Brouillés par une mauvaise interprétation de la version anglaise dans certains médias, les propos du Secrétaire américaine John Kerry en rapport avec la situation politique en République Démocratique du Congo, continuent de semer la confusion dans de nombreux esprits. Afin de permettre à tous et à chacun de saisir la portée exacte de la pensée de cet homme d’Etat américain en ce qui concerne singulièrement la fin du mandat de l’actuel Chef de l’Etat, Le Phare se fait le devoir d’y revenir avec les versions anglaise et française obtenues
grâce à la collaboration des services de l’ambassade américaine à Kinshasa.

Selon les précisions livrées à ce sujet par John Kirby, porte-parole du Département d’Etat, les USA ne sont pas partisans d’une transition de 18 mois, synonyme de glissement du mandat du Chef de l’Etat actuellement en fonction. L’idée sur laquelle reviennent régulièrement les officiels américains, c’est celle d’un transfert pacifique du pouvoir entre le Président sortant et son successeur, qui devrait sortir des urnes au terme de l’élection présidentielle à organiser dans le délai constitutionnel.

John Kerry a appelé de tous ses vœux la matérialisation effective de cet événement historique, qui permettrait au peuple congolais de rompre avec la spirale des coups de force en RDC où, depuis l’indépendance, aucun Chef de l’Etat n’a encore effectué une remise-reprise, devant témoins, avec son successeur. La position de
l’administration américaine est donc sans équivoque au sujet de la fin de la législature en cours en République Démocratique du Congo et singulièrement du mandat du Chef de l’Etat. Dans l’esprit des autorités américaines, le Président Kabila, qui a déjà épuisé ses mandats, devrait s’investir dans les préparatifs d’élections crédibles
et transparentes à tous les niveaux, selon les prescrits de la Constitution.

S’agissant particulièrement de son héritage politique, à savoir le retour du pays dans le giron des Etats inscrits à l’école de la démocratie, John Kerry lui a recommandé de ne pas l’hypothéquer par le refus de passer la main, en temps opportun, au futur vainqueur de l’élection présidentiel, que les USA pensent devoir être choisi par le
peuple congolais en novembre 2016.

Quant à l’environnement pré-électoral, le chef du Département d’Etat a exhorté les décideurs politiques congolais à favoriser la liberté des réunions et la libre expression d’opinions au sein de la société congolaise, afin que le peuple puisse être pleinement renseigné sur les enjeux politiques, de manière à ce qu’il puisse voter, en connaissance de vote. S’agissant des votes, l’administration américaine insiste sur le fait qu’ils puissent refléter la vérité des urnes. Il s’agit là d’une interpellation de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), à prendre les dispositions requises afin que la volonté populaire soit respectée dans les urnes.

On peut rappeler, à propos de l’alternance au pouvoir au sommet de l’Etat congolais, qu’elle n’a jamais obéi à un schéma démocratique en RDC. On se souvient que Kasa-Vubu fut chassé du pouvoir le 24 novembre
1965 par un coup d’Etat du général Joseph Désiré Mobutu, alors qu’il cherchait à prolonger son mandat au-delà du délai constitutionnel de
cinq ans.
Mobutu lui-même, après 32 ans de règne et son apparente adhésion à la
vague de la démocratisation qui secouait le continent africain à
partir de 1990, avait embarqué la classe politique zaïroise de
l’époque dans une transition à durée indéterminée entamée à partir de
décembre 1991, à laquelle avait brutalement mis fin, le 17 mai 1997,
Laurent Désiré Kabila, grâce à la victoire militaire de ses « Kadogo
», appuyés par ses alliés érythréens, ougandais, rwandais, burundais
et angolais, sur les ex-FAZ (Forces Armées Zaïroises).
Autoproclamé Président de la République, pour un mandat dont personne
ne connaissait l’échéance, le tombeur de Mobutu était assassiné le 16
janvier 2001 par l’un de ses gardes du corps, à la suite d’un complot
que ses compagnons de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour
la Libération du Congo) avait attribué à des forces occultés soutenues
par des puissances occidentales. C’est dans ces circonstances que
Joseph Kabila avait été investi Chef de l’Etat de fait, à la suite
d’un deal politique entre compagnons politiques de son père.

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