*Enfin, c’est aujourd’hui le grand jour à Kinshasa. Lorsqu’il sera midi, ce mercredi 4 mai 2016, le corps de Papa Wemba prendra la direction du Nécropole Entre Terre et Ciel, sa dernière demeure où il est censé se reposer en paix. Le programme des obsèques, tel qu’annoncé par Banza Mukalay, le Ministre de la Culture et des Arts, prévoit, à 9 heures, l’arrivée des Autorités du pays et des personnalités venues du monde entier à la Cathédrale Notre Dame du Congo, à Lingwala. Trois jours durant, le peuple congolais et d’importantes délégations étrangères ont rendu un vibrant hommage, somme toute, mérité à Papa Wemba. Kimbuta annonce, endéans 40 jours, la construction d’un grand mausolée à Kinshasa. Ainsi, le moment venu, le corps de l’illustre artiste aux talents pointus, sera-t-il délocalisé vers son futur logis qui, en même temps, constituera un musée à vocation touristique pour des pèlerins de toute la planète.

S’il était donné à un mort de revenir à la vie à la suite des lamentations de ses fans, Papa Wemba aurait survécu. Pendant trois jours, la vie de la Nation s’est quelque peu arrêtée. Les Institutions de la République ont tourné au ralenti. Le Président de la République s’est, lui-même, déplacé pour prendre la dimension du personnage. C’est un Joseph Kabila bouleversé qui a décoré, à titre posthume, Papa Wemba de la plus prestigieuse médaille du pays, celle de Grand Officier dans l’Ordre des Héros nationaux Patrice Emery Lumumba et Mzee Laurent-Désiré Kabila. Matata Ponyo, le Premier Ministre, s’est, lui aussi, incliné devant la dépouille mortelle de Papa Wemba. Inutile de citer, ici, les noms des centaines de personnalités qui ont rendu un hommage délirant à l’un des plus grands représentants de la culture africaine. Que dire des milliers d’anonymes en larmes ? En tout cas, le Palais du Peuple où a été exposé le corps de Papa Wemba n’a pas désempli. Le Congo, unanime, a presque tout donné pour honorer l’un des ses dignes fils tombé arme à la main en terre étrangère, plus précisément, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 24 avril 2016. Pendant que l’on s’apprête à enfouir sous terre le corps de Papa Wemba, l’on se pose des questions sur la meilleure façon de conserver à jamais, la mémoire de cet artiste hors pairs. Le Ministre de la Culture et Arts a annoncé la construction d’un musée Wemba. Débordant d’imaginations, Banza Mukalay a également promis de faire du lobbying auprès de l’UNESCO pour que la Rumba soit admise comme Patrimoine immatériel de l’humanité. Entre plusieurs annonces, il veut faire du 24 avril, jour du décès de Papa Wemba à Abidjan, la journée nationale de la fête de la musique que l’on a l’habitude de célébrer le 21 juin. Le Bourgmestre de la Commune de Kalamu qui comprend le « village Molokai » en son sein, n’a pas trouvé mieux que de vouloir débaptiser l’avenue de la Victoire, pourtant, lourdement chargée d’histoire. Que faire pour immortaliser l’œuvre de Papa Wemba ? Son répertoire musical riche d’environ 2000 tubes suffit déjà pour le pérenniser. Les différents groupes musicaux d’accompagnement qu’il a créés, à savoir : Viva la Musica, Nouvelle Ecrita et autres, vont-ils survivre ? Pas si facile de résister à l’ingratitude du temps et aux vicissitudes de la vie. Il faudrait se mettre à la hauteur de la tâche, pour ne pas rabaisser l’auteur et son œuvre. L’affaire est tellement sérieuse que nul, après que la nation et le monde entier aient donné de la grandeur à Papa Wemba, durant plus d’une semaine, à Abidjan et Kinshasa, n’a droit de fourvoyer sa mémoire, ni de jeter son honneur en pâture aux rapaces.
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