Question : c’est quoi la fièvre jaune cher docteur
Réponse : La fièvre jaune est une zoonose due au virus amaril (famille des Flaviviridae), elle
est transmise par des moustiques (Aedes, Haemagogus)
Question : docteur vous parlez d’une zoonose pourriez vous nous l’expliquez
Réponse : Les zoonoses sont les maladies et / ou les infections qui se transmettent
naturellement des animaux (vertébrés) à l’homme et vice-versa mais cela doit répondre à des
critères de transmissibilité - excluant allergie, une envenimation, une intoxication ou
infections au sens large (parasites, virus, bactéries)
- excluant maladie commune à réservoir tellurique inter
transmissibilité animal/homme ou homme/animal
Question : sur le plan mondial que pouvons nous dire de l’épidémiologie de la fièvre
jaune
Réponse : cher journaliste il sied de souligner qu’actuellement avec les maladies émergentes
les trois quarts proviennent de réservoirs animaux, l’interface animal et écosystème humain "
est au centre de l'émergence de nouvelles et sont est étroitement liée à des "points chauds "
géographiques où il y a des interactions animal-humain intensif amplifiés par les changements
environnementaux
Alors la fièvre jaune quant à elle sévit dans la zone intertropicale d’Afrique et d’Amérique sur
le mode endémo-épidémique. Le virus amaril et la fièvre jaune restent d’actualité :
l’éradication totale n’est pas possible et le contrôle de l’endémie amarile ne donne des
résultats que si des mesures prophylactiques rigoureuses sont maintenues. Le moindre
relâchement de celles-ci permet la réapparition de flambées épidémiques.
Plusieurs pays africains en ont fait récemment la cruelle expérience. Entre 2000 et 2004, 1927
cas et 425 décès ont été déclarés en Afrique et ce malgré une sous-notification très importante
d’au moins 50 % des cas et actuellement en Angola on note un taux de mortalité élevé qui est
du par la fièvre jaune en mi février déjà, on avait signalé au total 164 cas suspects avec 37
décès en Angola. Dans leur majorité, les cas ont été notifiés dans la province de Luanda.
Question : comment attrape t’on la FV
Réponse : Le virus amaril est entretenu dans la nature par transmission biologique entre des
mammifères, principalement des singes, par l’intermédiaire de certains moustiques: Aedes,
Haemagogus. Le virus se multiplie (période d’incubation extrinsèque) chez ces moustiques et
il est transmis par piqûre à des mammifères réceptifs chez lesquels il provoque une virémie
transitoire suivie d’une immunité durable (singes). En Afrique, plusieurs espèces d’Aedes
sont des vecteurs reconnus ou potentiels..
Actuellement, on considère que la zone d’endémicité amarile, où le virus est susceptible de
circuler, se situe en Afrique entre le 15e degré de latitude Nord et le 15edegré de latitude Sud,
On distingue classiquement :
- un cycle selvatique ou sauvage (forestier), entre moustiques et singes, essentiellement
enzootique touchant accidentellement l’homme lorsque celui-ci pénètre dans cet écosystème,
il s’agit de cas sporadiques ou de petites épidémies limitées à quelques cas, dans la forêt
tropicale humide, la fièvre jaune touche les singes infectés par les moustiques sauvages et les
singes infectés transmettent ensuite le virus aux autres moustiques qui les piquent. Ces
derniers piquent les hommes qui pénètrent dans la forêt, entraînant des cas sporadiques de
fièvre jaune. La majorité des infections se produisent chez des hommes jeunes travaillant dans
la forêt (par exemple les bûcherons).
-Une fièvre jaune rurale: dans les zones humides ou semi-humides d’Afrique, des épidémies
à petite échelle se produisent. Des moustiques semi-domestiques (qui se reproduisent aussi
bien dans la nature qu’autour des habitations) infectent les singes et les hommes. Le contact
accru entre l’homme et les moustiques infectés conduit à la transmission. De nombreux
villages isolés d’une même zone peuvent présenter simultanément des cas. C’est le type de
flambées le plus fréquemment rencontré en Afrique. Une flambée peut se transformer en
épidémie plus grave si l’infection se propage dans une zone peuplée de moustiques
domestiques et de personnes non vaccinées.
– une fièvre jaune urbaine, lorsque la densité humaine est plus importante, que des vecteurs
domiciliaires ou péri domiciliaires sont présents en abondance et que le virus est introduit
dans cet écosystème. On court alors le risque d’épidémies explosives, massives et meurtrières.
Aedes aegypti est le vecteur essentiel (pour le cas de l’Angola car l’OMS a pu isoler ce type
de moustique) Il existe une forme intermédiaire, rurale, caractérisée par des épidémies
limitées.
En conclusion le virus de la fièvre jaune, dont le principal vecteur est le moustique. Il
transmet le virus d’un hôte à l’autre, principalement chez les singes, puis du singe à
l’homme, et ensuite d’homme à homme.
Question : Comment se manifeste cette FV ?
Réponse : La forme typique débute brutalement après une incubation de trois à six jours et se
déroule avec une allure cyclique comportant deux phases séparées par une courte période de
rémission le troisième ou quatrième jour :
– phase rouge ou congestive, avec fièvre élevée, céphalées violentes, myalgies
lombosacrées puis généralisées, nausées et vomissements d’abord alimentaires, puis bilieux,
faciès vultueux, urines foncées
– phase jaune ou hépatorénale, qui s’annonce par une reprise de la fièvre et vaccination
contre la fièvre jaune 71 comporte un ictère qui fonce progressivement, une oligurie qui
s’accompagne d’une albuminurie et peut aboutir à l’anurie, des hémorragies des muqueuses,
des vomissements de sang digéré (vomito negro) et des anomalies neurologiques sont
constantes : anxiété, agitation ou prostration
Question : selon vous quel est son pronostic ?
Réponse : la survenue d’un coma et/ ou de signes de localisation sont de pronostic grave et
dans ce cas l’évolution se fait soit vers la mort, généralement entre le sixième et le dixième
jour, soit vers la guérison, sans séquelles et avec une immunité solide et durable. La létalité
est très variable selon les épidémies ; elle est de l’ordre de 10 à 50 % des formes cliniquement
patentes.
Question : traitement de la FV
Réponse : Il n’y a pas de traitement spécifique de la fièvre jaune, mais seulement un
traitement de soutien contre la déshydratation, l'insuffisance respiratoire et la fièvre. Les
infections bactériennes associées peuvent être traitées par les antibiotiques. Ce traitement de
soutien peut améliorer l’issue de la maladie pour les patients gravement atteints, mais il est
rarement disponible dans les zones défavorisées, on instaure donc un traitement
symptomatique.
Question : que faire alors comme le traitement de cette FV n’existe pas ?
Réponse : agir sur la prévention qui repose sur la vaccination qui est la mesure de
prévention la plus importante de la fièvre jaune. Dans les zones à haut risque où la
couverture vaccinale est faible, la reconnaissance rapide des flambées et la vaccination
sont essentielles pour prévenir les épidémies. Pour prévenir les flambées dans l’ensemble
des régions touchées, la couverture vaccinale doit atteindre au moins 60% à 80% de la
population à risque puis la lutte contre les moustiques qui est indispensable jusqu’à ce
que la vaccination fasse effet. Le risque de transmission de la fièvre jaune peut être réduit
dans les zones urbaines en éliminant les gîtes larvaires potentiels des moustiques et en
appliquant des insecticides dans l’eau où les premiers stades de leur développement ont
lieu.
L’application de pulvérisations d’insecticide pour tuer les moustiques adultes lors des
épidémies urbaines, associée à des campagnes de vaccination d’urgence, permettent de
réduire, voire d’interrompre, la transmission de la fièvre jaune, permettant ainsi de gagner
du temps pour que les populations vaccinées développent leur immunité.
Question : pourquoi l’Angola et que faire ?
Réponse : si je dois donner une réponse rapide à ta question ça sera plus le fait de
l’insalubrité sévissant en Angola particulièrement à Luanda permet une pullulation des
moustiques d’une part et d’autre part la faiblesse du système de santé qui influe sur la
disponibilité des vaccins alors le programme national de la vaccination en Angola doit
dans son calendrier vaccinal inclure le vaccin anti amaril (s’il n’existe pas) ou soit
organiser des rappels en tenant surtout compte de la population à risque , organiser des
campagnes publiques et porte à porte pour aller chercher certaines personnes malades chez
eux qui ne peuvent pas se déplacer à cause des problèmes financiers et insister sur la
gratuité du VAA , utiliser tous les acteurs sociaux (musiciens, comédiens,…) pour
mobiliser et convaincre la population sur les bienfaits de cette vaccination sans négliger le
contrôle dans les frontières ou l’obligation d’une carte vaccinale à jour doit être de rigueur
ou sinon vacciner tous ceux qui entrent et sortent du pays et le plus important assainir le
milieu en partant des moyens simples à ceux complexes
Dr Prince Kandolo
Contact : prinkand@yahoo.fr
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