* Un bémol, l’ordinaire des Congolais tarde à s’améliorer.
Nommé Premier ministre, au mois d’avril 2012, Matata Ponyo Mapon, pour ses quatre années dans les fonctions du Premier ministre, Chef du Gouvernement, n’a pas déçu les espoirs placés en sa personne. Pour de nombreux observateurs, sa gouvernance portée sur des principes et considérations économiques compense ses faiblesses politiques. Arrivé à la Primature au moment où la RDC terminait les phases ultimes de coopération avec les institutions financières internationales, notamment sur les questions d’annulation des dettes multilatérales, Matata Ponyo a réussi à conduire, avec succès, les réformes structurelles exigées ainsi que des réformes économiques.
A ce sujet, sa plus grande réussite est d’avoir mené les réformes relatives à l’assainissement des finances publiques, la trésorerie publique et sur diverses réglementations portant encadrement des ressources de l’Etat. Dans son effort, les résultats obtenus ont consolidé, entre autres, les finances publiques, la mobilisation des recettes publiques et les ressources fiscales et non fiscales de l’Etat.
Pendant ces quatre années de gestion Matata Ponyo, le pays n’a passé aucun nouvel accord de coopération avec la Banque mondiale, ni avec le Fonds monétaire international (FMI) à la fin du troisième Programme économique du gouvernement (PEG III). Et cela, suite aux profonds désaccords sur des questions relatives au respect de la souveraineté nationale, et à l’indépendance d’action des institutions nationales.
Un autre point à porter dans la cotation économique de Matata Ponyo est son contrôle du circuit financier de l’Etat. Il a modérément réussi à restreindre le coulage des recettes. Aussi, concernant la paie des fonctionnaires et autres catégories des salariés qui émargent au budget de l’Etat, des économies substantielles sont-elles faites sur les fonds disponibilisés pour la paie par voie bancaire. Un surcroît d’efforts est engagé pour enrayer la vague d’agents fictifs glissés sur des listings. Mais l’essentiel est déjà réalisé, car la plupart des listings des administrations sont élagués, en amont, des fictifs qui occasionnaient, avant l’arrivée à la Primature de Matata, d’énormes pertes au trésor public.

GOUVERNANCE ECONOMIQUE
Grâce à la Gouvernance économique que conduit le Premier ministre, il a été possible de mobiliser des ressources affectées à d’importantes dépenses publiques, notamment aux gros investissements d’intérêt public. Tel est le cas de la réhabilitation du parc de locomotives de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC). Le Gouvernement a acquis sur fonds propres, pour cette entreprise structurante, une quinzaine de locomotives.
La Société Commerciale des Transports et des ports (SCTP) a également bénéficié d’un appui financier du Gouvernement, à hauteur de 10,7 millions USD, pour financer les travaux de réhabilitation du chemin de fer Matadi-Kinshasa. Depuis, le train Express a déjà transporté plus de 13.000 passagers entre Kinshasa et Matadi. Dans le cadre toujours de la relance du secteur ferroviaire en RDC, le Gouvernement Matata a commandé 20 voitures de luxe en Chine, au profit de la SNCC (10) et de la SCTP (10). Ce qui va permettre à l’ex-Onatra de lancer une deuxième rotation du Train Express, mais aussi renouer avec le train omnibus (Kibolabola).
Et, trois aéronefs Airbus pour la nouvelle compagnie nationale d’aviation ainsi qu’un peu plus d’un millier de bus de marque Mercedes pour la nouvelle société nationale des transports en commun, dénommée Transports au Congo (TRANSCO). Avec l’aide des partenaires multilatéraux, Matata Ponyo et son équipe ont reconstruit et réhabilité un grand nombre d’aéroports nationaux, et spécifiquement la nouvelle aérogare modulaire de l’aéroport international de N’Djili.
Par ailleurs, le Gouvernement Matata Ponyo a aussi innové dans la mécanisation et l’industrialisation du secteur de l’agriculture et de l’élevage. Les projets agroindustriels, démarrés depuis 2014 via le parc agroindustriel de Bukanga Lonzo, dans la province de Kwango, entrent dans le sens de redéploiement économique. La production annuelle de ce premier parc est importante pour les produits semés et récoltés, notamment le maïs. Les premières récoltes ont vraiment tenu les promesses fondées sur ce projet agroindustriel.
Sous la direction de Matata Ponyo, des nombreux changements ont été rendus possibles particulièrement dans le comportement des citoyens vis-à-vis de biens sociaux. C’est ainsi que le civisme fiscal est devenu une réalité. Les détournements du denier public et la fraude fiscale n’ont plus leur virulence d’antan. La discipline et le sens du respect des biens sociaux qui caractérisent le Premier ministre Matata Ponyo, ont joué dans la psychologie de ses compatriotes. Et cela grâce à son image imposée à la société congolaise.
Sur le plan social, le projet de construction d’un millier d’écoles continue. Des cités, centres urbains, grandes agglomérations et villages, au plus profond de zones inaccessibles, disposent maintenant des écoles construites en matériaux durables. Il a fallu une forte mobilisation des ressources pour réussir à construire ces écoles, ou à les reconstruire.
Même chose pour le secteur de la Santé où des hôpitaux ont été soit construits, soit réhabilités.
Reste que l’ordinaire du Congolais lambda est encore loin de connaître un changement notable. Si la croissance a été au rendez-vous, si l’inflation a été maîtrisée, si des infrastructures sont sorties de terre, la vie de la majorité des Congolais tarde à s’améliorer.
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