
Front du Peuple
Forces Politiques et Sociales Alliées du Président Etienne Tshisekedi
Point de presse
Mesdames et messieurs de la presse,
Le Front du peuple salue le vote, à l’unanimité, par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, en date du 30 mars 2016, de la Résolution 2277 sur la situation politique, sécuritaire ainsi des libertés et des droits de l’homme en République Démocratique du Congo.
A travers la résolution 2277, la Communauté internationale vient de prouver, une fois encore, qu’elle est la dépositaire du droit international, et qu’elle reste, à jamais, aux côtés du peuple congolais.
C’est ici, l’occasion de rendre hommage à la communauté internationale pour le rôle qui n’a cessé de jouer dans tous les tournants majeurs de l’histoire de notre pays.
Le front du peuple se félicite de la convergence des vues qui s’est dégagée, à travers la résolution 2277, entre la communauté internationale et la vision du président Etienne Tshisekedi, au sujet du dialogue politique.
Mesdames et messieurs de la presse,
A cet effet, le front du peuple rappelle que la vision du président Etienne Tshisekedi telle qu’elle est exposée dans la feuille de route de l’UDPS pour la sortie de crise, publiée le 14 février 2015, prône un dialogue politique transparent et associant les parties prenantes congolaises, représentées d’un côté, par le camp de la majorité présidentielle, à travers la personne du président Joseph Kabila, et de l’autre, par le camp du président Etienne Tshisekedi, regroupant les forces politiques et sociales du changement démocratique et alliés que nous sommes, consacrant ainsi la bipolarité qui est dans l’ADN du camp politique congolais.
Selon toujours la vision du président Etienne Tshisekedi, ce dialogue doit être conduit, dans le respect de la Constitution, par une médiation internationale neutre, pour que le peuple congolais ait droit en novembre 2016 aux élections crédibles et apaisées.
Mesdames et messieurs de la presse,
Malgré les embûches et les obstacles qui ont parsemé le chemin du dialogue politique, soit pour en contourner, soit pour en retarder l’échéance, le front du peuple a acquis la conviction qu’il n’y a de vertu plus constructive que le dialogue politique.
Dans la situation actuelle de notre pays, comparable à un avion en voie d’atterrissage sous un temps orageux, le front du peuple se joint au président Etienne Tshisekedi pour considérer le dialogue politique comme la voie royale pour sortir le processus électoral de l’impasse dans laquelle le pouvoir de Joseph Kabila l’a plongée.
Par ailleurs, le front du peuple a appris que Madame D. Nkosazana Zuma, par un communiqué de presse, désignait, monsieur Edem Kodjo, Facilitateur du dialogue politique tant attendu.
Le front du peuple constate que cette désignation, qui n’a comme seule légitimité, le controversé du communiqué conjoint Union Africaine, Nations Unies, Union Européenne et l’Organisation Internationale de la Francophonie, n’ait pas été faite dans le cadre de la récente résolution 2277, au point qu’elle suscite suspicion et méfiance dans l’opinion.
Aussi, le front du peuple regrette et condamne les propos incongrus et pernicieux de monsieur Raymond Tshibanda, chef d’une diplomatie surréaliste et funeste, qui dans sa déclaration du 08 mars 2016, sur le site web de jeune Afrique, traite le Conseil de sécurité des nations unies d’irresponsable et l’accuse de faire le lit de la violence pour avoir exigé, dans sa résolution 2277, que l’élection présidentielle se tienne en novembre 2016 comme le prescrit la constitution.
Mesdames et messieurs de la presse,
Dans le même ordre d’idée, le front du peuple fustige le comportement ambivalent du pouvoir de Joseph Kabila qui veut une chose et son contraire comme qui dirait vouloir le beurre et l’argent du beurre.
Tenez, mesdames et messieurs de la presse, le président Joseph Kabila, converti de dernière heure au dialogue politique, avait convoqué, depuis décembre 2015, le dialogue politique. Pendant que le facilitateur désigné est en phase de consultations des parties prenantes pour la convocation du dialogue politique, les parlementaires de la majorité présidentielle initient une pétition aux fins de saisir la Cour Constitutionnelle en interprétation des dispositions permanentes de l’article 70 de la Constitution.
Mesdames et messieurs de la presse,
Parce que le pouvoir de Joseph Kabila semble sortir de la logique du dialogue politique, le Front du peuple l’exhorte à poursuivre dans la voie de la saisine, concernant aussi l’interprétation, par la Cour Constitutionnelle, des dispositions pertinentes de l’article 74, et pour constater que le président Joseph Kabila se serait rendu coupable de parjure s’il n’arrivait pas à organiser l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels, ce qui équivaudrait à une violation intentionnelle de la Constitution.
Mesdames et messieurs de la presse,
C’est pourquoi le front du peuple demande au Secrétaire Général des Nations Unies de veiller à ce que la résolution 2277 soit respectée par toute s les parties notamment la Commission de l’Union Africaine et le Gouvernement de la République Démocratique du Congo. Au demeurant, le front du peuple considère qu’au regard du point 10 de la résolution 2277, monsieur Edem Kodjo devrait, dès sa désignation, entamer les consultations avec les parties prenantes congolaises.
Dans le souci à la fois de préserver le caractère inclusif du dialogue politique et de décrispation du climat politique, le facilitateur désigné aurait dû, avant toute consultation, demander la libération, immédiate et sans condition avec abandon des charges, de tous les prisonniers politiques et de tous les détenus d’opinion ainsi que tous ces laissés pour compte, gardés au secret dans les cachots de l’ANR.
Il s’agit notamment les honorables Eugène Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Ernest Kyaviro et Vano Kiboko, du Directeur Jean-Pierre Kanku, du professeur Mbonekube, de messieurs Christopher Ngoyi Mutamba, Gustave Bagayamukwe et Jean-Marie Kalonji ainsi que des militants de la LUCHA et de FILIMBI dont Alfred Bauma et Yves Makwambala.
Aussi, le facilitateur désigné aurait dû demander l’amnistie totale de tous les exilés politiques comme par exemple l’honorable Roger Lumbala. Tous ces citoyens congolais privés, aujourd’hui, de liberté, devraient, eux aussi, être consultés pour leur participation au dialogue politique au cas où celui-ci devrait avoir lieu. A l’issue de ces consultations, monsieur Kodjo devrait dresser un rapport circonstanciel, devant conclure à la convocation ou non du comité préparatoire du dialogue politique.
Aussi, le front du peuple demande conformément au point 10 de la résolution 2277, au Secrétaire Général des Nations Unies de pouvoir assumer sa mission des bons offices en désignant, le cas échéant, le facilitateur international neutre pour le dialogue politique en République démocratique du Congo.
Estimant qu’il y a un début et une fin à tout, le front du peuple salue la démarche du président Etienne Tshisekedi qui s’inscrit dans l’esprit de son communiqué n°002/UDPS/PP/016 qui fixe la date butoir, au 24 avril 2016, pour vérifier si le mandat du facilitateur désigné par la présidente de la commission de l’Union Africaine est compatible avec les instruments internationaux aussi bien l’Accord cadre d’Addis-Abeba que les Résolutions 2098 et 2211, confrontées par la récente Résolution 2277, aujourd’hui en harmonie parfaite avec la vision du président Etienne Tshisekedi.
Mesdames et messieurs de la presse,
Aux autres leaders de l’Opposition politique congolaise, encore sceptiques et méfiants au dialogue politique, le Front du peuple lance un appel pathétique pour rejoindre, dans un sursaut patriotique, le dialogue politique conformément à la Résolution 2277, pour qu’ensemble nous puissions sauver notre Nation d’une énième crise de légitimité.
Enfin, le Front du peuple veut faire de cette date symbolique, le point d’orgue de sa campagne de sensibilisation et de mobilisation pour la Résolution 2277, en organisant, le 24 avril 2016, à partir de 11 heures, un grand meeting du peuple au stade MEFE de Lemba.
Nous vous remercions, mesdames et messieurs de la presse, pour votre sympathique attention.
Fait à Kinshasa, le 16 avril 2016
Le Coordonnateur et Porte-parole
Honorable Jean-Pierre Lisanga Bonganga