L’artiste musicien congolais, Koffi Olomidé (nom de scène) veut faire le contraire des choses. L’auteur de « l’effet Ekoti te » semble déterminé à déranger « Jésus » sans queue, dans son silence alors qu’on ne peut que tirer le diable par sa queue. Sa cible : la chanteuse gospel, L’Or Mbongo, qui paraît un talon d’Achille pour le patron du groupe Quartier Latin International.

La musique congolaise vit, depuis toujours, sous la polémique « musiciens chrétiens » (ceux qui chantent Jésus et Dieu) -  « musiciens profanes» (ceux qui exploitent autres thèmes). Entre les deux camps, le violon ne s’accorde toujours pas. Ils ne se fréquentent pas (qu’à des exceptions près). Les premiers sont des « saints » et les deuxièmes sont « sataniques ». Une amitié entre deux artistes de deux camps est souvent interprétée diversement.

Koffi Olomide semble décidé à briser la glace. Il a dans son viseur, L’Or Mbongo, qui reste de glace, en dépit de la forte admiration de l’auteur de « 13e apôtre » (le dernier album de Koffi Olomidé). Entre les deux, les choses vont dans le sens de « je t’aime, moi non plus ». Le Quadra Kora man ne rate pas de dire combien la star de la musique chrétienne l’émerveille.

« Je ne sais pas. Elle est la seule star, à côté de qui, je poserai pour une photo le jour où je la rencontrerai. », avait déclaré Mopao Mokonzi au cours de l’émission « Karibu variété » sur la Radio Télévision Nationale Congolaise, il y a quelques années. Et d’ajouter qu’il admire sa voix, sa gestuelle et surtout son charme. Des déclarations qui ne sont pas passées outre les commentaires des Kinois.

Si les années sont passées, Koffi n’a pas oublié sa cible. Il y a quelques mois, à la sortie de l’album 13e apôtre, Koffi est invité sur un plateau de télévision pour expliquer la chanson « Ekoti te » (ce n’est pas entré, en français) qui a entraîné « l’effet selfie » à travers le monde. L’opinion, qui interprète à sa manière la chanson, est prise à contre-pied. La star a une partie belle dans la justification.

Koffi invite l’opinion à se regarder dans la glace : « pourquoi penser toujours le mal à mon sujet ? », l’interroge-t-il en se justifiant qu’ « Ekoti te » ne renvoie à la compréhension des Kinois qui penseraient directement à un acte sexuel. « Pourquoi ne pas penser à « Ekoti te » (« Sans chapeau dans l’idée de se faire un selfie sans chapeau», en français ». Là, Koffi joue sur la pauvreté du vocabulaire lingala. « Ekoti » désigne deux choses à la fois : le verbe kokota (entrer et « ekoti » veut dire c’est entré) et le mot chapeau.

Tout en argumentant, Koffi se rappelle sa cible de toujours : L’Or Mbongo. « Pourquoi les gens n’ont-ils pas interprété le refrain « oza likolo » (tu es au dessus, traduction française) de L’Or Mbongo ? », a-t-il demandé au sujet de cette chanson célèbre dans les milieux chrétiens. « Nani aza likolo ? (qui est au dessus ?), lance-t-il en prétextant autre chose que ce qu’a chanté l’artiste.

Pour se venger des critiques essuyées sur sa chanson « Ekoti te », Dj Mopao frontière de la mort, comme il s’est fait appeler dans son dernier album, suggère sur la mélodie de L’Or Mbongo, une autre interprétation renvoyant aussi à l’acte sexuel (être au dessus de… ». Pourtant, L’Or Mbongo chante en s’adressant à son « Jésus » qu’il est au dessus de tout. Visiblement, l’animateur télé, auteur de la question, n’a pas eu une partie de plaisir avec « Songe ya mbeli » (la pointe du couteau).

L’aventure Koffi-Mbongo ne s’arrêtera pas là. Koffi va enfoncer le clou en invitant sa cible de se produire en concert dans la salle Saint James Hall, un maillon de son label, « Koffi central ». Cette salle de spectacle, au nom du fils de Koffi Olomidé, est devenue la mode chez beaucoup d’ « artistes profanes ». C’est comme la ruée vers l’or. En voulant que L’Or Mbongo s’y produise, Koffi attendait l’accomplissement de son rêve. « Moi-même, je serai là. J’assisterai à ce concert », insistait-il.

Cette affaire, devenue la risée de certains Kinois, préoccupe plusieurs chrétiens. « Il y a de l’anguille sous roche. », commente-t-on dans les milieux des églises de Réveil. Certains chrétiens appellent même à une intercession pour la protection de leur chanteuse contre les menaces de « Satan ».  Ce Satan  est-il Koffi Olomidé dont les analyses de certains observateurs l’ont rapproché du « monde des ténèbres » par le fait qu’il s’est fait appeler « 13e apôtre de Jésus » ?

Sur la pochette de son dernier disque, Antoine Christophe Agbepa Mumba fait écrire son nom de scène Koffi avec trois « F ». Ce qui signifie, pour certains, la perfection avec ses trois « F » : Fally Ipupa, Ferré Gola, Fabregas, tous des artistes congolais de renommée internationale, passés par les mains de Mopao. Pour d’autres, les trois « F » renvoient à la marque de la bête « 666 ». Ce qui n’est que des suppositions des uns et des autres. Seul l’artiste a le secret de ce qu’il fait. Pour le moment, il est l’objet de l’aversion chrétienne. « Dieu, le maître de tout, a un opposant le diable qui glisse toujours des peaux de bananes sur son chemin et celui de ses enfants », commente cette affaire un chrétien de l’église La Louange.

Ricky KAPIAMBA

http://www.sudexpressmedia.info/fr
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top