C’est le seul Congolais sur lequel la Francophonie a jeté son dévolu pour servir, aux côtés de 9 émissaires issus d’autres nationalités, d’observateurs internationaux à l’élection présidentielle d’hier, dimanche 10 avril 2016, au Tchad. Pendant les jours qui ont précédé l’élection, la Francophonie a chargé ses délégués d’effectuer une mission d’information et de contacts autour de ladite présidentielle.

Une élection aux grands enjeux. Les experts ont noté, pour la première fois depuis plusieurs décennies, que le Président sortant Idriss Deby, candidat à sa propre succession pour un cinquième mandat consécutif, devrait batailler dur pour sauver son fauteuil convoité par 13 autres candidats. D’après un certain nombre d’observateurs à Ndjamena et disséminés un peu partout au Tchad, l’élection présidentielle du 10 avril a eu des réelles chances de déboucher sur l’alternance à la tête du pays, au regard de la ferveur manifestée ça et là en faveur des candidats de l’opposition. Ceux qui ont suivi la campagne de la présidentielle tchadienne se sont rendus compte que les opposants ont axé leur discours sur des thématiques de lutte contre la corruption, l’impunité et le chômage des jeunes. Un discours qui a trouvé un écho favorable dans un contexte social tendu, lié justement à une situation économique difficile que connaît le Tchad depuis la chute du baril du pétrole, principale ressource de l’Etat. Cependant, les observateurs admettent que, bien que le Tchad soit entré en récession économique, et en dépit des mouvements sociaux enregistrés récemment, le pouvoir de Ndjamena semble solidement assis. Idriss Deby joue sur la diplomatie militaire qu’il mène, à travers son armée, contre les mouvements djihadistes, principalement Boko Haram. Les puissances occidentales, la France particulièrement, présentent Idriss Deby comme un interlocuteur privilégié dans la lutte contre le terrorisme en Afrique au sud du Sahara. Dans sa campagne, Idriss Deby aurait mis le costume d’un vrai chef capable de protéger son pays et l’Afrique. Son parti politique, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) constitue un atout majeur pour sa victoire électorale. En effet, le MPS est implanté à travers le pays. Le sort de Deby, dans tous les cas, dépend de l’attitude qu’ont adoptée les 6 millions d’électeurs. Ont-ils opté pour le changement ? Ont-ils choisi de se contenter de faire du surplace au nom de la stabilité ? Toutefois, on ne devrait pas mettre longtemps à le savoir du moment que l’élection présidentielle s’est déroulée dans le calme. Une fois le dépouillement terminé, des procès-verbaux seront envoyés, à la fois, à la CENI, à la Cour Constitutionnelle, au ministère de l’Aménagement du Territoire ainsi qu’aux délégués de chaque parti politique.

Parmi les délégués dépêchés par l’OIF au Tchad, il y a deux Togolais, un Mauritanien, un Camerounais, un Béninois, un Français, un Sénégalais et deux techniciens pour le compte de l’OIF. Il y a un ancien Premier ministre, Kwesi Ahomey, le chef de la Délégation. Alain Lubamba wa Lubamba est, lui, Député national. Par deux fois, il a été également Vice-Ministre aux Affaires Etrangères et au Budget en RDC. A voir les qualités de chaque membre, l’on peut dire que la délégation est constituée des personnalités de haut rang. On rapporte que la Francophonie accompagne depuis bien longtemps le processus de renforcement de la démocratie et de consolidation de l’Etat de droit au Tchad. Alain Lubamba wa Lubamba et les autres membres de l’équipe devraient prendre la mesure des efforts déployés par l’ensemble des acteurs politiques nationaux, conformément à la Déclaration de Bamako, en son volet électoral, pour bien mener leur mission.

La Pros.

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