Au centre, le député national Fidèle Babala Wandu, secrétaire général adjoint du MLC
Proche parmi les proches de Jean-Pierre Bemba Gombo, leader du MLC (Mouvement de libération du Congo), le député national Fidèle Babala Wandu a quitté Kinshasa, jeudi 26 mai dans la soirée, par un vol commercial, à destination de La Haye, aux Pays Bas, via Paris. Il est attendu à la Cour pénale internationale dans le cadre de l’affaire dite de «subornation des témoins ». Il aura à ses côtés trois co-accusés. A savoir : les avocats Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo et Narcisse Arido, membres de l’équipe de défense de l’ancien vice-président de la République, Jean-Pierre Bemba Gombo. Dans un communiqué publié le 25 novembre 2013, le bureau de la procureure évoquait un cas de «subornation de témoins». «Les suspects auraient constitué un réseau aux fins de produire des documents faux ou falsifiés et de corrompre certaines personnes afin qu’elles fassent de faux témoignages dans l’affaire concernant M. Bemba», pouvait-on lire. Deux années après, l’accusation peine à administrer les éléments probants en sa possession.
Les plaidoiries devraient commencer lundi 30 mai.

Le 21 mars dernier, la Cour pénale internationale avait reconnu le sénateur Jean-Pierre Bemba
«coupable» des «crimes contre l’humanité» et «crimes de guerre» qu’auraient commis les combattants du MLC déployés à Bangui, en République Centrafricaine, entre 2002 et 2003. On le sait, la procureure Fatou Bensouda a requis une peine "minimum" de "25 ans d’emprisonnement ". La Cour n’a pas encore rendu sa sentence. Un suspens insoutenable pour la famille et les proches.

Bemba a totalisé, à ce jour, huit ans de «détention préventive» dans un procès où l’iniquité cohabite allègrement avec l’injustice judiciaire. Et pour cause ?

Tout au long du procès, les dirigeants centrafricains du régime Patassé ont brillé par leur absence à la barre. Aucun d’eux n’a été entendu ne serait-ce en tant que témoin pour confirmer ou infirmer la thèse soutenue par l’équipe de défense. A savoir que les troupes du MLC étaient placées sous le commandement de l’état-major de l’armée centrafricaine. L’accusation donne ainsi l’impression d’être plus en quête d’un bouc émissaire que de la vérité.

N’ayant pas participé à rébellion du MLC, Fidèle Babala et les avocats cités précédemment sont jugés dans l’affaire «Bemba II» dite de «subornation des témoins».

En exécution d’un mandat d’arrêt délivré par la Gambienne Fatou Bensouda, le député national Fidèle Babala a été interpellé comme un vulgaire malfrat. Des policiers encagoulés, armés jusqu’aux dents, ont fait irruption à son domicile dans la nuit du 23 au 24 novembre 2013, à 2h40. Sans mandat délivré par le parquet.

Babala a été emmené, dans un premier temps, au siège de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Et ce en dépit du fait que l’affaire ne concernait en rien la sécurité intérieure ou extérieure de l’Etat congolais. Ce n’est que vers 11 heures qu’il sera transféré au Parquet général de la République (PGR). C’est ici qu’il recevra signification d’un mandat d’arrêt délivré en son encontre par la procureure près la CPI.

Menottes aux poignets

C’est menottes aux poignets que Fidèle Babala fait le voyage Kinshasa-La Haye à bord d’un avion affrété. Arrivé à La Haye, il est placé en isolément, durant 48 heures, jusqu’à la première audience. «Lors de la première audience, j’ai pris connaissance des faits qui m’étaient reprochés, raconte-t-il dans une interview accordée à Congo Indépendant début janvier 2015. J’ai pu lire : ‘subornation des témoins’ ; ‘corruption’ ; ‘production de faux documents’ et ‘production de faux témoignages‘». Et d’ajouter : « Je n’ai cessé de me demander ce que je faisais à la Cour pénale internationale à La Haye. J’ai été privé de liberté pendant onze mois. Je n’ai toujours pas compris pourquoi». « A ce jour, la procureure n’a pas été en mesure d’apporter les éléments matériels certifiant la ’subornation des témoins’. Elle a soutenu, sans preuve, que nous avons corrompu ces personnes notamment avec l’argent envoyé à Jean-Pierre Bemba alors que la traçabilité de ces envois de fonds a été aisée à faire au niveau du Greffe».

Au cours de cet entretien avec notre journal, Babala dit avoir été stupéfait d’apprendre que l’accusation le présentait comme étant le «gestionnaire des biens» de Jean-Pierre Bemba. «A partir de ce moment, je me suis interrogé franchement sur le niveau de compétence des membres du bureau de la procureure ».

Après onze mois de détention préventive, la CPI a ordonné, en date du 21 octobre 2014, la libération provisoire des quatre accusés. Conseil de Jean-Jacques Mangenda Kabongo, l’avocat gantois Jean Flamme n’a pas trouvé des mots assez durs pour fustiger le bureau de la procureure qui a réussi, selon lui, «à décapiter» la défense de Bemba par des "écoutes téléphoniques illégales" alors que " les avocats accomplissaient leur travail qui consiste à mener une défense complète ". Et de conclure : « L’accusation n’a pas trouvé mieux que d’accuser la défense de faire ce qu’elle-même faisait. La procureure subornait les témoins avec des montants plus importants estimés à 30.000 € par individu. Alors que la défense se limitait à rembourser aux témoins les frais engagés par eux».

Sans menottes aux poignets, ni avion affrété, l’accusé Fidèle Babala Wandu a pris, jeudi 26 mai, un vol d’Air France à destination de Paris. Il sera présent, lundi 30 mai, devant les magistrats de la Cour pénale internationale. Honte à la procureure près la CPI, Fatou Bensouda! Honte au PGR Flory Kabange Numbi!

B.A.W (texte revu le 28.05.2016)
© Congoindépendant


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