourd’hui, cette population appelle de ses voeux son départ. Comme sous Mobutu, les chars ne lui seront d’aucun secours face à une population qui aspire à un autre destin..."

Baudouin Amba Wetshi


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